Voici un film à l'atmosphère envoutante et perturbante. Par son montage qui alterne l'histoire de Jesse Plemons qui emmène en voiture lors d'un week-end de tempête de neige sa fiancée chez ses parents, avec des plans de flashback et d'autres qui resteront mystèrieux jusqu'à la fin.
Les parents s'avèrent, très particuliers, le film et l'écriture faisant un gros travail sur eux, à la fois dans leur comportement entre eux, envers leur fils et envers sa fiancée. Le fils, Jesse Plemons, est un intellectuel, sa fiancée aussi, mais ses parents sont à la foi simple, arriérés, dévergondés, et assez indescriptibles, et nous sont montrés à différents âges.
Le film, à partir d'un travail phénoménal sur les décors (Molly Hugues, Mattie Siegal), sur la direction artistique (Merissa Lombardo), sur les maquillages (les différents stades de vie des Toni Collette et David Thewlis), distille une empreinte visuelle importante. Que ce soit dans la maison, dans la voiture, les paysages enneigés ou à l'intérieur de l'école à la fin.
L'ensemble produit une œuvre avec une tension progressive, qui avance par petites touches, toujours présentes, sans exploser, mais qui attire l'attention du spectateur, pour donner un fantastique très léger, par effleurement. L'absence de musique permet de maintenir l'hypnotisme du film, de densifier les images et les dialogues énoncés par les personnages.
Bien que le film soit très riche en dialogue, beaucoup d'informations sont transmises par la mise en scène, le décor, le montage.
Il est probable que de tels matériaux seraient aussi une bonne base pour une mise en scène au théâtre.
Beau travail.