Une mise en route plutôt intéressante - malgré, déjà, des indices inquiétants : lourdeurs, incohérences, mais bon... rien de méchant, j'étais venue pour voir un bon gros polar/thriller américain, je n'allais pas m'arrêter à ces détails...
Et puis les incohérences se multiplient, à un moment je me suis demandé si le film n'était pas l'adaptation d'un livre : comme cela arrive souvent dans ce cas, le scénariste est obligé de trancher, de faire des choix dans ce qu'il va dire, on ne peut pas dire la même chose de la même façon en 500 pages et en 2h de film.
Toujours est-il que quand on en est à se faire ce genre de remarques, c'est qu'on a déjà bien décroché du film, et en effet je n'étais plus dedans.
Et puis d'un coup,
à partir de la scène de l'abattoir
, on sombre dans le grotesque le plus total.
Ramona qui vient dire deux mots sur son ancien collègue
, j'ai failli exploser de rire tellement ça ressemblait soudain à une parodie ! La suite, de pire en pire :
la visite chez la mère, les deux cafés sur la table, la chemise à carreaux qui sèche
, mais ce n'est pas tout :
la mère qui se suicide sans crier gare, le tueur qui se met à parler des vaches qui se sentent libres et heureuse dans les champs
, cinq minutes de monologue de pseudo philosophie du niveau des citations de réseaux sociaux, et ça continue,
la flic qui hurle au tueur un "reste avec moi ! reste avec moi !" tombé du ciel et finalement lui saute littéralement à la gorge comme un chien, elle le saigne comme un animal mais il arrive encore à marcher des kilomètres, quant à elle quand on la revoit juste après elle n'a pas de sang autour de la bouche
(ça n'aurait sans doute pas été photogénique), enfin bref, on oscille entre sordide et burlesque, honnêtement j'ai eu de la peine pour la pauvre Shailene Woodley embarquée dans ce fiasco...
Quand la salle s'est rallumée, j'ai pu constater que je n'étais pas la seule à être consternée par, disons, le dernier tiers du film (les deux premiers pouvant être qualifiés de corrects) : regards interrogatifs, moues dépitées, rires.
Étonnant de lire de bonnes critiques un peu partout (ce sont elles qui m'ont amenée au cinéma voir ce film).