Avis : La Mule - Page 8

S'il était encore nécessaire de le faire, Clint Eastwood marque encore plus de son empreinte le cinéma en étant une fois de plus capable, à 88 ans, de réaliser et aussi de jouer dans une oeuvre d'une telle qualité. L'amour, l'ambition, la famille, l’égoïsme, la rédemption, ses thème préférés sont tous réunis et il nous livre un film plus personnel qu'il n'y parait, limite testamentaire. Ce n'est pas son meilleur film, le scénario est assez simpliste mais quel bonheur de le retrouver, une fois de plus...

La Mule marque le grand retour de Clint Eastwood devant et derrière la caméra. Dix ans après son dernier chef-d'oeuvre Gran Torino, la légende hollywoodienne revient pour notre plus grand plaisir.

Le film s'inspire de la vie d'un vétéran de le Seconde Guerre mondiale devenu le transporteur de drogue le plus âgé et le plus prolifique du Cartel de Sinaloa.

Voilà le point de départ pour le scénariste Nick Schenk qui collabore avec Clint Eastwood pour la deuxième fois après Gran Torino. Le personnage d'Earl Stone dans La Mule est tout l'inverse de celui de Walt Kowalski dans Gran Torino, là où ce dernier en voulait à la terre entière, Earl Stone laisse au contraire son passé derrière lui pour devenir quelqu'un de charmant et sociable. Mais ses qualités étaient réservées à son entourage professionnel et à ses amis tandis que sa famille avait plutôt droit à une version plus égoïste, à un homme qui ne pensait qu'à s'en aller.

C'est en lisant un article relatant de l'affaire que Clint Eastwood s'est décidé de repasser devant la caméra afin d'interpréter ce trafiquant de drogue âgé de 90 ans. L'acteur aime à penser qu'il est toujours en train d'observer et d'apprendre. Selon lui : "Plus on avance en âge, plus on se rend compte qu'on ne sait rien. Du coup, on continue à avancer."

Le film aborde les thèmes du regret, du pardon et de la récompense. Des sujets qui peuvent faire écho chez les gens à plusieurs niveaux. Le film aborde la question de la deuxième chance, qu'il n'est jamais trop tard pour se rendre disponible pour sa famille tout en reconnaissant ses erreurs passées. Ces messages et ces thèmes peuvent être transposés sur la vie de Clint Eastwood où l'activité professionnelle prendrait le pas sur les relations familiales. Le personnage d'Earl est hanté par les erreurs du passé et celles qu'il commet encore à l'heure actuelle, en toute conscience et dans l'espoir qu'elles lui seront pardonnées à l'avenir. Earl n'a pas agit comme il aurait dû avec ses proches et il se rend compte qu'ils ne lui pardonneront peut-être jamais. Clint confie : "On pense toujours qu'on a le temps. Peut-être qu'on l'a, peut-être pas."

Comme toujours, Clint Eastwood s'entoure d'un casting prestigieux et retravaille naturellement avec Laurence Fishburne, Bradley Cooper et Michael Peña. Bradley Cooper avoue avoir eu conscience du privilège d'avoir tourné quelques scènes avec le maestro après une première collaboration très fructueuse avec American Sniper en 2015. Trente-quatre ans après La Corde Raide, Alison Eastwood joue de nouveau au côté de son père lors de séquences où le thème du pardon prend tout son sens.

Clint interprète ici une personne âgée où il est plus question de l'homme que de la légende. Le voir incarner un personnage un peu faiblard, à la démarche et à l'expression hésitantes peut déstabiliser au premier abord. Mais Clint joue le fait d'être vieux et la seule ressemblance avec son personnage s'arrête à son âge. La force de son interprétation réside dans l'exclusivité de son rôle et elle résonne de façon assez bouleversante avec sa propre vie.

La réalisation est simple et apaisée. Le traitement est efficace mais je regrette cependant le changement de chef-opérateur pour ce film. Là où depuis Créance De Sang (2002), la photographie était assurée par Tom Stern donnant à chacun des films de Clint une vraie singularité et une qualité significative, c'est ici le canadien Yves Bélanger qui prend la relève. Il en résulte une sensation de cadrage hasardeux et pas toujours à la hauteur de ce que les scènes mériteraient pour qu'elles puissent dégager toute la puissance et l'intensité nécessaires. La bande originale d'Arturo Sandoval est très minimaliste voir inexistante. Le film se compose essentiellement de morceaux de jazz et de chansons country. Les mélodies au piano des précédentes réalisations d'Eastwood ajoutaient une touche d'émotion toujours juste et sincère.

La Mule demeure une oeuvre intéressante dans la filmographie de Clint Eastwood même si elle n'égalera pas ses nombreux chefs-d'oeuvres précédents. Mais le message et les valeurs que le film véhicule rendent beau et humain cette oeuvre quasi testamentaire. Eastwood continue tout simplement d'explorer son art de façon captivante et classique. Un film personnel sur un homme en quête de rédemption.

Autant dire que c’est un bon film. Clint Eastwood maîtrise la caméra, la bande-son, le jeu des acteurs, les lumières, etc. Le scénario tient en haleine. Les dialogues sont soignés... comme dans un Clint Eastwood. Le défaut du film ? Un peu long.

Moins d’un an après l’échec du 15:17 POUR PARIS, Clint Eastwood efface l’ardoise avec LA MULE, son premier film depuis GRAN TORINO dans lequel il apparaît à la fois devant et derrière la caméra. Le film joue la carte du pur plaisir cinématographique couplé à une introspection vertigineuse. Avec une vraie gourmandise pour la comédie, le cinéaste prouve, à 88 ans, qu’il n’a rien perdu de son acuité.

Un beau film sobre , élégant , très bien réalisé, la caméra est toujours au bon endroit. Une impression de grâce pour une image superbe. Le scénario est un peu juste , sans beaucoup d'action et on assiste surtout à une sorte de road movie décalé. Eastwood est souvent au volant de son pick up , et chante des vraies chansons US , folk et traditionnelles . C'est son témoignage et son hommage à l'amérique profonde , au middle west, et aux petites gens , qui aime manger le "meilleur Sandwich au poulet du monde" , dans un petit relais routier, et qui disent encore "negroes" , sans méchanceté ou racisme . On est très proche de l'amérique défendue par Trump, mais avec plus d'humanité et d'empathie. Eastwood est bien sûr parfait en vieux GranPa, qui ne s'est pas beaucoup occupé de sa famille , mais qui a des valeurs profondes et marquées. On le sent quand même fatigué et on se dit que ce film serait un bon film testament, dans lequel il s'est fait son plus beau cadeau , bien entouré de très belles filles , dans l'épisode à l' hacienda mexicaine.

Vu son âge avancée, on peut craindre que chaque nouveau film de Clint Eastwood soit son dernier film. Il aurait été triste de le voir clore sa carrière sur Le 15h17 pour Paris (sûrement le pire film de sa filmographie). Heureusement, le cinéaste est encore en forme pour son âge et se permet même le luxe de revenir devant la caméra (malgré sa retraite d’acteur annoncée à la sortie de Gran Torino dont il était une première fois sorti pour Une nouvelle chance de Robert Lorenz). En effet, La Mule est cette fois une réussite qui arrive à mélanger drame, thriller et comédie (genre rarement abordé par Eastwood). En repassant devant la caméra, il se permet de retrouver la thématique de la vieillesse qui marquait ses derniers films en tant qu’acteur et joue avec son image de vieux réactionnaire spoiler: (il rejette les nouvelles technologies, se sent dépassés devant un groupe de motardes lesbiennes et parle à un couple de noirs en les appelant "négros" même si cela se fait sans arrière pensée véritablement raciste de la part du personnage)
qui n’oublie pas pour autant les plaisirs de la chair. Le film est souvent drôle mais n’oublie pas pour autant de se permettre quelques réflexions sur l’importance de la famille (chose qui peut être vu comme une réflexion personnelle du cinéaste quand on voit que la fille d’Earl est jouée par sa propre fille, Alison). Le film se suit avec grand plaisir et l’interprétation est très réussie (on retrouve tout de même dans le casting Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Dianne Wiest ou Andy García). Même si La Mule n’est pas l’œuvre la plus marquante d’Eastwood, le simple fait de le revoir devant une caméra et revenir à un cinéma classique de qualité fait de ce film un moment agréable en tant que spectateur.

Du très bon Eastwood, qui brouille les pistes dans un rôle qu'il a taillé pour lui-même. Celui d'un vieil homme charmeur et un peu bougon, dépassé par les événements qui s'enchaînent autour de lui mais qu'il va provoquer un peu inconsciemment. Difficile de ne pas s'attacher à ce personnage, malgré toutes ses failles et ses imperfections. "La mule" est en même temps une plongée dans l'univers fascinant des cartels mexicains, à la frontière avec les États-Unis. Et une leçon de vie quelque part, en même temps qu'une fable sociale sur la famille et les valeurs. A voir.

C'est une route bien chargée en divers sentiments que nous fait traverser Clint Eastwood. Toujours un maître en la matière dans une excellente réalisation, il nous fait pleinement entrer dans le vif du sujet. Au départ, servir de chauffeur, pourquoi pas quand il ne peut plus, sauf de moyens, continuer à exercer ce qu'il aime par-dessus tout, son métier. Sauf que devenir dealer cela comporte des risques, certes, à son âge, ils sont plus limités, car personne ne pourrait le soupçonner d'une telle chose. Earl nous fait à la fois sourire et lorsque, rejeté par sa famille, nous fait pitié (car même lorsqu'il veut bien faire, on ne lui fait guère confiance). Très bien interprété avec un suspens jusqu'au bout, film à voir...

Il est génial ce film j'ai adoré ça! Clint Eastwood qui bosse pour un cartel mexicain et qui se fait traquer par le héro d'"American Sniper" c'est juste parfait! Et tout ça c'est grâce à son formidable talent de métier de metteur en scène et d'acteur que ce film fonctionne a mort. On est vraiment en empathie avec son personnage.

Avec La Mule, Clint Eastwood nous offre un bon cru et nous montre que l'ont peut faire partie d'un cartel même en étant papy. L'histoire qui nous raconte comment un grand-père qui a toujours délaissé sa famille au profit de son travail va se retrouver a faire le passeur de drogue, est simple mais efficace. Alors certes c'est un peu répétitif car il s'agit de faire des allés-retour afin d’effectué des livraisons mais chacune d'elle amène toujours son lot de surprises et souvent de la tension. En parallèle à ça on va suivre l'enquête d'agents anti-drogue qui vont tenté d'arrêter notre homme. C'est à la fois touchant et teinté de répliques qui font sourire comme souvent dans les films du grand Eastwood. Les personnages sont réussis et les acteurs qui les incarnes sont à la hauteur. Il y a du beau monde au casting avec Laurence Fishburne, Bradley Cooper ou encore Andy Garcia et bien évidemment Clint qui est fidèle à lui même. La réalisation est sobre mais efficace tout comme la b.o. qui est discrète mais de qualité. La fin pour sa part est à la hauteur et ma satisfait. J'ai aimé suivre cette histoire et La Mule est un drame avec une jolie morale et qui tente de traité de différents sujets dont principalement la famille. Je ne peut que vous conseiller cet Eastwood version deux mille dix-huit.

La Mule c’est un de ces films difficile à analyser. Vous êtes pris dans son atmosphère, embarqué dans l’histoire, séduit par ses personnages sans trop savoir dire pourquoi. Les ficelles sont bien cachées mais solides. Rien de fou dans l’histoire ou la mise en scène. Ça coule tout seul, naturellement. On pourrait passer des heures à voir Clint Eastwood conduire cette voiture, se conduire maladroitement dans un monde qui le dépasse, essayer de se racheter en tant que père et mari. Un bon Clint Eastwood et il faut en profiter car le monsieur ne se fait pas tout jeune.

Après plusieurs films très moyens, revoilà Clint Eastwood au top pour ce film tiré d'une incroyable histoire vraie.
Du coup on n'est pas dans le chef-d'œuvre de création originale mais c'est solide.

Le retour de Clint Eastwood. Et bien ce grand monsieur arrive toujours à captiver le public avec cette histoire inspirée de faits réelles. Quelques répliques bien cinglantes de notre papy Clint . Le film m’a plu sans pour autant tomber à la renverse .

Clint Eastwood avait mis un terme à sa carrière d'acteur de la plus belle des manières avec "Gran Torino" mais le voilà de retour derrière et surtout devant la caméra pour "La mule". Si l'annonce de ce come-back m'a d'abord laissé perplexe, j'ai compris à la vue de ce film ce qui avait touché Eastwood dans le personnage d'Earl. Ce dernier est dans la droite lignée des personnages campés par Eastwood depuis "Impitoyable" et l'acteur américain se montre aussi brillant qu'à son habitude, il est la principale raison d'aller voir le film tant son interprétation grandiose vaut à elle seule le détour. En effet, si Clint Eastwood m'a profondément ému, le reste du film ne m'a pas autant convaincu. La réalisation de Eastwood reste classique et sans grande prise de risque, voir même maladroite dans les scènes qui réunissent Earl et sa famille. Là où le film est vraiment intéressant à mon sens, c'est quand il se concentre sur cet octogénaire acariâtre et son travail pour le cartel. En revanche, dès que l'ex-femme, la fille d'Earl ou même les policiers rentrent en scène, le film devient bien moins pertinent la faute à des personnages secondaires qui manquent de consistance et de profondeur. Il manque beaucoup de choses à "La mule" pour figurer parmi les plus grands films de son auteur mais il reste néanmoins un joli long-métrage qui propose une histoire étonnante au service d'un des plus grands acteurs qu'Hollywood ait connu.

Ce n'est pas facile pour moi d'être impartiale, car j'aime Clint Eastwood depuis plusieurs décennies et c'est toujours un plaisir de voir les films dans lesquels il joue, comme ceux qu'il réalise. Alors là, c'est le nirvana puisqu'il est des deux côtés de la caméra. Il ne joue pas un personnage fort, mais il le joue néanmoins avec force. Avec tellement de force, que je me suis demandée quel âge avait Eastwood ? Alors évidemment, j'ai été voir sur notre ami Google et j'ai appris qu'il a 88 ans. Il arrive à rendre le personnage d'Earl sympathique avec une grande élégance, alors qu'en fait, si l'on se penche un peu sur sa vie de mari et de père, sympathique, il ne l'est pas. Et lorsque patatra, tout ce casse la figure autour de lui, il choisit encore un chemin qui est loin d'être sympa, il opte pour la facilité. Et pourtant, on ne veut pas qu'il soit arrêté, on ne veut pas qu'il aille en prison, on préférerait qu'il s'enfuît avec l'argent qu'il a gagné et qu'il disparaisse de la surface de la terre, tant et si bien que ni les flics ni les malfrats ne parviennent à mettre la main dessus. Un petit mot sur l'agent du FBI qui le traque. C'est quand même Bradley Cooper, l'un des meilleurs acteurs et l'un des plus beaux de sa génération. Franchement, je ne sais pas pourquoi j'ai toujours autant de plaisir de le voir à l'écran : jeu d'acteur ou trop belle gueule.
Le seul petit bémol, c'est que j'aurais voulu qu'à la fin, on nous dise, où est Earl maintenant, sous forme de message. Donc évidemment, j'ai cherché....