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    La Mule
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    815 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 433 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2019
    « La Mule » prouve décidément qu’un film de Clint Eastwood est toujours à découvrir pour ce qu’il a à nous apprendre et à nous démontrer !
    Cette fois, c’est plongé dans de magnifiques lys odorants, presque ses enfants, qu’on découvre ce monument d’acteur.
    Un horticulteur sensible, farceur et charmeur, celui qui aime profiter de la vie et de ceux qui le laissent briller, soit l’antithèse complète de l’homme bourru et fermé, qui était la vedette de « Gran Torino » !
    Le célèbre cinéaste tient donc encore une fois le haut de l’affiche, dont la double casquette lui permet ici un retour à l’écran avec une présence magnétique qui irradie et envahit l’écran pour notre plus grand plaisir...
    Sans en faire trop et pour cause, notre presque nonagénaire séduit à chaque regard, à chaque phrase prononcée en vieux sage nonchalant qu’il devient de plus en plus !
    Le rôle qu’il tient dans cette très belle histoire, le met plus que jamais en valeur et le rend de plus en plus évident, avec un message lourd de sens à la clé, tel un véritable bilan de vie qui prend la forme ici d’une belle métaphore !
    Si le film démarre doucement avec ce trafic de drogue dont il participe à son insu au départ, il n’en réserve pas moins des moments drôles, très frais dont la bonhommie du personnage et sa simplicité évidente, nous enchantent immédiatement.
    C’est en effet tout le contraste entre ce cartel de drogue, son organisation et ce très vieux papi qui en a vu d’autre, qui est franchement savoureux...
    Bien sûr, on est bien loin d’un presque documentaire sur la drogue, et d’une réalité pure et dure comme nous le montraient d’ailleurs l’excellent « Sicario » ou encore le très bon « Escobar » !
    L’enjeu est tout autre cette fois, car à travers ce nouveau « boulot d’appoint » que vient d’accepter notre Earl aux abois, c’est la peinture du personnage lui-même qui devient véritablement prenante !
    Un portrait divinement croqué !
    La relation qui se noue avec chacun de ces mafieux, est tout bonnement un véritable délice, en provoquant des dialogues aux petits oignons, et celui qui est roulé dans la farine (!) à ce jeu, n’est pas celui que l’on croit évidemment !
    On assiste alors à de véritables joutes verbales, qui rebondissent ici et là, sans exploser certes pour autant, mais qui tombent au contraire avec un naturel complètement désarmant !
    C’est que ce vieux routard en menant son chemin comme il l’entend n’a pas dit son dernier mot pour autant, et c’est ainsi que le spectateur va assister à une belle métamorphose de tout son être et en douceur !
    De très bons moments, et même une véritable leçon de vie, vont donc émaner de quelques échanges plutôt cocasses et pourtant assez philosophiques, d’autant plus que les conditions dans lesquelles tout cela se déroule, met en scène un Bradley Cooper à la position particulière !
    Le thème de la famille est dans ce contexte parfaitement bien traité, avec une approche délicate de la complexité de l’être humain et des liens familiaux, qui tient du virtuose !
    Une belle réflexion sur la vie et de tout ce qui est essentiel, sur le prix à payer, dont la fin est une très belle et symbolique illustration...
    Franchement de très bonnes idées, et beaucoup de sensibilité dont le vieux Clint a décidément le secret en nous mitonnant ses vieilles recettes qui font encore de petites merveilles !
    HawkMan
    HawkMan

    183 abonnés 1 183 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2019
    Comme toujours, Clint Eastwood arrive à nous surprendre et à trouver des scénarios digne d'intérêt. La Mule reprend une histoire vraie, celle d'un vieil homme qui va devenir un des plus grands passeurs de drogue de l'histoire. Clint incarne ce vieil homme et on est régulièrement ému de voir ce si grand acteur pour l'un de ses derniers films. Tout en nuance et en légèreté, La Mule ravira les plus exigeants des cinéphiles.
    Bref : à admirer rien que pour Clint, si magique et si éternel.
    chrischambers86
    chrischambers86

    14 014 abonnés 12 481 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mai 2019
    Il est des films qui nous bouleversent comme jamais! Celui de et avec Clint Eastwood l'est plus que tout autre puisqu'il a l'ambition louable de ressusciter un immense acteur que l'on croyait à la retraite depuis "Gran Torino". Avec plus de 60 ans de carrière, Clint dètruit son propre mythe, jusqu'à le rendre à la rèalitè! Son gènie s'affirme dans cette lente vieillesse qui corrode les traits de Earl Stone! On suit cet octogènaire attachant, seul dans sa vie et totalement fauchè avec des dettes à payer! Pour se refaire la cerise, ce dernier accepte un drôle de boulot : celui de devenir chauffeur sans savoir que la marchandise à transporter serait de la drogue pour un cartel mexicain [...] Jamais Clint ne s'est montrè si semblable à l'homme qu'il ètait ; jamais il n'a renoncè à ce point au langage vulgaire, pour se livrer vif à l'impudeur de l'objectif, nous montrant au passage tout son dèsarroi par rapport à notre sociètè actuelle avec un humour grinçant qui sonne constamment juste! L'Amèrique a changè et le monde aussi! Et ce visage fatiguè, ce regard plein de mèlancolie, de tristesse peut-être, n'est-il pas le plus beau et le plus lumineux de toute sa carrière ? Le dernier visage de Eastwood acteur ? L'avenir nous le dira! Et on ne pourra pas s'enlever de l'idèe que "The Mule" ressemble plus que jamais à une oeuvre testamentaire! Bien plus encore que "Gran Torino" qu'il interprèta et rèalisa dix ans auparavant! En un dèfi permanent à la mort où le temps est comptè, ce gèant du cinèma amèricain signe son meilleur long-mètrage depuis "The Bridges of Madison County". spoiler: L'un des plus beaux moments du film restera sans doute ce vieil horticulteur se rendant au chevet de son ex-femme qui lui fait savoir qu'il a ètè dans sa vie son plus grand amour mais aussi sa plus grande souffrance! Sublime!
    Et quelle B.O (cf. Dean Martin). Voilà pour les mobiles que l'on peut ressentir après la vision de "The Mule", sans même mettre en jeu le fait que Earl Stone apparaît solitaire, aliènè, vieil homme qui veut èchapper à l'emprise d'une sociètè de surconsommation, de technologie et de dèpendance...
    Jorik V
    Jorik V

    1 280 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2018
    Quel bonheur de retrouver Clint Eastwood devant la caméra en plus d’être derrière. Et surtout qu’il laisse un peu tomber ses films patriotiques (l’horrible « Le 15h17 pour Paris » et le surestimé « American Sniper » pour ne citer qu’eux) pour revenir à un cinéma plus simple et apaisé. Un cinéma humain et beau par les valeurs qu’il véhicule. Il avait pourtant dit qu’il ne ferait plus à l’acteur après « Gran Torino », puis il l’avait redit après « Une nouvelle chance » qu’il n’avait pas réalisé. Mais il semblerait que le vieux Clint (bientôt 90 ans tout de même, ça force l’admiration) ne s’attendait pas à vivre si longtemps et que l’envie de repasser devant la caméra devait le titiller plus que de raison. Et c’est toujours un énorme plaisir que de le retrouver à l’écran. Si ses rôles dans « Gran Torino » et « Million Dollar Baby » resteront davantage dans notre esprit comme ses deux chants du cygne indétrônables, à la fois émouvants mais aussi magistraux par sa simple présence, il s’offre également une très belle partition avec « La Mule ». Un long-métrage peut-être en forme d’oeuvre testamentaire et de pardon envers sa famille (l’horticulture pouvant être vue comme le septième art et les fleurs comme des films). Ici, il arrive même encore à être drôle au détour de quelques répliques bien envoyées et surtout à nous faire verser notre petite larme lorsqu’il obtient le pardon de sa famille. Un rôle original que celui de ce papy qui décide de convoyer de la drogue pour un cartel pour tenter de réparer une vie d’absence auprès des siens par l’argent. Le scénario n’étonne jamais mais tient bon son sujet jusqu’au bout, un sujet qui aurait pu être celui d’une comédie. Eastwood choisit d’ailleurs plutôt l’entre deux : « La Mule » n’est ni un véritable drame, pas vraiment une comédie non plus et il se pare de quelques contours de thriller d’investigation.

    C’est peut-être d’ailleurs dans cette partie portée par Bradley Cooper (qui devient le fils spirituel cinématographique du grand Clint au cinéma par de nombreuses ramifications) que le film plaît le moins. Elle est plus banale, plus attendue, moins prenante. D’ailleurs dès que Clint Eaqtwood quitte l’écran, le film se ramollit. Heureusement, cela n’arrive qu’un quart du temps. On pourra déplorer aussi un aspect peu crédible dans la façon dont les cartels de drogue sont montrés et hiérarchisés, loin de l’aspect documentaire et réaliste de « Sicario ». D’ailleurs la scène où le chef de cartel est éliminé par son second est risible, tout comme il faut s’asseoir sur quelques invraisemblances dont la plus grosse est le weekend passé par le vieil Earl chez ce dernier tous frais payés, qui nous apparaît totalement invraisemblable. Mais la balade à laquelle nous convie Eastwood est plaisante, les petites remarques qu’il fait sur notre temps sont drôles, son petit côté républicain tourné en dérision est appréciable et on passe un très bon moment sans accroc. Un cinéma humain, presque naturaliste qui fait plaisir. On pourrait tiquer sur l’aspect discutable qui nous fait suivre un personnage envers qui on a de l’empathie se faire de l’argent tranquillement au-dessus des lois, mais la manière dont c’est amené ne laisse planer aucun doute sur les intentions du film. Et, à la fin, la morale est sauve pour ce film à l’ancienne plaisant comme une bonne tisane d’hiver.

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    Marc T.
    Marc T.

    271 abonnés 553 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 décembre 2019
    Après le décevant "15H17 pour Paris", ce bon vieux Clint - bientôt 90 ans - nous revient avec un film dont lui seul a le secret. Ce genre de film qui pose les bases, qui prend son temps, qui mélange habillement drame, émotion, et même rire. Et toujours avec une photo splendide, une musique qui colle à l'image, et des acteurs triés sur le volet, dont notre fameux Clint, indécrottable dans son rôle de vieux bougon qui ne pense qu'à ses fleurs mais qui finit tout de même par se dévoiler. Bref, un Eastwood comme on les aime.
    dominique P.
    dominique P.

    845 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2019
    J'aime le cinéma américain de cette qualité là.
    Ce road movie dramatique est soigné et très intelligent et surtout il est d'une très grande puissance émotionnelle.
    J'ai adoré ce papy qui fait ces trajets et ces courses, à travers de belles routes aux USA.
    Toutefois, ce film est à déconseiller à tous ceux qui recherchent de l'action et des fusillades.
    selenie
    selenie

    6 364 abonnés 6 215 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 janvier 2019
    La première chose qui frappe est l'introspection en filigrane que Eastwood semble faire avec son nouveau film, une sorte de mea culpa. Le film oscille entre les relations familiales compliquées et la partie polar. La partie familiale est émouvante, touchante. La partie polar manque elle d'un peu plus de puissance, à tous points de vue. Pas de suspense ni de tension malheureusement, les membres du cartel sont un peu "faiblards" mais on a droit à un Clint Eastwood magistral et charismatique comme toujours. On est ni dans "Million Dollars Baby" ni dans "Gran Torino" mais au vu de ses dernières années on prend et on salue l'artiste...
    Site : Selenie
    Alice025
    Alice025

    1 686 abonnés 1 373 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 janvier 2019
    Le nouveau film de Clint Eastwood est bien meilleur que ses dernières réalisations. Il interprète ainsi le rôle principal d'Earl Stone, basé sur la vie de Leo Sharp, octogénaire et grand transporteur de drogues pour le cartel mexicain. Clint Eastwood passe ainsi devant et derrière la caméra pour nous raconter cette histoire insolite d'une façon assez touchante. Personnage tantôt candide, tantôt franc et sans filtre, il arrive à émouvoir par la relation compliquée qu'il tient avec sa famille et par le bourbier dans lequel il met les pieds. Un réel plaisir à visionner.

    cinephile-critique.over-blog.com
    tony-76
    tony-76

    1 083 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 janvier 2019
    « La famille est plus important que tout le reste. » Pour son trente huitième film en tant que réalisateur, le vétéran Clint Eastwood laisse de côté le patriotisme (The 15:17 to Paris, Sully) pour laisser place au suspense crépusculaire aux airs de fable existentielle avec The Mule. Il est également de retour devant la caméra, le public ne l'avait pas revu depuis Trouble with the Curve en 2012 ! Et quel plaisir ! Mr Eastwood n'a jamais été aussi doué depuis l'excellent Gran Torino ! A 88 ans au compteur, le comédien incarne l'horticulteur Leo Sharp de cette improbable histoire vraie, qu'il a rebaptisé Earl Stone « papy dealer » en lui prêtant plusieurs traits de son propre caractère et sera confronté à des narcotrafiquants... The Mule mélange allègrement les genres à savoir spoiler: le drame familial, le road-movie, le suspense policier et le film de drogue à la violence simple.
    Alors que Barry Seal transportait des tonnes de kilos de drogue dans son avion, Earl Stone, lui, le fait avec l'aide de son pick-up ! Le rêve américain est bien présent, profiter de la vie tant qu'il est encore temps... L'ensemble de The Mule demeure fascinant puisque il peut être à la fois détendu (sur rythme assez lent) et à la fois prenant (lors des revirements) ! Une tension quasi omniprésente, allant tout en douceur et misant sur des émotions fortes. Eastwood donne une mise en scène classique mais se révèle bien plus compétente que celle de son dernier long-métrage à bord du Thalys... Sa musique en est une bonne surprise - composé par Arturo Sandoval - basée sur du jazz. De plus, la distribution d'acteurs se veut convaincante ! Bradley Cooper revient chez son maître dans la peau d'un agent de la DEA - après l'avoir dirigé dans le biopic American Sniper - ils partagent quelques scènes ensemble et le duo fonctionne plutôt bien. Clint met à nouveau en scène sa fille, Alison Eastwood sur le devant de la scène ! spoiler: Apparaissant à de trop rare s'occasion,
    si ce n'est que dans les moments les plus tendres... Le reste du casting spoiler: n'est que de la figuration de luxe
    mais certains acteurs sont plaisants à voir (Laurence Fishburne, Michael Pena ou encore Andy Garcia). A noter spoiler: une belle finale
    dont seul le réalisateur est capable de faire... En somme, The Mule est une oeuvre très personnelle de son auteur. Le retour devant et derrière la caméra de Clint Eastwood est entièrement réussi, offrant un de ses rôles les plus touchants de sa carrière. Humain et beau.
    soulman
    soulman

    93 abonnés 1 230 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2019
    Il est assez incroyable que notre homme Clint soit encore capable, à 88 ans, de réaliser des films de cette qualité (et d'y jouer avec tant de justesse). "La mule" est rien de moins qu'une de ses œuvres les plus achevées - donc un chef-d’œuvre - en forme de road movie captivant, prétexte pour dire 2 ou 3 choses sur le temps qui passe, l'amour, l'importance de la famille, l'ambition, l’égoïsme...
    La dernière demi-heure est tout simplement poignante, évitant le mélodrame avec le tact et l'obstination qui siéent au personnage de cet improbable créateur floral.
    AZZZO
    AZZZO

    308 abonnés 818 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2019
    Ouf ! Il eut été dommage que la carrière de Clint Eastwood s'arrête sur le pénible "15h17 pour Paris". On retrouve dans ce dernier opus le mélange de tension et de délicatesse qui caractérise son cinéma. L'histoire de trafic de drogue crée la tension du film mais elle est secondaire. Le plus important se trouve dans la première et la dernière image du film : la beauté fugace de ce lys que l'on passe une vie entière à cultiver alors qu'il disparaitra dans la nuit. Comme un clin d'oeil, un dernier message, avec le sucre et l'acide d'une part de tarte au citron, baby.
    Alain D.
    Alain D.

    601 abonnés 3 300 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 mars 2019
    Comme la bonté sociale de Earl, ce film "fleurit sur le tard" avec une finale façon compassion romanesque ! Il était temps car ce film nous montre plus de 1h30 de garages et de cabine de pick-up avec lequel Earl (la Mule) effectue ses "Run".
    Peut-être à cause du côté Biopic, le scénario très peu romancé de Nick Schenk se révèle assez terne. Il est même parfois peu crédible avec l'inefficacité risible des agents de la DEA et l'insouciance de l'entourage de Earl qui exhibe des liasses de $ sans susciter question ni convoitise.
    Le film bénéficie heureusement d'une mise en scène efficace et d'une solide distribution avec Mr Eastwood qui (pour le film ?) a pris pas mal de bouteille. Il monopolise tellement l'écran qu'il laisse peu de place à Bradley Cooper que l'on voit peu dans un rôle très mince et Andy Garcia que l'on entraperçoit en baron de la drogue mexicain.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    707 abonnés 3 077 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 janvier 2019
    La Mule s’ouvre et se clôt avec un plan focalisé sur des fleurs, des iris en somme : nous entrons dans le film par un panorama floral, dans ce jardin désherbé de toute famille où pourtant poussent des iris, des filles à profusion. On a l’impression que notre cultivateur commence libre pour finir derrière une clôture carcérale, il n’en est rien. Car Earl est un détenu intérieur, un passionné de jardinage qui négligea si longtemps sa famille dans l’intime conviction que le travail était la fin de toute existence, en vertu du fameux rêve américain. Et le road movie central lui offrira un temps de méditation – comme quoi on ne cesse jamais d’apprendre de ses erreurs –, l’occasion de sillonner ses routes sensibles au gré des rencontres. C’est confronté aux dealers, à cette vaste famille de substitution, que notre protagoniste principal prendra conscience de l’importance du temps partagé avec les êtres chers : il trouvera un fils en ce policier obsédé par son emploi au point d’oublier l’anniversaire de mariage, un petit-fils en ce mafieux soucieux de trouver sa place. Earl est une plante tardive, une fleur qui éclot in extremis, juste à temps pour répandre ses délicieux parfums parmi sa vraie famille. Il rappelle d’ailleurs n’avoir jamais eu peur de dire ce qu’il pensait dans sa vie ; il s’excusera au son d’un « je t’aime » bouleversant. La Mule respire la simplicité mais n’est jamais simple, ni simpliste : on passe du rire aux larmes entre deux courses illégales, envoûtés par l’insolite, enfin décloisonnés d’un cinéma américain qu’Eastwood n’a jamais cessé d’explorer. Faire tomber les voiles, débroussailler l’humain de sa technologie inerte, laisser germer en parfaite adéquation avec sa propre nature : voici venir l’iris resplendissante de mille teintes qui n’est là que pour quelques instants, l’instant d’une vie, l’instant d’une année, l’instant d’un jour passés à aimer.
    Audrey L
    Audrey L

    650 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2019
    Et pourtant, pour quelqu'un qui d'habitude n'est pas grand fan de la filmographie de Eastwood... La Mule a su trouver sa place de très bon film dramatique, tendre, sans aucune pyrotechnie et profondément attaché à son personnage principal, ce vieux papy que tout le monde connaît et respecte. Si des longueurs peuvent se faire sentir (la fête notamment), on retient surtout l'excellence de cette autodérision de Eastwood qui se donne à voir comme un vieil homme à la ramasse sur les nouvelles technologies et qui gatouille un peu par moments, certainement la meilleure idée du film. On a vite pitié de ce papy qui ne cherche qu'à se rapprocher de sa famille et se fait embarquer dans des magouilles de plus en plus risquées, et la dernière ligne droite se regarde comme un feuilleton policier sur le point de nous scotcher. Bradley Cooper ne se foule pas trop pour jouer le flic droit dans ses bottes, mais il reste correct et agréable lorsqu'il interagit avec notre bon vieil Eastwood. La BO est un délice pour qui aime le folk country (drôlement chanté par Eastwood !) et la fin est d'une impressionnante tendresse et humilité.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    273 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 février 2019
    Énième formule eastwoodienne du vieux-ronchon-en-bisbille-avec-sa-fille (et ici plus largement avec sa famille) mais-à-fond-dans-la-rédemption-car-au-fond-c'est-un-brave-type. On suit donc le road-trip d'un ex-horticulteur réac qui fait la mule pour un cartel de la drogue, en toute conscience, en toute jouissance. C'est déjà pas très emballant. Mais voir ce "héros" attendrir ses proches, un trafiquant (!), un flic (!), avec un couplet moral édifiant sur la famille, sans cesse répété, et cela comme s'il venait juste de dealer quelques pâquerettes, c'est le pompon. Ô vieillesse ennemie, ô roublardise pathétique... Il est des fins de carrière navrantes.
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