Je suis très surprise de voir que le film est labellisé "à partir de 10 ans". L'histoire de ce bébé jeté par son père, pour le sauver, d'un convoi en route vers un camp de la mort, comporte des scènes d'une intensité effroyable, propres à hanter longtemps. Non seulement à cause des scènes de camp, cauchemardesques, mais aussi parce que le bébé et ses parents adoptifs sont la proie d'un antisémitisme sauvage. Le film est très beau, sombre, avec des dessins tracés comme au plomb de vitrail. La voix de Trintignant entendue pour la dernière fois ajoute à l'émotion. Mais ce n'est pas parce que c'est un dessin animé que c'est pour les enfants.
Le sujet est grave, présenté sous forme de conte . Beaucoup d'humilité dans ce très joli film porté par la voix de Jean-Louis Trintignant qui nous manque tant. Michel Azanavisius nous surprend encore par son énorme talent, tous genres confondus.
C'est un film très émouvant qui mérite d'être vu au moins une fois dans sa vie. J'avais lu le livre avant de regarder le film et j'ai été ravi de voir qu'ils ont parfaitement réussi à retranscrire l'émotion qui m'avait déjà submergé lors de la lecture de ce livre. Je recommande vivement.
Pareille histoire ne s'est peut-être jamais produite sous cette forme. Tel quel, c'est un conte qui tient de l'extraordinaire ; mais, après tout, il existe bien des trajectoires individuelles des plus invraisemblables. En revanche, une chose est certaine : il s'agit d'un condensé, d'une somme de parcours et de destins unis en une unique trajectoire enroulée autour d'un petit être, cette petite marchandise tombée du train. Idée simple des plus percutantes : il n'y avait pas besoin de faire autrement. Tout est dit au fur et à mesure avec des personnages qui ont peut-être existé de cette façon ou d'une autre, mais qui, certainement, représentent quelque chose. Les symboles sont effectivement légion. Que ce soit cet Ours de Bûcheron bourru, petit homme du peuple endoctriné recelant, au fond, une immense gentillesse ; ce soldat défiguré, écœuré de la guerre comme des hommes, mais pas tout à fait du sort de ses semblables - ces bourreaux, qu'ils aient un nom et un visage - ou pas ; ces misérables, autant de visages, autant de récits, de vies qui comptent, et que pourtant, nous n'entendrons jamais. À une exception parfaitement évocatrice. En dire plus est difficile. L'œuvre alterne trop entre la chaleur réconfortante dégagée par ses protagonistes et l'horreur absolue qui se joue, là-bas, non loin de la forêt. Avant que l'injustice ne frappe une fois de plus, encore plus près. Comme une opposition primaire entre la couleur de cette nature au caractère si rude, et pourtant si ensorcelante ; et l'action des Êtres Humains, si monstrueusement abominable qu'on la décrirait comme indicible. Souvent, les mots ne suffisent pas, car l'image parle d'elle-même. Ce que l'on voit, ce qui est montré, dit déjà tout. Que reste-t-il, alors ? Pas-grand-chose ; c'est un grand coup dans la tronche dont on ressort hébété, sans trop savoir que dire. Un rappel nécessaire de ce que l'Être Humain est capable de faire, que ce soit dans le pire comme dans le meilleur, et une extraordinaire exhortation à ne plus jamais laisser tout ceci se reproduire - enfin, à chérir la vie, les êtres vivants et nos semblables.
Passé la surprise de réentendre Jean-louis Trintignant, on se laisse happer par ce récit simple et bouleversant. Le choix d'un père désespéré de confier à une silhouette inconnue la vie de son enfant, celui d'une femme puis de deux hommes de protéger et chérir la vie. Le choix de renoncement, d'épreuves et de métamorphoses. Les horreurs des camps montrés sans en rajouter, puis la survie aux épreuves. Des clins d'oeil artistiques par le biais d'un dessin aux couleurs et luminosités superbement travaillés (par exemple "le cri" de Munch). Remarquable.
Superbe conte brillamment conté. A la fois beau et sombre, réconfortant et bouleversant. Des sujets importants, glaçants et des images graphiques frappantes. Un très bon travail artistique. Attention aux âmes sensibles et aux cœurs fragiles, sortez les mouchoirs.
"Il était une fois dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron" / "Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé, un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois". N'allez pas voir ce film d'animation en pensant que c'est le dernier Disney, ni un gentil conte de Perrault. C'est un film chargé. Chargé au point que vous ne devriez pas en sortir sans être sérieusement bouleversé.
Vu au cinéma, un lundi soir, la première chose que j'ai pensé est que ce film ne se regarde pas à la télévision.
Puis j'ai pensé que les dessins étaient superbes, que la réalisation était TOP, que l'adaptation du conte (pas totalement fidèle) était judicieuse et au vue des émotions que cela m'a procuré, j'ai pensé que ce n'était pas loin du chef d'oeuvre. Je me lache, je donne la note de 5 et je déclare que c'est un chef d'oeuvre.
Ce film est co-produit par les frères Dardenne, Robert Guédiguian et Riad Sattouf. Cette nouvelle réalisation de Michel Hazanavicius s'avère être une œuvre forte. L'histoire porte sur le combat pour la vie face à la mort. On ne se trompera pas beaucoup en disant que c'est une œuvre juste et que c'est un film lumineux qui aidera à faire face à la noirceur du monde qui n'a pas beaucoup changé.
Que dire de plus ? Par moment, l'horreur y est montré avec beaucoup de retenue. Par d'autres avec beaucoup de réalisme. Un abus des peintures inspirés du Cri de Munch nous mets même mal à l'aise. La bande son est superbe tant la musique que les voix. Et de long passage sans paroles donnent un rythme interressant laissant le temps de la réflexion au spectateur.
Je le recommande, je pense que ce film est à voir au plus vite.
Magnifique film d'animation sur la tragédie du siècle dernier. Tour en finesse, on montre tout mais avec pudeur. Une émotion qui secoue au plus profond de notre être. Certains dessins finauxvfont penser à Munch. Une ode à l'amour qui emporte tout au final.
Le cinéaste Michel Hazanavicius touche à tout les genres comme ici avec un film d'animation qui n'est pas destiné aux enfants car "La plus précieuse des marchandises" parle et montre des images en grande partie dans les camps de concentrations , donc des images difficiles à voir pour les petits. En adaptant le roman de Jean-Claude Grumberg (qui est aussi co-scenariste ici), difficile de faire un film normal et Michel Hazanavicius montre d'abord ses talents de dessinateurs visuels superbement mis en animation à l'écran, puis de retranscrire l'univers réel du livre. Ça commence comme un conte avec le couple "Pauvre bûcherone et bucheron" qui recueille un bébé à côté du wagon quotidien transportant des Juifs en plein hiver décidant de l'adopter. Puis, petit à petit, on entre dans la vérité et l'horreur de la seconde guerre mondiale de la Shoah priant la liberté avec des images qui hantent les esprits. Tres beau travail du metteur en scene. Tres belle musique melodieuse d'Alexandre Desplat. La narration est raconté par le regretté Jean-Louis Trintignant. Un film d'animation mémorable.