Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
FaRem
8 844 abonnés
9 664 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 26 mars 2019
Un dernier pour la route ? Après "The 15:17 to Paris" qui était vraiment décevant et peu intéressant, Clint Eastwood revient avec un nouveau film pour peut-être partir en beauté, ce que son personnage très gourmand n'arrive pas à faire. Le réalisateur qui repasse devant la caméra pour la première fois depuis de nombreuses années incarne un homme seul et fauché qui va travailler comme mule pour un cartel de la drogue. Personne ne pourrait imaginer qu'un papi décontracté transporte dans son camion plusieurs dizaines même parfois centaines de kilos de cocaïne. Une couverture parfaite qui va autant profiter à lui qu'à ses employés. Clint Eastwood dresse le portrait d'un vieil homme qui a consacré sa vie à son métier au point de délaisser sa famille. Ce n'est pas quelqu'un de méchant, il est même plutôt généreux comme on le remarque plusieurs fois seulement, il aurait dû revoir ses priorités. Désormais seul, il tente de se racheter avec ces nombreux voyages qui lui rapportent de l'argent facile. La première partie du film est consacrée à ces nombreux aller-retour. Le ton est plutôt léger avec des scènes amusantes qui surfent sur le fait que l'homme n'est pas dans son élément naturel. Le contraste entre les personnages est drôle et le passage où il rencontre son boss est assez fou. Par la suite, l'histoire devient plus sérieuse et se recentre sur l'essentiel à savoir les relations que Earl entretient avec les siens, mais aussi ceux qui l'entourent dans cette vie dangereuse. Si cette histoire est basée sur des faits réels, Nick Schenk, le scénariste de "Gran Torino" a créé toute une histoire autour qui permet de parler de regret et du temps qui passe. L'histoire est bien équilibrée avec en plus l'enquête de la DEA menée par Bradley Cooper qui tente de coincer cette mule qui bat tous les records. Dans l'ensemble, ça reste très classique, mais Clint Eastwood sait toujours y faire et livre un film efficace qui amuse, touche et divertit à la fois. En somme, une histoire de rédemption portée par un Clint Eastwood toujours aussi charismatique.
Il y a quelque chose de touchant à voir Clint Eastwood de retour devant la caméra. Bien qu'ayant tourné dans "Une nouvelle chance" en 2012, l'homme avait surtout laissé un grand souvenir en 2008 avec "Gran Torino" dans ce qui semblait être un chant du cygne, un film crépusculaire où le légendaire Clint rangeait les armes. Près de dix ans plus tard, on constate qu'il n'en est rien, que Eastwood cinéaste tourne toujours près d'un film par an, parfois sur un mode mineur ("Le 15h17 pour Paris" est l'un de ses moins bons films) parfois sur un mode plus inspiré ("Sully" et sa belle dissertation sur l'héroïsme) et qu'en plus il est de retour pour un nouveau rôle, sorte de condensé de tous les personnages qu'il a incarné au cours de sa carrière. Cet Earl Stone, nonagénaire encore en forme malgré les rides et le poids des années, est en effet un homme comme on n'en fait plus qui a trop longtemps privilégié sa carrière au détriment de sa famille, qui reste charmeur malgré les âges, qui ne comprend pas les nouvelles générations, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds quand on l'ennuie et qui est un peu dépassé par l'évolution des mœurs. Un type comme Eastwood les aime, lui que l'on sent si proche de son personnage que l'on pourrait déjà qualifier "La Mule" de très beau chant du cygne. Sauf que connaissant le bonhomme, il vaudrait mieux ne pas l'enterrer trop vite. Il y a d'ailleurs quelque chose de très touchant à voir Eastwood continuer à tourner à 88 ans avec toujours la même envie de cinéma, lui qui a désormais 60 ans de carrière et qui semble sans cesse trouver des histoires à raconter. "La Mule" se montre cohérent avec le restant de sa carrière de cinéaste mais on lui trouve cette fois moins de noirceur (la photographie lumineuse a été confiée à Yves Bélanger) et une légèreté qu'on n'avait pas retrouvée chez lui depuis longtemps. A travers le personnage d'Earl Stone, horticulteur en difficulté financière acceptant sans le savoir de faire la mule pour un cartel mexicain, le cinéaste distille en effet une bonne dose d'humour et de recul sur lui-même, sur la figure qu'il a souvent incarné au cinéma. D'ailleurs, cette histoire de mule cultive un faux suspense dont Eastwood se moque éperdument (les scènes à la DEA ne sont là que pour faire joli) tant il s'intéresse avant tout à l'homme qu'est Earl Stone qui apprend tardivement l'importance de prendre soin de sa famille plutôt que sa carrière. Une leçon de vie quasi-autobiographique qu'Eastwood embrasse avec émotion. Simple dans ses grandes lignes, souvent amusant (la soirée chez le chef du cartel campé par le trop rare Andy Garcia) et toujours lucide, "La Mule" fait certes office de concentré de la carrière de son acteur-réalisateur et n'a pas la saveur de ses chefs-d’œuvre mais n'en est pas moins profondément humain, fidèle aux thématiques sans cesse travaillées par le dernier des géants hollywoodiens qui s'offre ici une ballade qui lui ressemble et qu'il porte à merveille sur ses épaules à peine fatiguées.
Il avait dit il y a dix ans que Gran Torino serait son dernier film face caméra. Mais Clint Eastwood a encore quelque chose à raconter avant de partir et La Mule est ce qui peut s'apparenter à un film testamentaire. Pour qui connait le personnage haut en couleurs que fut Clint Eastwood, son 36ème long-métrage est un incroyable reflet de l'acteur-réalisateur, un film quasi-autobiographique où, à travers le personnage de Earl Stone, on retrouve les défauts de jeunesse de la star mais aussi ses qualités, méconnues ou nouvelles. Eastwood n'a jamais caché son franc-parler, ni ses idées patriotiques. Et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer, il va seulement les présenter d'une autre manière, plus sincère et plus humoristique. Gran Torino était un film crépusculaire, sombre et exécutif. La Mule en est tout le contraire : c'est un film lumineux, entrainant et particulièrement drôle (on a rarement autant ri dans un film d'Eastwood). La mise en scène est terriblement soignée tandis que face caméra, Clint n'a jamais été aussi drôle et touchant. On oublie finalement rapidement cette histoire d'octogénaire transportant de la coke pour des cartels mexicains pour s'intéresser à la rédemption d'un vieillard qui est passé à côté de sa vie et de sa famille. Quiconque connait un minimum la vie de Clint Eastwood sera doublement surpris par ce parti-pris audacieux et inattendu. Difficile ainsi de croire qu'à 88 ans et après sept décennies de cinéma, l'inoubliable Inspecteur Harry nous livre l'un de ses plus beaux films, enterrant une riche carrière et une longue vie mouvementée avec lui.
A près de 90 ans a compteur, Clint Eastwood ne ralentit pas sa cadence de réalisateur, et nous livre une fois de plus une adaptation de fait divers. Et pour l'occasion, il fait son retour devant la caméra ! L'acteur réalisateur incarne ici Earl Stone, un horticulteur octogénaire mis sur la paille par l'essor d'internet, sans le sous, et rejeté par une famille qu'il a trop délaissé. Il n'aura alors d'autre solution que de transporter de la drogue pour un cartel peu recommandable, travail dangereux mais lucratif où il se révèlera très à l'aise... Un pitch risible s'il n'était pas tiré d'une histoire vraie ! Si Eastwood profite de cette histoire pour se moquer gentiment de la génération web 2.0, adepte des smartphones et des tutoriels, il garde son drame à hauteur d'homme, sans égratigner le traitement des personnes âgées aux USA. Ici, il s'agit d'un homme amené à comprendre ses erreurs, et qui tente de se faire accepter par sa famille alors qu'il commence à fréquenter des personnages inquiétants. Clint Eastwood convient bien à ce rôle de vieux retraité "sans filtre" à bond fond. Il sera secondé par quelques têtes charismatiques (Bradley Cooper, Andy García). L'intrigue est plutôt bien amenée, et bien rythmée, avec quelques touches d'humour. On regrettera simplement que les séquences "policières" soient répétitives et un peu artificielles (elles ne semblent être là que pour donner un tempo), et que visuellement l'ensemble soit professionnel mais assez sage. Néanmoins, "The Mule" est un bon drame, et serait une sortie honorable pour Clint Eastwood.
Évidemment on connait les ficelles de ce genre de thriller policier, il n’y a pas grandes surprises à ce niveau là, mais Eastwood parvient à relever la sauce grâce à son personnage à la fois drôle et attendrissant de relique de l’ancien monde, et j’ai aimé le regard du vieux Clint sur lui-même, de ses derniers défis à relever avant la fin de vie. Le rythme du film ne retombe jamais, alternant les moments de pure tension, d’ironie grinçante et de légèreté plaisante, jusqu’à l’apothéose de cette dramaturgie, certes très attendue, mais qui a malgré tout réussit à me cueillir pour m’émouvoir. Classique mais très efficace.
Quel plaisir de retrouver Clint Eastwood devant ET derrière la caméra ! Cela ne lui était plus arrivé depuis Gran Torino en 2009. Avec La Mule, il livre un film passionnant inspiré de la vie de Leo Sharp, ancien militaire américain qui, à la suite de problèmes financiers, devient passeur de drogues pour un cartel mexicain. Clint Eastwood livre une interprétation sans faille, tout en intensité et en retenu. Sa réalisation est au millimètre et il est épaulé par un excellent casting (Bradley Cooper, Michael Pena, Andy Garcia, Taissa Farmiga et Laurence Fishburne). La Mule est un super film, très plaisant à suivre comme seul Clint Eastwood sait les faire.
Après plusieurs films mineurs, Clint Eastwood revient à son meilleur avec ce touchant mélodrame policier, d'un beau classicisme, qui reprend avec subtilité plusieurs de ses thèmes de prédilection, comme les affres du vieillissement et le conflit des valeurs. Du grand art.
Après une trilogie sur l'héroisme et un dernier film qui n'aura pas soulevé les foules, Clint Eastwood revient devant sa caméra au moment où on l'attendait le moins. Il signe ainsi l'un de ses meilleurs long-métrages de ces dernières années, dans lequel il parvient à éviter la réalisation d'un "Gran Torino" bis. Son personnage est d'ailleurs beaucoup mieux travaillé : le cinéaste joue une nouvelle fois avec son propre mythe et notamment son côté quasi réactionnaire et cynique. Un film dont la construction fait beaucoup penser à celle de "Un jour parfait" avec d'un côté la course et de l'autre la poursuite de la police. Au niveau du thème d'ensemble, c'est surtout celui de la famille qui est valorisé ici, en tant que véritable ciment de l'unité américaine. Malgré quelques petits raccourcis scénaristiques sur la fin, "La Mule" est un bon film dans lequel on retrouve l'acteur Eastwood au sommet de son art. Il avait beaucoup à perdre et il y a beaucoup gagné !
Un bon film avec un bon scénario et une fin émouvante. Mais le film a le défaut de manquer de rythme et il tourne un peu en rond avec les différents voyages de transport de drogue, sans oublier la partie enquête du personnage de Bradley Cooper qui est trop en retrait. Mieux travailler, on aurait pu avoir un bien meilleur film !
Increvable. Bon, c'est vrai qu'on le voit moins comme acteur ces derniers temps. La dernière fois, c'était pour Une nouvelle chance de son ami Robert Lorenz. Mais à quatre-vingt dix ans, arriver à tourner deux films en 2018 dont un où il est acteur en prime, chapeau. La Mule brasse des thèmes qu'il affectionne : le vieillissement, l'usure dû au temps, le pardon, la rédemption, son scepticisme vis à vis de la religion, la famille. Earl Stone n'est qu'un sosie de Frankie Dunn. Brouillé avec sa famille. Seul. Profondément seul. Une passion dans laquelle ils se sont réfugiés. La boxe pour Frankie. Les fleurs pour Earl. Et arrive à un moment où on se penche sur le passé. Où on s'inquiète sur la trace qu'on va laisser. Le parallèle est évident avec Clint Eastwood, véritable monument du cinéma à la carrière interminable. Lui, on sait ce qu'il laissera vu sa filmographie. Pour Earl, c'est moins évident. D'où la nécessité pour lui de profiter des siens pendant le peu de temps qu'il lui reste. De mettre en ordre ses affaires. Tout en gardant son espièglerie. Ses livraisons de drogue, au fond, ce n'est qu'une aventure de plus. Il s'est coupé de sa famille pendant des années. Il dit qu'il en a vu d'autres. Qu'il a connu la guerre. Alors que pourrait-il lui arriver de pire ? Tout ça, c'est une blague. Ça lui permet de continuer à prendre du bon temps. A picoler avec des vétérans comme lui. A draguer des filles. Voir du pays. Manger un bon sandwich. On en oublierait presque la cargaison et les hommes dangereux pour qui il bosse. Et le décalage entre lui et un monde qui n'a pas cessé de se transformer, de se moderniser, de s'enrichir pour les plus puissants en laissant les plus modestes et même la classe moyenne sur le bord de la route. C'est un horticulteur que la vente en ligne a ruiné. Et avec lui combien d'autres l'ont rejoint sur la paille ? Combien de retraités se sont remis à travailler parce que leur pension est insuffisante pour vivre ? C'est montré avec humour et malice la plupart du temps. Mais on peut trouver ça aussi triste de le voir naviguer dans une époque qui n'est plus celle connue autrefois et dans laquelle il est en décalage, tenant des propos d'un autre temps. Pas par méchanceté. Mais parce que c'était comme ça qu'on s'exprimait dans leur jeunesse. Qu'importe. Earl comme Clint resteront actifs jusqu'à la fin et je souhaite que ce dernier continue à faire son métier et à nous livrer des films dont la qualité ne se dément pas. L'heure de la retraite n'a pas encore sonné. Largué, lui ? Sûrement pas.
Un film juste et émouvant qui vous laisse sans voix, un film-bilan qui ne manque pas d’humour derrière la gravité. Une leçon de cinéma, intemporelle tout en étant ancrée dans son époque, un regard bienveillant sur la vieillesse et sur la famille. Andy Garcia étonnant et truculent, merveilleuse Dianne Wiest et très convaincant Bradley Cooper. Eastwood ne se prend pas au sérieux. A 88 ans il ose se regarder dans le miroir. Dans la lignée de ses grands films "Million dollar baby" et "Sur la route de Madison".
Un bon divertissement comme on a souvent l’habitude de voir grâce à ce grand réalisateur, tout y est impeccable et le savoir faire est incontestable, mais pour autant on ne criera pas au génie pour ce film. A voir bien évidemment.
Film efficace. Tiré d'une histoire vraie ou comment un homme qui a toujours fait passer son travail avant la famille, à la fin de sa vie décide de continuer à gagner de l'argent coûte que coûte pour sauver sa société d'horticulture et renouer avec ses proches. Quitte à tomber dans de sales mains. Clint est certes vieillissant mais il a de beaux restes. Un film sans surprise et qui fait passer un plutôt bon moment. En tout cas c'est beaucoup mieux que le 15h17... 13/20
Clairement pas le meilleur Eastwood, même si La Mule est plus humain et intimiste que ses récentes réalisations. On retrouve son savoir-faire en termes de narration, et une caméra très posée, voire plutôt classique, pour un retour aux sources salvateur. L'acteur/réalisateur vieillissant a encore du talent à revendre, tant devant que derrière la caméra, et c'est tant mieux.