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tuco-ramirez
133 abonnés
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3,5
Publiée le 28 octobre 2024
Merci à mon cinéma préféré (Le Méliès de Saint-Etienne) de nous avoir offert en avant-première le prochain film de Michel Hazanavicius, ainsi qu’une rencontre et même un tête à tête. Ce dernier n’en finit pas d’explorer tous les pans du cinéma avec ce coup-ci un film d’animation prévu pour le 20 novembre. Sous la forme du conte, il traite d’un sujet délicat : la Shoah. Au travers de ses personnages, il tient à rendre hommage aux justes lui qui nous a tenu ces propos plein d’humilité et de justesse : « en chacun de nous sommeille un génocidaire, une victime et un juste ; un rien peut faire basculer chacun de nous de l’un ou l’autre côté ». Même si son film est dur par son sujet, le mode de narration choisi lui permet de rester délicat. Il privilégie aussi le hors champs du camp d’Auschwitz le plus souvent possible et nous épargne la rudesse de la déportation. Il prend beaucoup de précaution qui permettent de rendre ce film visible par tous. Son dernier quart d’heure sans être dans le pathos fait naitre de nombreuses émotions. A vous de trouver la référence cinématographique de la scène la plus forte du film ; il dira lui-même qu’il s’est inspiré de « une des plus grandes scènes du cinéma ». Il était intéressant aussi de l’entendre expliquer toutes les difficultés rencontrées par un metteur en scène d’acteurs de chair et d’os lorsque l’on traite de l’animé. En lieu et place d’un story board, il a tourné un film avec des comédiens en amont du dessin pour choisir ses cadres, les mouvements,… Peut-être sera-t-il visible un jour ? Son dessin est tout en sobriété, et tous les mouvements tellement pesés ; c’est un travail sciemment à l’économie aussi bien pour l’image, le texte et les dialogues. On sent la volonté de ne pas faire de fausses notes ; on aurait aimé peut-être un plus d’âpreté. Puis les dialogues sont portés par des comédiens d’exception : Dominique Blanc, Gadebois, Podalydès. Et surtout pour rendre solennelle la voix off, quel beau choix que de choisir JL Trintignant. Décédé depuis 2 ans ½, il a enregistré les textes alors que le film n’était pas fait… la magie du cinéma que d’entendre cette voix d’outre-tombe ressurgissant du monde des morts comme le personnage principal du film, rescapé d’Auschwitz… Quelle belle symbolique !!! Bravo Michel Hazanivicius et merci pour ce moment de partage TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Le conte m'avait profondément touché. L'adaptation est plus explicite et certaines séquences peuvent heurter de trop jeunes spectateurs. Un film fort sur l'amour.
Michel Hazanavicius nous avait habitué au registre de la comédie mais pour aborder un sujet grave lui tenant particulièrement à cœur, il choisi le cinéma d’animation pour nous livrer une adaptation du conte de Grimbergen très sombre, grave et pourtant lumineux dans son message. La musique d’Alexandre DESPLAT vient nous envelopper le tout dans une histoire tragique où la voix de Jean-Louis TRINTIGNANT nous prend dès les premières secondes. On en ressort tout chamboulé sans pour autant basculer dans un « pathos » larmoyant. Du grand grand cinéma d’animation. Accessible dans son message à partir de 12 ans. Ma petite réserve vient de l’atmosphère très noir dans le traitement des couleurs. A voir !!
vu en avp du festival de La Roche sur Yon 2024. malgré le sujet fort et les bonnes intentions, je sors mitigé car suis resté en dehors de l'emotion, surtout à cause d'une musique bien trop omnipresente et pesente.
Vu en avant première au festival Lumière 2024 à Lyon ! Beaucoup d'émotions dans cette adaptation, qui vient mettre à l'honneur les Justes dans un contexte centré sur l'(in)humanité.
Michel Hazanvacius est une nouvelle fois là où on ne l’attend pas. Ce formidable artisan du cinéma s’aventure donc à adapter ce conte de Jean-Claude Grumberg paru en 2019. D’emblée, on se demande à quoi bon inventer une histoire originale sur la Shoah, alors que la réalité a déjà été source de tellement de malheurs à raconter. Passant outre cet état de fait, on se laisse facilement embarquer dans ce début de conte tout à fait mignon. Mais la rusticité des deux personnages principaux s’avère assez rebutante. Le bûcheron est particulièrement rustre et la bûcheronne semble s’approcher de la folie. Entre les lignes, il faut comprendre tous les liens unissant cette petite histoire à la grande Histoire : l’antisémitisme, la seconde guerre mondiale, les trains de la mort, les camps d’extermination. Rien de très réjouissant et de très raccord avec l’esprit des contes traditionnels. Le dessin animé garde en permanence une vision très sinistre et pessimiste de l’humanité, ce qui en fait une œuvre difficilement montrable à un jeune public. Malgré tout, on a plaisir à retrouver la voix si marquante de Jean-Louis Trintignant dans le rôle du narrateur. Grégory Gadebois marque aussi de sa voix rauque et puissante le personnage du bûcheron, qu’il parvient à rendre particulièrement menaçant. L’adaptation de ce conte n’apporte finalement pas grand-chose de nouveau à la thématique, et la forme, qui aurait dû apporter un peu de légèreté, apporte au contraire un côté encore plus plombant au récit.
Hazanavicius aime les aventures risquées, le voilà dans l'animation à partir de ses propres dessins! Quelques réticences quant aux personnages sombres au début et spoiler: un flash sur les charniers trop insistant: dommage car le résultat global est attachant et inclut des scènes très réussies de paysages forestiers et de passage de trains en route vers l'enfer. avant-premiere Festival Roman et Cinéma . Vernoux en V oct 24
Vu en avant-première avec la présence de Michel Hazanavicius. La Plus Précieuse Des Marchandises est un film absolument magnifique et bouleversant qui traite avec habileté et intelligence d'un sujet grave, celui de la Shoah. Le film nous tire les larmes à plusieurs reprises et l'animation permet au film de toucher tout le monde, y compris les plus jeunes, malgré le thème. C'est un film qui hante nos pensées bien après avoir quitté la salle, et c'est sans aucun doute l'un des meilleurs films de cette année.
Un film d’une immense beauté graphique ! Les séquences s’enchaînent avec une tendresse et une sensibilité rare. À la fois drôle, touchant et déchirant. Indéniablement un grand film d’animation.
Grumberg choisit la fable et Hazanavicius l'animation pour aborder la dés.humanisation, et ainsi transcender les limites de sa représentation. La simplicité apparente de la forme, qu’il s’agisse de l'un ou de l'autre, décuple son impact sans jamais l'atténuer.
C'est sous les traits d'un conte que Grumberg choisit de ne jamais la nommer. Les trains, la forêt, et l'horreur des camps se transforment, dès lors, en symboles, dans une mécanique froide et implacable. Mais au milieu de cette barbarie industrielle, surgit un espoir : la plus précieuse des "marchandises", ce bébé, jeté hors d'un train, qui échappe à sa fatalité.
La narration et l'animation, à la fois universelle et intime, rappelle que l'horreur se heurte à la résistance silencieuse de pauvre bûcheron et de pauvre bûcheronne, dont le geste simple – recueillir cet enfant – devient un acte de rébellion contre l'inhumanité. Là où les bourreaux ont perdu toute âme, ils incarnent, tour à tour, la compassion, la dignité que rien, pas même la plus extrême des précarités, ne peut éteindre.
L’innocence du conte, traversée par la musique déchirante d'Alexandre Desplat et sublimée par le doublage vibrant d’émotion, bouleverse et percute.
Ainsi, Grumberg, Desplat, Hazanavicius et ses comédiens nous rappelle qu'il y a, Des silences funèbres, Des silences qui crient, Mais aussi, Des ombres qui brillent.
Magnifique film qui s’emploie parfaitement au jeu de l’opposition des couleurs dans ses images, obscurité et blancheur de la neige pour témoigner de la monstruosité ou de la pureté de l’humanité, pour ses horreurs ou ses moments de solidarité.
Émouvant, poignant cet animé qui raconte l'holocauste par le prisme d'une femme prête à tout pour sauver son enfant miraculeux nous prend aux tripes. Le train, symbole de vie et de mort reste un personnage majeur du métrage. L'allusion au cri d'Edward Munch pour symboliser l'horreur des camps est également glaçant. Magnifique moment de cinéma en compagnie de son réalisateur Michel Hazanavicius qui a échangé avec gentillesse et simplicité pour le Festival du Film de Fiction Historique de Plaisance du Touch à été un moment rare du Festival. Plus qu'un film, une lecon d'histoire partagé avec le public ému.
"Surprise, l’unique film d’animation en sélection cannoise est aussi en compétition : La Plus Précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius. Cela ne s’était pas produit depuis La Planète sauvage en 1973. Le cinéaste a mis ses talents de dessinateur à profit pour revenir sur un épisode bouleversant qui aurait pu se produire dans les années 40, à la lisière du camp de concentration d’Auschwitz. Un bébé est miraculeusement sauvé par une pauvre bûcheronne et le reste de l’aventure est à découvrir dans le cœur battant des personnages."
"L’hiver est rude au cœur d’une forêt polonaise, mais ce n’est pas cette atmosphère qui nous a immédiatement paralysé au démarrage de la projection. Un narrateur présente un conte d’une grande sensibilité et c’est bien la voix de Jean-Louis Trintignant, disparu deux ans plus tôt, qui nous accueille dans un monde plein de noirceur. Sans forcément savoir à quelle époque nous sommes plongés, c’est d’abord les lamentations d’une pauvre bûcheronne au pied des rails qui traversent la Pologne. Par miracle, ce que l’on devine être un convoi des déportés relâche un bébé dans la neige. Le réflexe est donc immédiat pour cette femme qui se languit d’une enfant depuis un moment."
"Tout le monde possède un cœur et l’objectif est de pouvoir l’entendre, signe que l’humanité n’est pas condamnée à renoncer aux trésors de la vie. D’une péripétie à une autre, l’enfant devient le fil rouge d’un récit beaucoup plus décousu, avec des flashbacks qui nous propulsent à l’intérieur du camp d’Auschwitz notamment. Cela permet également de lancer un nouvel arc narratif qui se recoupe avec le premier. C’est là que l’animation traditionnelle gagne à devenir cérébrale, lorsqu’Hazanavicius représente les âmes sacrifiées d’une guerre que personne n’a réclamée. Pourtant, il existe bel et bien des méchants dans cette histoire. Le film ne leur donne en aucun cas du crédit et reste ferme sur la réalité des exterminations de masse, quitte à fièrement épouser le mélodrame. Et même s’il n’est pas ce que l’on retient en premier de la compétition cannoise, force est de constater que les choses semblent avancer pour le mieux en termes de diversité des genres. C’est donc avec une grande maîtrise et une sobriété esthétique que La Plus Précieuse des marchandises convainc."
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