Comédie, coécrite et réalisée par Varante Soudjian, dont c'est le premier long-métrage, Walter n'est malheureusement pas un bon film. L'histoire nous fait suivre une équipe de cambrioleurs amateurs qui pénètrent de nuit dans un hypermarché d'Île-de-France pour dévaliser une bijouterie attenante. Seulement, ces bras cassés n'avaient pas prévu l'arrivée de Walter, un agent de sécurité, ancien chef de guerre africain, qui va déjouer leur plan. Ce scénario n'a hélas pas grand chose à offrir durant son heure et demie de visionnage. Si le concept est plutôt prometteur sur le papier, l'exécution est franchement maladroite. L'intrigue prend le temps de se mettre en place et fait monter tout doucement son traquenard pendant ses premières minutes. Mais l'explosion délirante et jouissive qu'on attend par la suite n'arrive jamais vraiment. Les scènes de face à face entre les malfaiteurs et le vigil donnent lieu à des séquences beaucoup trop sages. Le pire, c'est que cet environnement garantissant un huis clos n'est pas du tout exploité. Il y avait pourtant matière à faire avec toutes les marchandises se trouvant dans l'entrepôt mais presque aucun de ces articles n'est utilisé. Résultat, la promesse s'écroule totalement. Et c'est franchement dommage car l'homme joué par Issaka Sawadogo est particulièrement charismatique mais il est entouré par des menaces assez détestables. Hormis Judith El Zein, qui incarne sa femme, et David Salles, qui interprète le directeur du magasin, le reste de la distribution n'est pas à la hauteur avec Alban Ivanov, Alexandre Antonio, Karim Jebli, Nordine Salhi et Samuel Djian qui campent les voleurs en herbe. C'est vraiment insupportable dans le cinéma français de toujours mettre en avant des racailles. Car cela se ressent au niveau des dialogues injurieux frôlant la médiocrité. Ils ne savent que s'insulter et leurs vocabulaire est extrêmement limité. Difficile donc de créer des relations entre tous ces protagonistes qui sont très creux et arriérés. En conséquence, l'humour ne prend jamais tant c'est vulgaire et caricatural. La forme n'est malheureusement pas plus réussie que le fond. En effet, la réalisation de Varante Soudjian se contente du strict minimum. La mise en scène est totalement absente et le visuel est beaucoup trop sombre ne bénéficiant d'aucun travail sur l'éclairage du magasin pour créer une petite ambiance. Et une nouvelle fois, l'environnement n'est pas du tout bien exploité. Ce visuel insipide est accompagné par une b.o. qui l'est tout autant, même si ces compositions tentent de véhiculer un semblant d'atmosphère tendue qui ne fonctionne pas. Reste une fin d'une grande faiblesse, à l'image du reste du récit, venant mettre un terme à Walter, qui, en conclusion, est un film inutile, même pas divertissant.