Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Anna_
28 abonnés
743 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 14 octobre 2024
J'ai été agréablement surprise par le cinéma iranien que je connaissais absolument pas. On a ici 4 histoires différentes, toutes unies par la politique de l'Iran d'aujourd'hui. On n'a pas l'habitude de voir ce genre de film donc ça peut déstabiliser mais c'est vraiment à voir.
Une œuvre d'une belle justesse, divisée en 4 histoires (pas si) différentes, et où la mise en scène s'adapte à chacune d'entre elles.
Quelque part entre le quotidien et la culpabilité, un plaidoyer contre la peine de mort et les lois autoritaires qui habitent la société Iranienne, et un film qui dépeint la volonté de certain.e.s de s'extraire de cette mécanique fataliste et mortifère.
Obéir ou désobéir. Donner la mort ou prendre le risque de (laisser) vivre. 7,5/10.
Ours d’or à la Berlinale 2020, Le diable n’existe pas à été tourné clandestinement, en raison de la censure qui sévit en Iran. Mohammad Rasoulof, son courageux réalisateur, y fait régulièrement des séjours en prison, à l’instar de son complice et compatriote Jafar Panahi. Pour parvenir à ses fins, il a ici tourné quatre courts-métrages d’une quarantaine de minutes chacun, qui sont autant de fables sur la responsabilité individuelle et la possibilité de se révolter dans un pays qui exécute plusieurs centaines de personnes chaque année. Un brin didactique, ce film efficace et rythmé n’en constitue pas moins un formidable acte de résistance au régime théocratique en place depuis 1979.
Ce film est d'une force et d'une intelligence rare. Il a le mérite de poser des questions d'ordre moral et philosophique, telle la notion du libre arbitre et plus généralement de la liberté tout en convoquant des questions politiques. Empêché de faire son travail en Iran où il fut emprisonné, le cinéaste a pu réaliser ce beau film sous le manteau et poser la question de la peine de mort, pratiquée en Iran régulièrement. Mais ce questionnement va jusqu'à l'absurde, convoquant ainsi Camus, l'homme qui préfèrerait tuer plutôt que de faire son travail de bureau où sa liberté est entravée par l'état assassin. Joué avec force et professionnalisme par ses interprètes, Le diable n'existe pas effectue un vrai travail de cinéma. 4 histoires reliées par une même thématique, ce n'était pas évident, le problème des films à différentes histoires étant parfois le manque de cohésion entre les différents segments. Mais ici, la force de ces histoires est telle que le film reste très réussi (le quatrième récit, un peu trop aride et longue est le moins pertinent). 4 lieux : la ville et sa circulation, l'enfermement, un cadre bucolique, où un quasi désert... et à chaque fois des façons différentes de gérer un métier inhumain... Le refoulement, la culpabilité, l'action ou la fuite. Les lieux sont filmés d'une façon magnifique et les dialogues et expressions des acteurs sensationnels. Inoubliable.
Une claque ! La profondeur de ce film tient dans la proximité qu'on peut trouver avec nos sociétés occidentales, la simplicité de certaines des vies exposées ici et pourtant une telle différence du fait du joug politique et militaire. C'est profondément déprimant et beau a la fois.
Un film choc et surtout courageux de mohamed rassoulof qui avec panahavi sont perpétuellement menacé par le régime iranien. Cinéaste très engagé, le diable n existe pas est découpé en petites histoires qui n ont comme thème principal la dénonciation de la peine de mort. Un film coup de poing surtout la première histoire qui jusqu a la dernière scène est tellement dur que l on en se remet pas facilement, même si pour ma part j avais deviné la chute. La troisième histoire est assez rude avec un fin en terme de désespoir. Rassoulof tape bien dans le mille avec une mise en scène approprié et surtout avec des plans magnifiques avec pour chaque histoire un décor particulier. Plus urbain pour la première histoire, plus nature dans la 3ème histoire avec la présence de la forêt qui joue un véritable personnage et le désert iranien dans la dernière. Un très bon film à voir d d'urgence
Un film iranien, en soit, dit tout ce qu’on peut en dire. Celui-ci est particulièrement dur et difficile à regarder. Malgré tout, il faut saluer réalisateur et acteurs pour cet acte de bravoure, que de tourner un tel film. C’est la compilation de quatre court-métrages, qui approchent sous divers angles, la même situation, hautement perverse, de conscrits obligés d’exécuter des peines de mort. Le premier chapitre est assez percutant par sa fin brutale et ahurissante. Le dernier chapitre est, pour moi, totalement absurde, mais bon… Pour le reste… C’est un peu répétitif. Sans doute une métaphore de la répétition des exécutions... Quant au titre du film, évidemment, il est ironique. Le diable existe, nous l’avons rencontré, il est en Iran.
De la pendaison en Iran... De la soumission à un état totalitaire... Obéissance - Désobéissance - oppression en ville - libération hors des villes Quelle force, quelle intensité sont délivrées par ces 4 histoires dramatiques! Ce sont les appelés qui sont amenés à retirer le tabouret sous les pieds des pendus, sous menace de perdre des droits. La dernière séquence de la 1ère histoire transforme totalement tous les récits qui vont suivre, en instillant aux spectateurs une angoisse permanente. Avec des moments de pure insouciance grâce au pouvoir de la musique (BELLA CIAO en langue persane dans la 2ème histoire, danse d'anniversaire dans la 3ème, chanson pour oublier la maladie et le passé dans la 4ème). Magnifique, redoutable et poignant!
Le cinéaste Mohammad Rasoulouf est actuellement emprisonné, pour propagande anti-régime, et son dernier film, tourné clandestinement, jamais montré en Iran mais récompensé d’un Ours d’Or à Berlin, y a sans doute joué un rôle non négligeable. Contrairement à ses travaux précédents, ‘Le diable n’existe pas’ se présente sous la forme d’un film à sketches d’une longueur démesurée de deux heures et demie, chaque segment ayant donc la durée d’un moyen-métrage. Le choix de ce format répond aussi à des contraintes particulières puisque Rasoulof était déjà interdit de tournage à cette époque : les demandes d’autorisation de tournage ont donc été déposées pour quatre films réalisés par quatre réalisateurs différents, la censure iranienne s’inquiétant moins des courts et moyens métrages que des longs qui pourraient être visibles dans les cinémas. Ces segments fonctionnent indépendamment les uns des autres sur le plan narratif - les rendre cohérents aurait réclamé une logistique et une liberté de mouvement dont le réalisateur ne disposait pas - mais sont reliés par une thématique commune. On y trouve d’abord le portrait d’un homme tranquille et bienveillant, dans le segment qui donne son titre au film. S’ensuivent “Tu peux le faire” consacré aux manoeuvres d’un soldat pour éviter d’accomplir une certaine tâche et fuir le pays, “Anniversaire”, sur un couple qui va être bouleversé par la découverte qu’ils possèdent involontairement une connaissance commune et ‘Embrasse-moi” qui traite d’une histoire de révélation familiale. Ce qui plane au-dessus de ces quatre récits, c’est l’idée de la Peine capitale qui existe et est toujours fréquemment appliquée en Iran, et les réactions individuelles de citoyens ordinaires lorsqu’ils y sont directement ou indirectement confrontés. Visuellement cohérentes malgré les écueils techniques et logistiques, bénéficiant des dons de conteur qui caractérisent la plupart des auteurs-réalisateurs iraniens, ces histoires, au-delà de l’horreur que ce châtiment définitif inspire de toute évidence à Mohammad Rasoulof, en disent long sur l’enfermement mental qui caractérise la société iranienne, trop angoissée à l’idée de devenir une cible légitime pour le gouvernement autoritaire de la république islamique pour oser laisser parler ses sentiments et son humanisme. Pour le cinéaste, sous couvert de la fable et de la fiction, son ultime réalisation était un plaidoyer pour une société plus juste et plus humaine.
A travers le récit de quatre histoires qui se font écho, un conte moral iranien engagé et puissant, mais un peu trop démonstratif par moment, qui interroge sur la responsabilité personnelle et la liberté de conscience, dire non et risquer sa vie, ou affronter la réalité iranienne contemporaine et « banaliser » le mal selon le concept développé par Hannah Arendt.
qu'est ce qu'on est prêt à faire pour être libre ? qu'est ce qu'on est prêt à faire pour être soi-même dans un pays où la liberté individuelle et/ou collective n'est pas une priorité ?
Ce film iranien, chapitré en plusieurs histoires dont chacune est liée autour de la peine capitale, et récompensé par l'Ours d'or de Berlin, nous parle de choix moral, d'éthique, de culpabilité. Pourtant très long (2H30), lent et austère, la maitrise est totale et chaque geste, chaque silence, chaque suspension scénaristique est à sa place, place le spectateur devant le non-choix de ses personnages anti-héros victime d'un état totalitaire. Dense, un film qui distille sa noirceur au compte goutte.