Sous ce titre un peu suranné, « Villa Caprice » cache une histoire de loups aux dents longues dont les échanges seront pour le moins instructifs, particulièrement sur le plan du mépris, de la manipulation d’autrui, voire de la haine exprimée.
Maintenant, tout dans cette réalisation de Bernard Stora n’est pas pour autant aussi pertinent et intéressant qu’on aurait pu l’imaginer et l’espérer...
Il n’en reste pas moins que le jeu des deux acteurs jouant au chat et à la souris, vaut le détour et que Niels Arestrup est évidemment plus qu’à l’aise dans le rôle de ce grand avocat parisien, bien loin d’être droit et limpide jusqu’au bout...
En face de lui, Patrick Bruel, dans son costume de très gros patron richissime, plutôt mal parti avec cette sale affaire sur les bras, s’en tire assez bien également, en tant qu’acteur, mais finalement pas seulement on s’en doute à l’avance !
C’est bien sûr cette relation entre deux hommes de poids, où chacun essaie de dominer l’autre de sa hauteur, de sa richesse et de son pouvoir, qui reste le point essentiel de cette histoire avec évidemment tout ce que l’argent permet de réaliser, jusqu’à la nausée.
On ne sera pas surpris de toutes les magouilles que la fortune de ce grand patron va pouvoir arranger aussi facilement, de même que des petits arrangements que l’avocat va mettre en place pour innocenter son client.
Tout cela est connu, mais en voit la démonstration aussi naturellement à l’écran et en direct, interpelle tout de même en se disant que notre monde restera décidément toujours aussi injuste et corrompu.
C’est là tout l’intérêt de ce film, celui déjà de le montrer, et de comprendre à travers ces deux personnages puissants et manipulateurs, qui tire vraiment les ficelles...
Qui domine ? Qui est le larbin ?
Un mot dont la connotation n’aura jamais été aussi évidente qu’ici !
Un drôle de « jeu » plus subtil qu’il n’y parait et pas si mal mis en scène.
Bien malin qui devinera celui qui décrochera le pompon dans cette affaire.
À ce propos, même si on nous prépare doucement à entrapercevoir la fin, on ne peut qu’être plus ou moins convaincu par ce dénouement en décalage avec la personnalité propre d’un des deux héros dont on taira le nom afin de ne rien dévoiler de l’issue fatale.
Pas désagréable, plutôt bien construit ce thriller sur fond de scandale immobilier et électoral, aurait gagné à avoir peut-être une entrée plus fracassante en terme de point de départ, à être ainsi moins convenu, et donc à nous surprendre encore davantage en étant encore plus incisif et féroce...