Creed III est un film drame, sport et dépassement de soi signé Michael. B. Jordan à la réalisation, et Keenan Coogler au scénario.
Il s’inscrit dans ce genre, tout en présentant des nouveautés dans la réalisation et dans la mise en scène. Malheureusement, cette spécificité ne touche pratiquement que les combats, et un peu moins le reste du film. Mais là n’est pas le but de ce nouveau film coups-de-poing. On peut y voir plus d’effets spéciaux, visant à accentuer l’intensité des combats, de bons jeux de lumières et de couleurs, ainsi qu’une qualité offerte par la technologie Imax, notamment sur le ring, qui n’est que bénéfique pour l’immersion du spectateur.
En effet, Michael. B. Jordan, décide de donner une autre vision des combats de boxe. Parce qu’on est avant tout là pour suer, stresser avec Adonis lors de ses confrontations.
La boxe n’apparait plus seulement comme un sport, mais un dilemme, un véritable champ de bataille, ou la moindre faille de l’adversaire doit être exploitée au risque de tout perdre. L’ADN des Rocky est assez correctement représenté malgré l’absence de Stallone, pour des soucis internes…
Au-delà de ça, d’un point de vue narratif, on explore une autre façade de la personnalité d’Adonis. Une plus mature, plus adulte, plus réfléchi, mais se laissant envahir par des souvenirs enfouis depuis bien longtemps. On découvre celle de père de famille aussi, avec sa fille souffrant de handicap. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le développement d’Amara, qui ne présage que du bon pour la suite.
Creed III, laisse alors place à une introspection sur son protagoniste, d’une manière plus conventionnelle certes, mais tout de même intéressante.
La question de la légitimité et de la réussite est abordée, celle de devoir tout ce que l’on sait à quelqu’un, qui se révolte ensuite d’être moins bon. Celle de l’imposteur, de ne pas être là par ses propres moyens. Un écho aux premiers opus de la trilogie, mais pas pour les mêmes raisons.
En effet, Adonis souffrait déjà de l’ombre que lui faisait son père. Mais ce n’est plus pareil dans ce nouveau film, laissant place à un conflit plus personnel, plus intime, directement en lien avec lui-même.
Et là repose toute la subtilité dans cette première réalisation de Michael. B. Jordan, celle du dépassement de soi, pas seulement à titre physique, mais aussi à titre psychique.
En proie à des problématiques intimes et personnels,
le protagoniste devra aussi se confronter à Damian, véritable personnification du passé qui le rattrape
. Beaucoup de plans mettent en scène l’altérité des deux personnages, en coupant le plan en deux, ou en inscrivant une symbolique au niveau des costumes et des tenues.
C’est au cours d’un duel final intense et original, que le protagoniste et son adversaire règleront donc leurs différents, à coup de grands punchs dans les côtes.
Un très bon dernier opus de cette trilogie, qui clôt la carrière sportive et professionnelle d’un Creed, totalement légitime de son succès…