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Stéphane R
24 abonnés
357 critiques
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4,5
Publiée le 25 novembre 2024
Un conte, plutôt pour adulte, avec les belles voies mêlées de Trintignant, Blanc et Podalydès. Le dessin est magnifique, l'histoire emporte. L'animation peut être absolument merveilleuse.
Après des projets dont la subtilité n'était pas ce qui sautait aux yeux de prime abord (OSS 117, The Artist), le réalisateur oscarisé, décidément inclassable, nous met ici une claque monumentale en s'emparant de l'adaptation du conte de Jean-Claude Grumberg et en s'essayant à un nouveau genre : le film d'animation.
2024 avait commencé avec la sortie de La Zone d'Intérêt, film choc qui parvenait à représenter l'horreur de la Shoah d'une manière encore jamais vue jusque là. L'année se termine sur la sortie d'un autre film qui réalise la même prouesse.
À la différence près que, là où le film de Jonathan Glazer glaçait le sang de par la froideur de son dispositif, celui de Michel Hazanavicus apporte une poésie et une chaleur rarement utilisées pour dépeindre cet épisode de l'Histoire.
Et si, comme dans La Zone d'Intérêt, le hors champ est utilisé lorsqu'il s'agit d'évoquer les atrocités commises par les nazis, l'animation apporte ici un filtre qui permet d'aller plus loin et d'oser montrer ce qui pourrait paraître obscène en prises de vue réelles.
Le réalisateur ne cherche néanmoins jamais à sur appuyer son propos et préfère suggérer à travers des silences et de longs fondus noirs. Pour autant, plusieurs scènes resteront gravées dans les mémoires de beaucoup de spectateurs comme celle à l'intérieur des convois menant les déportés vers les camps, ou celle où des visages saisis par l'effroi et la mort se superposent, rappelant le célèbre Cri d'Edvard Munch.
Si la façon dont est dépeinte la déportation des Juifs est bouleversante, le film va bien au-delà de sa fonction de devoir de mémoire pour mettre en avant des valeurs universelles et intemporelles telles que le courage, l'humanisme et la résilience.
Un résultat d'une délicatesse infinie et parcouru de bout en bout par une élégance qui s'étend jusqu'au casting avec les voix des très grands Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc et Denis Podalydès.
La plus précieuse des marchandises est le premier film d'animation de Michel d'Hazanavicius, qui a dessiné lui-même chaque personnage, mais aussi son plus beau film tout court.
Absolument bouleversant pour moi ! Je ne penses pas que j'aurais éprouvé autant d'emotions si ce film avai été tourné par de véritables acteurs..... a voir absolument !
Autant j'ai adoré le film-animation paysan polonais de juin 2024, autant j'ai été déçu par ce dessin animé pour adultes.... Les dessins sont moches et grossiers, les personnages sont caricaturaux, le déroulé est long et ennuyeux...
Michel Hazanavicius a décidé d’adapter le conte éponyme de Jean-Claude Grumberg. Un film d’animation signé du réalisateur de The Artist, des deux pastiches d’OSS117, Coupez !, ou Le prince oublié… autant de films, autant de genres différents, c’est un énorme surprise et une très belle surprise. Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile. Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois. Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train. Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes. 75 minutes de beauté absolue sur un sujet lourd mais sublimé par le tact et la subtilité. Une leçon de scénario et de cinéma. Parce que son histoire personnelle est intimement liée à la Seconde Guerre Mondiale — il est issu d’une famille de Juifs d’Europe de l’Est — Michel Hazanavicius a longtemps refusé de faire un film sur la Shoah. C’est lui-même qui a réalisé tous les dessins, dans une superbe esthétique quasi japonisante. Le film part du conte, mais peu à peu, la réalité s’immisce à travers les yeux même des personnages. Cette histoire peut d’ailleurs être vue par les enfants comme par les adultes, chacun ayant son propre niveau de lecture. Jamais, par exemple, les mots Shoah, nazis ou juifs ne sont prononcés. Michel Hazanavicius n’a pas voulu se focaliser sur la mort ou la guerre, mais a souhaité davantage rendre hommage aux Justes. Cette pépite est un film sur la vie. Sublime ! Le régal est parfait quand on sait que ce sont les voix de Jean-Louis Trintignant, - décédé en juin 2022, qui fait ici sa dernière apparition vocale - Dominique Blanc, Grégory Gadebois et Denis Podalydès qui soutiennent les images. Sans oublier la superbe musique d’Alexandre Desplats qui sublime l’ensemble. Pas de déni, pas de voyeurisme, ce bijou lutte à sa manière contre l’effacement de notre mémoire collective. Etonnamment oublié par le jury de Cannes, voilà un moment bouleversant de cinéma à ne manquer sous aucun prétexte.
J’aurais mis 5etoiles s’il n’y avait pas eu cette référence â Munsch qui est un peu lourde et pour le timing de la sortie : je n’ai pas pu eviter de penser à Gaza tout au long du film. Mais c’est franchement très beau
"les sans-coeurs ont un cœur "Il est beaucoup question de cœur dans le film de Michel Hazanavicius. Celui qu'on ouvre ou celui qui se ferme. Une histoire ou le bien se réveille au milieu de l'horreur de la guerre. Un enfant qui va briser des murs de haine. Le récit est poignant, prenant offrant bienveillance tout en posant des questions sur le monde des hommes et leurs préjugés. Le trait du dessin est posé, beau et simple renvoyant à l'universalité d'une histoire magistralement raconté. Un dernier mot sur les voix magnifiques, de Dominique Blanc à Gregory Gadebois, et celle si identifiable de Jean Louis Trintignant dans son dernier rôle.
Michel Hazanavicius livre avec "La plus précieuse des marchandises" un film impeccablement animé, intimiste et pourtant universel. Un métrage aussi délicat que bouleversant, où l'amour côtoie au plus près le pire de l'humanité.
Ce film très sombre et manichéen aurait gagner en puissance et en universalité s’il s’était libéré d’un contexte historique déjà très documenté et bien exploité.
Dès la première minute , on est pris par la musique, le silence , le son de la neige poudreuse et on a le cœur qui bat car on sait déjà qu'on va plonger dans ce conte , sans résistance On assiste avec émotion à une naissance .. un bébé qu'une mère en mal d'enfant va faire renaître au milieu de la neige, du froid , de la terreur C'est le bien contre le mal, la bonté contre la méchanceté . On n'oublie pas à quoi cet enfant a échappé mais on comprend aussi qu'il y a toujours de l'espoir dans un monde de noirceur. Après plusieurs jours... j'y pense encore ..