"Suzanne" (rôle tenu par Suzanne - Lindon, dans une histoire écrite par Suzanne Lindon, et portée au cinéma par Mlle SL). Comment dites-vous ? Nombriliste, égotiste, exhibitionniste ?... Pff, de vilaines pensées que tout cela... La jeune personne (21 ans en 2021) débute seulement en "créatrice", et prend logiquement la posture de beaucoup d'auteurs néophytes, celle de l'autobiographie (voire plutôt, de "l'autofiction" - très chic..).
Voilà donc "Suzanne",
16 ans, bonne élève, qui habite avec parents et soeur aînée (étudiante en médecine) dans le bon 18e, non loin de la place Charles-Dullin, et de son théâtre pour bien-pensants de choc, l'"Atelier". La scène (pour l'aspect "fictionnel") est à l'époque des "boums", semble-t-il (ce que les tenues vestimentaires confirment).
Suzanne aime les diabolos (mais "grenadine"), réveiller ses parents à deux heures du matin pour leur demander si tout va bien, les rengaines de Christophe, et "Raphaël", un des comédiens de "Mademoiselle Julie", à l'affiche de l'Atelier (annoncé à 25 ans, c'est-à-dire bien trop âgé pour une amourette avec une ado - Arnaud Valois, milieu de trentaine, dans le rôle). Donc aussi les opéras baroques, initiée dans ce domaine par Raphaël.
Cédera, cédera pas (à l'appel de la chair), Suzanne ?.
.. Voilà tout l'"enjeu" scénaristique de ce "16 Printemps" (Mlle Lindon est elle-même née au printemps...). Heureusement très court (1 h 10 - si on part dès la dernière image, s'épargnant le générique de fin). Visionner ce pensum sur le net présentant l'avantage (à souligner) de pouvoir piquer un petit somme, de temps à autre - sans risquer d'être déconcerté(e) en regagnant le "fil", eu égard à l'absence de tout "rebondissement".
Alors, devant un tel bilan, on ne peut que s'étonner que ce premier film ait été présenté à Cannes (dans la sélection officielle !) - au fait, non, puisque l'édition 2020 n'a pas eu lieu (pour cause d'épidémie - entre peste et choléra...).
La circonstance que SL soit une (double) "fille de" est un indice, expliquant en tout cas un début de carrière en fanfare.
A-t-elle, au moins, reçu en héritage le talent d'interprète de ses célèbres géniteurs ? Hum... Ce laideron androgyne a des faux airs d'une Charlotte Gainsbourg ado, elle marche comme elle, ânonne son texte comme elle (avec une voix éraillée, en prime), et a le même genre de jeu inconsistant : son avenir est donc tout tracé, grâce à un réseau efficace comparable...