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    Misanthrope
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    3,8
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    391 critiques spectateurs

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    Cinévore24
    Cinévore24

    349 abonnés 717 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2023
    Damián Szifron, le réalisateur argentin de l'excellent films à sketches «Les Nouveaux Sauvages» (2014), nous revient enfin avec ce polar réussi, centré sur la traque d'un sniper serial killer, ayant fait des dizaines de morts à Nouvel An.

    Plus qu'un simple film policier, il s'agit là également d'une étude de mœurs bien menée, dressant un portrait des névroses et des indifférences de notre société actuelle, à l'image de cette jeune flic qui se reconnaît à plus d'un titre dans le portrait de celui qu'elle doit arrêter, ainsi que l'illustration évidente des dysfonctionnements internes de la police, préférant soigner son image auprès du public.

    Accompagné d'une mise en scène ciselée et glaciale (pouvant rappeler par moments le «Zodiac» de Fincher), les protagonistes (le duo Shailene Woodley-Ben Mendelsohn en tête) et l'enquête sont suffisamment travaillés et incarnés pour ne jamais nous faire décrocher, et ce malgré une partie finale qui n'est pas vraiment à la hauteur de ce que le film a bâti au fur et à mesure de son récit.

    Dénué d'excès d'héroïsme, une œuvre qui se démarque en partie des fictions policières habituelles de ces dernières années. Une petite réussite imparfaite, mais qui vaut malgré tout le coup d’œil de par la manière de traiter son histoire.
    laurence l
    laurence l

    139 abonnés 1 136 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 avril 2023
    Très bon polar mené avec une ambiance glauque et musique très bien adapté. Les acteurs sont tous très investis dans leur rôles et on est tenu en haleine tout au long du film un petit bémol pour le final un peu rapide... Mais ça n'enlève rien au film
    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 536 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mai 2023
    Une nuit du Nouvel An à Baltimore. Dans l'insouciance générale des feux d'artifice et des cris de joie, des détonations lugubres transpercent l'ambiance festive pour faucher des innocents aux quatre coins de la ville. Alors qu'elle est en patrouille, une jeune policière se retrouve prise dans le chaos engendré par les balles de ce tireur isolé. Sur les lieux du crime, l'agent du FBI en charge de l'enquête la remarque grâce à ses intuitions pertinentes et la prend sous son aile pour tenter de retrouver le tueur...

    Féru de ce genre de production hélas de plus en plus rare sur grand écran, je m'en voulais d'avoir loupé ce bien nommé "Misanthrope" en VF mais mon attente se trouve aujourd'hui récompensée en découvrant cette chasse à l'homme désespérée, littéralement imprégnée du climat délétère dans lequel nos sociétés modernes broient les aspirations humaines pour assurer la survie d'un système en faillite.

    Avec ses balles qui fusent au hasard d'existences anodines puis ce sentiment d'immersion palpable aux côtés de cette policière emportée dans l'engrenage de cette nuit funeste, l'ouverture du film se pose directement en bijou d'intensité, nous prenant à la gorge de la folie tragique de ses événements pour ne plus jamais nous lâcher et, par la même occasion, nous introduire à une héroïne irrémédiablement brisée, celle qui est en réalité la plus à même de comprendre les motivations d'un assassin habité par les mêmes ténèbres existentielles.
    Une chose que, dans le tourbillon de l'agitation policière générale, l'agent du FBI en chef remarque très vite afin de nouer une relation mentor/élève d'une force et d'une vérité rares, où la sévérité et la bienveillance de cet homme malmené par ses supérieurs s'unit à la perspicacité et la douleur de sa protégée pour tutoyer les plus illustres duos du genre (comment ne pas penser au tandem Clarice Starling/Jack Crawford d'un certain film de Jonathan Demme ?).

    Lancés à la poursuite d'un monstre frappant au hasard, les enquêteurs font sans cesse tenter de faire entendre leur cause face à un système qui a finalement lui-même engendré sa proie meurtrière, éludant les conséquences néfastes de ses actes jusqu'à l'inconscience la plus totale afin d'assurer la pérennité de ses apparences (la comparaison explicite à la situation du film "Les Dents de la Mer" via les demandes irrationnelles du maire n'en est que plus criante). Car, au-delà de la déchéance de hiérarchies policière, politique et médiatique dont le film aborde la perte tentaculaire de bon sens devant des causes à effets dont elles préfèrent manifestement se nourrir à défaut de les comprendre, c'est bien entendu la lutte de ce facteur humain, toujours plus étouffé et ignoré malgré ses hurlements de détresse, que Damían Szifrón choisit de lier le plus intimement aux tenants et aboutissants de sa chasse à l'homme crépusculaire.
    Que ce soit au détour des contradictions de son agent de FBI obligé de participer à la main mise de l'ordre établi qu'il dénonce pour tenter d'assouvir son besoin de reconnaissance à travers des motivations louables ou, évidemment, le parallèle inéluctable entre l'héroïne et leur cible parasité par des interférences extérieures, comme pour mieux traduire cette volonté d'annihiler toute porte de sortie allant à l'encontre de celles décidées par des autorités inamovibles, "Misanthrope" dresse un tableau effroyablement pessimiste d'une Amérique au bord du point de non-retour, écrasant la survie des espoirs individuels sous le poids de rouages viciés.

    Porté par par la prestation solide de Shailene Woodley (également co-productrice) et celle d'un exceptionnel Ben Mendelsohn (après la série "The Outsider", on ne voit vraiment pas qui peut rivaliser avec lui dans les rôles de flic déterminé et pétri de failles), "Misanthrope" n'évite certes pas quelques facilités pour précipiter sa résolution, l'empêchant peut-être de s'imposer comme un classique instantané en son genre mais nul doute qu'il s'imposera comme une référence du thriller noir de 2023 par sa qualité.
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    348 abonnés 661 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 avril 2023
    La belle surprise de la semaine !!!!
    Un thriller qui renouvelle le genre et arrive à trouver le juste équilibre entre grand spectacle et grammaire du cinéma indépendant.

    Eleanor, une jeune enquêtrice au lourd passé, est appelée sur les lieux d’un crime de masse terrible. La police et le FBI lancent une chasse à l’homme sans précédent, mais face au mode opératoire constamment imprévisible de l’assassin, l’enquête piétine. Eleanor, quant à elle se trouve de plus en plus impliquée dans l'affaire et se rend compte que ses propres démons intérieurs peuvent l’aider à cerner l'esprit de ce tueur si singulier…

    Super bien scénarisé, dialogué, filmé et interprété.

    Si vous devez voir un thriller cette année, courrez voir celui ci !!!
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2023
    Rares sont les traductions françaises des titres de films américains (ou autres) à être supérieures et plus adaptées que le titre original. Et bien après être sorti de la salle, on peut aisément assurer que c’est ici le cas tant « Misanthrope » résume parfaitement la psychologie du tueur, sa vision du monde et le propos de fond du long-métrage. Bien plus en tout cas que le banal « Catch a killer » (« Attraper un tueur »), qui s’avère être son titre original générique et paresseux. Ce petit constat marketing posé, il fait plaisir de voir un suspense policier de la sorte. Très à la mode dans les années 90 (« Se7en », « Le Silence des agneaux », « Bone Collector », ...) puis dans les années 2000 (« Zodiac », « Prisoners », ...), ce type de thriller est depuis devenu rare ou est tombé en désuétude, la faute à des copies desdits chef-d’œuvres et des séries B tentant de singer ces modèles du genre mais ne leur arrivant pas à la cheville. Fort heureusement, ce long-métrage à l’allure presque anachronique donc est un bel exemple du genre, puissant, intelligent et maîtrisé.

    Et il y a fort à parier que ce qui fait sa force reste sans conteste le fait que les quatre points cardinaux de ce type de films sont respectés. D’abord, il y a d’excellents interprètes, investis et talentueux. Puis, un cinéaste doué qui soigne ses images et donne un cachet esthétique fort à l’ensemble. Il y a aussi une ambiance tendue, angoissante, désespérée du meilleur effet mais surtout prenante. Enfin, il y a un scénario bien écrit, intelligemment contextualisé et aux dialogues profonds et plein de sens, ce qui n’est pas toujours l’apanage de ce type de productions.

    On est d’ailleurs étonné de voir à la barre le cinéaste argentin Damian Szifron. En effet, l’homme a été révélé il y a dix ans à Cannes avec son excellent film à sketches « Les Nouveaux Sauvages », qui égratignait les travers comportementaux de ses concitoyens. Un film mémorable aux thématiques pas si éloignées que cela, sous un autre genre et un autre prisme, de celles de ce « Misanthrope ». Après une disparition des radars du cinéma, on ne l’attendait pas là mais c’est réussi à défaut d’être totalement inoubliable. Il soigne sa mise en scène et ses plans et parvient tout autant à prendre le pouls d’une administration sclérosée, plus occupée à ses conflits internes qu’à retrouver le tueur, que d’une ville aux habitants conformes à nos sociétés riches actuelles : malades, psychotiques, angoissés, matérialistes et consuméristes. Et le clin d’œil à l’après crise sanitaire est lourd de sens...

    C’est d’ailleurs tout cela qui fait l’intelligence de « Misanthrope » : on retrouve tous ces sujets abrasifs dans des dialogues qui égratignent l’Amérique contemporaine malade en proie à toutes les addictions possibles et aux multiples angoisses. Une société rongée psychologiquement qui va droit dans le mur et dont ce tueur se fait presque la représentation métaphorique. Un fond nihiliste assumé et surprenant qui dénote intelligemment. Les motivations de ce tueur de masse résonnent comme un cri d’alarme dans cette Amérique; et l’atmosphère grisâtre de l’hiver couplée à la froideur des images rendent le tout assez perturbant.

    Et puis il y a ce duo d’acteurs qui surprend. Pas des stars, juste de bons acteurs qui se plongent à fond dans leur rôle. Ben Mendelhson est impeccable et nous montre qu’il sait jouer autre chose que des méchants tandis que Shailene Woodley de la saga « Divergente » tient le rôle principal avec un aplomb qu’on ne lui soupçonnait pas. Un beau duo de flics très loin des clichés du genre. Il y a aussi cette superbe mais effroyable scène de tuerie de masse en ouverture qui nous laisse le souffle coupé. Une leçon de mise en scène que confirme la seconde, plus originale et moins tétanisante, mais tout aussi magistrale. On pourra juste reprocher quelques facilités dans la découverte du tueur, des ficelles un peu grosses qu’on aurait pu éviter mais cela demeure un très bon polar avec serial-killer (ici de masse) qui fait plus que bien le job.

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    selenie
    selenie

    6 331 abonnés 6 203 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 avril 2023
    Le film débute fort avec du sang et de la peur dans un contexte festif qui accentue angoisse et paranoïa. La ville est en ébullition, la police te le FBI sous tension, plaçant ainsi le film dans la lignée des meilleurs thrillers. Si la fliquette jouée par Shailene Woodley est intéressante car plein de failles elle se fait voler la vedette par son supérieur, incarné par l'excellent Ben Mendelsohn qui impose charisme et sobriété pour un personnage dont on comprend toute la complexité de son job et toute l'ambiguité de son poste entre influence et ambition des collègues et des politiques. Malheureusement, après une bonne moitié de film des maladresses apparaissent, ou des petites incohérences, la plus gênante concernant le tueur dont on nous vante tous les talents de tueur de sang froid mais qui finalement n'aura pas le passé escompté. Pareil pour la fliquette, on nous donne des indices qui ne mèneront nulle part, on ne saura rien de son passé ce qui reste embêtant puisque c'est ce passé qui permet à priori d'être relier au tueur. La dernière partie, le dernier acte est le plus décevant, le sursaut du sursaut, le rebondissement de trop, trop de blabla. Dommage mais ça reste un bon moment cinoche.
    Site : Selenie.fr
    Véronique P.
    Véronique P.

    45 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Je me suis "régalée" !!! Pas d'ennuis, bonne intrigue, bon rythme.
    Les acteurs bon niveau, dur ces temps-ci de trouver un film intéressant.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    779 abonnés 1 530 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Enfin le grand retour de Shailene Woodley en salle dans un rôle phare !
    Jeune et talentueuse représentante des forces de l'ordre, Eleanor Falco est aussi antisociale et légèrement dépendante aux médicaments.
    Quand un tueur de masse frappe un soir de réveillon à Baltimore, le FBI décide de la recruter : son profil psychologique tourmenté peut apporter un éventuel plus à l'enquête...
    Ce thriller assez sombre est une vraie bonne pioche cinéma !
    Peu d'action, mais une plongée passionnante et efficace au coeur d'une investigation réaliste et fouillée, égratignant au passage les rouages d'un système policier grippés par les enjeux financiers, les guerres de pouvoir, et les pressions de plus en plus infernales des réseaux sociaux.
    Captivant de bout en bout !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    garnierix
    garnierix

    236 abonnés 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2023
    L'introduction nous plonge d'emblée dans le sujet. Elle le fait de façon claire et emphatique, on a parfois besoin de ça au cinéma. Mais l'essentiel du film n'est pas cela.

    Des gens qui ont subi un traumatisme il y a longtemps réagissent aux dommages causés. Ils le font pour bien faire, ou ils le font pour faire mal. Ils réagissent contre la société telle que les États-Unis l'ont faite (et exportée), ou pour elle. Et parfois ils se rencontrent, comme dans ce film. C'est tout l'intérêt.

    L'histoire du film passe donc au second plan devant les histoires des personnages. Ce n'est pas tellement qu'on entre dans leurs vies personnelles (à part le miaulement du chat de l'enquêtrice), c'est qu'on devine ce qu'elle est et ce qu'elle a été.

    Malheureusement, il y a des invraisemblances, et une déception dans le dénouement. La fin voudrait renouveler l'emphase de l'introduction, mais elle y réussit plutôt moyennement.

    A.G.
    Alice025
    Alice025

    1 682 abonnés 1 369 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mai 2023
    Un polar réussi de part sa réalisation soignée et un duo d'acteurs qui se complète bien. Menés par Shailene Woodley en jeune enquêtrice fragile et Ben Mendelsohn en agent du FBI, ces derniers vont devoir traquer un meurtrier dont le mode opératoire diffère des tueurs habituels.
    C'est un thriller assez noir, bien scénarisé et qui nous tient en haleine tout le long, le tout sur fond de satire sociale et capitaliste. On sent une originalité et un renouveau dans ce thème de film qui est fort appréciable et qui plaira sûrement aux spectateurs. Une bonne intrigue qui fait réfléchir, je recommande.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Le D.
    Le D.

    209 abonnés 946 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 avril 2023
    "Misanthrope" est un film que j'ai adoré. Un long-métrage plutôt bien prenant, les personnages sont dans l'ensemble attachant et l'histoire m'a captivé. J'ai juste trouvé dommage qui n'est un peu plus de tension et de scènes d'action.
    Chris58640
    Chris58640

    216 abonnés 761 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2023
    Le réalisateur argentin Damian Szifron a tapé dans l’œil de l’Amérique grâce à son formidable film à sketch « Les Nouveaux Sauvages » et cette fois-ci, c’est en anglais qu’il nous offre « Misanthrope ». Je n’aime pas ce titre mal traduit spoiler: (qui spoile un peu le film au passage)
    et lui préfère la titre original, comme souvent : « To Catch a Killer ». Mis à part ce défaut propre à la distribution hexagonale, je n’ai que peu à redire sur ce thriller diablement bien mené et parfaitement tenu. Damian Szifron nous offre un thriller original (dans le sens ou ce n’est pas, pour une fois, l’adaptation d’un roman) qui démarre pied au plancher avec une scène d’ouverture très réussie et terrifiante et nous maintient scotché sur notre siège pensant 2 heures sans nous laisser une minute de répit. La première chose qui saute aux yeux, dans le travail de Szifron, c’est qu’il sait placer sa caméra et ménager ses effets. Que ce soit dans les scènes de violence (je préviens d’emblée que c’est un thriller qui n’a pas peur du sang), les scènes de suspens, tout est parfaitement bien filmé. A plusieurs reprises, il renverse sa caméra pour filmer la tête en bas. Je ne sais pas si c’est purement esthétique ou s’il faut y voir une idée de fond (changez de perspective, ne restez pas sur vos idées toute faites pour comprendre les motivations de ce meurtrier si étrange) mais cela donne des jolies scènes, et puis ce n’est pas si courant de filmer la tête en bas ! Que ce soit la lumière (l’utilisation des gyrophares par exemple) ou même le son pendant les scènes de bureau (le stylo d’Eleanor qui gratte le papier nerveusement), on sent que rien n’est laissé au hasard. J’avais déjà remarqué la maitrise technique de Szifron dans « Les Nouveaux Sauvages », ici elle saute aux yeux. Le film dure 2h, il est violent mais sans complaisance, enfin pas trop : certaines scènes de fusillades (dans le drugstore) auraient pu être moins longues, plus sobre. Mais bon, j’imagine que c’était beaucoup demandé pour un polar américain. Au casting, on remarque le bon travail de Ben Mendelsohn en chef d’enquête. Déterminé à traquer ce tueur, il compose (mal) avec les pressions politiques qui viennent le prendre en tenaille, il y laissera des plumes. Et puis, ce personnage attachant, qui déplore pendant tout le film l’ambition mortifère de ses supérieurs et des politiques, spoiler: finit par céder à son tour à cette faiblesse à la fin, en voulant la jouer solo quand il ne faudrait pas, comme rattrapé à son tour par le virus du narcissisme
    . A ses côtés, la jeune Shailène Woodley avait devant elle un gros challenge : incarner une jeune policière psychologiquement fragile sans caricaturer, sans en faire trop ou trop peu. En délicatesse avec sa hiérarchie, propulsée du jour au lendemain dans une enquête du FBI en tant qu’agent de liaison, son rôle fait inévitablement penser à celui de Clarence Starling, et ce n’est pas un cadeau à lui faire que de la comparer à Jodie Foster. Mais bon, honnêtement, elle réussit pas mal son coup, elle arrive à trouver le bon dosage entre courage et faiblesse, entre force et fragilité. On sent une grande souffrance chez elle, un passé compliqué mais le scénario à la très bonne idée de ne rien en dire, tout est vaguement suggéré, rien n’est formalisé spoiler: (traumatisme à l’âge de 12 ans, toxicomanie, maladie psychiatrique ?), on peut tout imaginer, ou bien peut-être est-ce un peu des trois ?
    La force de ce film, finalement, c’est peut-être aussi de n’avoir au casting aucune méga star qui aurait vampirisé le rôle. Le scénario, justement, il nous emmène dans une enquête de police difficile, à mener dans une ville difficile. Baltimore, pour qui a vu les séries « The Wire » ou encore pire « We own this city » sait bien que là-bas plus qu’ailleurs aux USA, les relations entre la police et la population sont difficiles, pour ne pas dire exécrables. Avoir campé l’intrigue de « Misanthrope » à Baltimore ne joue pas pour rien, je trouve, dans la relation police locale/FBI/pouvoir politique (trio auquel on peut ajouter les médias) qui mine littéralement l’enquête de bout en bout. Miné par ce contexte, le FBI avance péniblement, tâtonne, fait fausse route, et y laisse des plumes. Cette traque, d’un point de vue purement « thriller » est parfaitement tenue jusqu’à la fin. Des thrillers j’en vois beaucoup, j’en lis beaucoup, et beaucoup n’ont pas une colonne vertébrale aussi dense et solide. Après, la longue explication de la fin sur les motivations du tueur, on a le droit de la trouver un peu faible, un peu caricaturale, un tout petit peu décevante. Ce n’est pas ce que j’ai trouvé de mieux écrit dans ce film que malgré tout, je recommande sans trembler aux amateurs du genre. « Misanthrope » est un thriller réussi, et dans ce genre où les déceptions sont souvent au rendez-vous, c’est déjà énorme.
    Mallory
    Mallory

    40 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2023
    Film très sympa avec quand même pas mal de longueur. Concept très bien mais plutôt au format série afin de développer un peu plus l’histoire des personnages.
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 avril 2023
    Après avoir orchestré un chaos jubilatoire en six chapitres avec « Les Nouveaux Sauvages », sur la Croisette en 2014, Damián Szifron rempile dans un registre avec plus de noirceur et avec un cynisme modéré. Ce dernier est venu nous parler de son pays d'adoption, du moins pour ce qui est du cinéma hollywoodien et donc les États-Unis, terres de diversité culturelle et d'un second amendement encore très discuté aujourd'hui. Le cinéaste argentin passe au scanner ces vies croisées dans la lunette d’un tueur de masse, dont les balles surgissent des ténèbres. Cette façade s’accroche aux thrillers des années 70-80 et c’est ce qui semble avoir été pris en considération aux côtés de son co-scénariste Jonathan Wakeham. Le programme stimule, mais qu’en est-il de l’exécution ?

    Si la narration se veut assez académique, il faut néanmoins lui reconnaître une efficacité redoutable dans en matière de profilage. Cela rappelle en un temps « Le Silence des Agneaux » avec un réelle envie de réactualiser le storytelling, en incluant notamment la surconsommation et l’homosexualité. Dommage que cela ne dure pas plus longtemps. Nous sommes loin des épreuves psychologiques auxquelles David Fincher nous avait habitué (Seven, Zodiac, Gone Girl), l'intrigue se contente de lisser ses transitions, afin de nous rendre le visionnage le plus agréable possible. Nous nous serions pourtant passés de ce brossage, trop minutieux et très peu pertinent lorsqu’il s’agit de grimer l’artificialité d’une nation capitaliste.

    Lammark (Ben Mendelsohn) enquête sur les tueries qui se multiplient, tandis que le meurtrier continue de vadrouiller jusque dans les contradictions de la société occidentale qui le répugnent. Ce dernier prend rapidement la jeune Eleonor (Shailene Woodley) sous son aile, afin d’établir un profil psychologique et de mettre un terme aux massacres, qui ne font que nourrir les médias télévisés et autres chroniques du quotidien qui détruisent notre sensibilité. Cette approche interpelle de plus en plus le spectateur dans sa manière de consommer ses aliments mais également ses blockbusters hollywoodiens, car ce film se veut être une réaction à ce cinéma déprimant et dont les relations humaines sont factices, au mieux conventionnelles. Le premier plan survolait Baltimore de nuit, mettant à plat toute la verticalité de la ville, qui cache ses vices derrière ses forteresses vitrées, mais c’est dans la dernière ligne droite que le discours manque sa cible. De peu, certes, mais juste assez pour heurter les infrastructures d’un pays qui a plus de question à poser que de réponses à apporter. C’est ce qui en fait sa richesse et son fléau, ce qui tache forcément les ambitions d’un cinéaste très convaincu de son projet, pourtant alléchant suivant les angles.

    Ce que l'on pourrait assimiler à une chasse à l'homme viscérale ne l'est pas entièrement. « Misanthrope » piétine un peu trop sur ses bases, ainsi que sur sa morale finale, qu'il en oublie de nous parler de ses personnages, encore en quête de réussite ou rédemption, même après le mariage. Et dans le cas de notre héroïne, il va manquer cette petite subtilité qui la rendrait plus opaque, car rouvrir un dossier et le lire, c'est facile, mais nous faire croire que le tout soit cohérent n'est pas une mince à faire. Szifron nous remonte tout de même l’idée que la ville serait finalement le serial killer de la société contemporaine. Malheureusement, le procédé est trop démonstratif pour qu’on y trouve de l’empathie.
    zafkiel
    zafkiel

    58 abonnés 905 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 octobre 2023
    Une enquête policière très molle, ennuyeuse, des acteurs qui tentent une prouesse mais qui Restent sans saveur. On s'endormira devant cet énieme polar cousu de fil blanc agrémenté de sauce d'insertion made in 2023.
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