Derniers Avis : Lee Miller - Page 10

Lee Miller aura connu les extrêmes : mannequin puis photographe de guerre, l’insouciance des étés dans la maison de Pablo Picasso puis l’horreur des camps nazis. Très bon film sur une artiste, embarquée dans le grand train de l’Histoire, passée de la frivolité à la gravité. Kate Winslet tiens là sans doute l’un de ses plus beaux rôles, et la narration qui offre au spectateur son lot de surprises montre qu’une photo vaut sans doute plus que des mots.

On avait croisé ses photos glaçantes dans quelques vieux manuels d'Histoire, sans connaître les coulisses des clichés, aussi incroyables que les sujets qu'ils capturent. Lee Miller, c'est l'histoire des femmes (toutes les femmes) dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale, avec en prime deux magnifiques twists à la fin, qu'on n'a absolument pas vus venir. Premier objectif de ce magnifique Rolleiflex, dépoussiéré avec un bout de chemise kaki : un sujet poignant. Deuxième objectif : Kate Winslet dans un rôle qui mériterait bien un petit BAFTA, si vous voulez notre avis. Troisième objectif (celui qui est caché à l'intérieur du boîtier) : les deux twists inattendus. Mais...qu'attendez-vous encore pour y aller ? Dans les seconds rôles français, Noémie Merlant nous a ravagé (comme toujours) avec sa beauté étincelante, Marion Cotillard nous a fendu le cœur (idem, comme à son habitude dans les excellents drames qui la comptent), et que dire de la vedette-titre, avec une Kate Winslet qui transporte le film aussi fermement que son appareil photo, qui nous livre un portrait de femme forte, grande gueule et pourtant loin d'être insensible à la détresse qui se trouve de l'autre côté de l'objectif. Une fillette qui rampe comme un animal pour aller à sa pitance misérable, une femme qui vole plusieurs pains pour aller les redistribuer à des détenues impotentes, des femmes violées, tondues, pointées du doigt, et d'autres (dans leurs bureaux de presse) à qui l'on dit de ne surtout pas spoiler: montrer ces images
, pour faire mourir ces âmes perdues une deuxième fois, dans l'indifférence totale. Lee Miller est un film dont on ignorait absolument tout, qui nous a chopé au col, et pas qu'une fois. On fait certainement partie des "niais des twists", car l'on n'a vu arriver ni le premier (que spoiler: le journaliste n'en est pas un, mais n'est que son fils qui interroge sa mère sur sa vie d'avant... On pensait même que la maman du journaliste, dépeinte plus tôt, n'avait rien à voir avec Lee Miller
), ni le second ( spoiler: elle est morte, et l'entretien que l'on suit depuis le début n'est qu'un fantasme, une discussion à cœur ouvert qu'aurait voulu le fils, se posant de nouvelles questions au fur et à mesure des clichés qu'il observe...
). On a ouvert de grands yeux ronds au premier twist, aussitôt suivi du second, qui a manqué de nous faire tomber du siège (on est vraiment un excellent public pour les twists). Une finesse d'écriture que le film s'offre, alors qu'avec son sujet, ses interprètes (on ajoute la touchante interprétation d'Andy Samberg, vraiment meilleur dramaturge que comique à notre humble avis, de Josh O'Connor et d'Alexander Skarsgard, un casting masculin de rêve), et la passionnante histoire de cette photographe dans un contexte qui ne voulait pas d'elle, n'avait même pas besoin de s'embêter avec un final étonnant, ce qu'il a fait, et on l'en remercie. Aussi, si vous voulez vraiment profiter du film à fond : allez le voir en VOST, car Kate Winslet fait l'effort de parler français une bonne partie du film, et cela a son importance (lorsqu'elle habite avec ses amies dans le Sud de la France, lorsqu'elle s'adresse à une "collabo" que l'on condamne un peu vite, et dont elle adopte la langue quelques instants pour se mettre à hauteur de femme, idem lorsqu'elle empêche une française de se faire violer par un soldat américain, ce sont souvent ces "moments de femmes, en pleine guerre" qui sont enluminés par la langue française). Dernière boutade personnelle : non, ce n'est absolument pas Mougins au début du film (on aimerait bien avoir la mer, et ce n'est pas vraiment le paysage local : "spoiler", ça a été tourné en Hongrie et Croatie). Mais au-delà de toute considération historique (déjà copieuse), Lee Miller est une histoire passionnante et touchante d'une femme qui se dévoile au fur et à mesure des portraits défaits, anéantis, détruits qui passent devant les trois objectifs de son Rolleiflex, qui construit lentement les coulisses d'une Guerre qu'on n'a plus (heureusement) qu'en papier glacé. Comme Lee Miller préférait la lenteur du Rolleiflex (plutôt que les Leica de reporters, très rapides) pour capturer des effets esthétiques, un peu de vie là où tout n'est que tristesse et mort, le film aime prendre son temps pour nous laisser venir à la grande Dame, et ressortir de la salle les yeux mouillés.

Dommage, car tous les ingrédients étaient présents : les acteurs, le scénario… Cependant, l'enchaînement global est très long, avec de nombreuses pertes de rythme, malgré le jeu très juste des acteurs.
Le suspense et l'émotion sont également insuffisants.
C.B.

Un film dont on ressort différent, le sujet, les personnages et leurs aspérités, les images tout est parfait

Une histoire très touchante et très inspirante rapportée d'une manière très juste. Quel bel hommage pour cette femme si humaine et dont le travail est si important. Merci

“Lee Miller”, un film féministe sans âme

Il est difficile de savoir à quoi s'attendre lorsqu'un film de guerre se profile : un film d'espionnage, se déroulant sur un champ de bataille, de la survie, un film complotiste, un drame, un simple film d'action, une histoire de science-fiction ou même une comédie.

Et il est difficile de définir les intentions de ce film tant elles sont maladroites, incohérentes et mal réalisées. “Lee Miller” ne sait pas quelle approche prendre pour attraper son public. Entre la comédie involontaire et l'enquête peu intéressante ; le film finit par être mauvais. Sans compter qu'un féminisme aléatoire et peu impactant plane tout au long du film.

Effectivement, l'histoire est globalement mal écrite. La narration est vraiment maladroite et absolument pas prenante. Il est complexe de savoir où la réalisatrice voulait nous emmener tant le scénario est pauvre ; concrètement, la pertinence du film est au milieu et au ⅔ du film. Malheureusement, le reste de l'histoire est bien trop vide et prétexte à mettre des séquences en plus. Concernant les protagonistes, succinctement, ils manquent de développement et de crédibilité ; la plupart sont inutiles, les autres ont une évolution peu consistante.

Succinctement, le féminisme du film est tout à fait maladroit. Lee Miller n'est pas montrée comme une femme féministe mais plus comme une femme affreusement insupportable et aigri. Sans compter qu'elle apparaît très souvent en position de faiblesse. Il y a une seule et unique séquence féministe qui ne sert absolument à rien ; elle ne sert ni l'intrigue, ni la narration. Elle paraît inutile et n'a rien à faire dans le film tellement elle ressemble à une séquence obligatoire et imposée.

Ensuite, la réalisation n'a rien d'extraordinaire. Elle n'est pas mauvaise mais elle n'est pas transcendante. La réalisatrice a su créer une photographie plutôt correcte mais n'est absolument pas marquante. Sinon la mise en scène ne casse pas trois pattes à un canard ; les plans sont maîtrisés mais sont loin d'être pertinents ; sans compter sur les couleurs ternes ont pour conséquence d'endormir et d'ennuyer le spectateur. Malgré tout, le film possède de beaux décors et une composition très correcte mais cela ne relève en aucun cas le niveau du film.

En clair, le film est à la recherche du genre qu'il incarne. Parfois la comédie domine pour une raison inconnue et parfois l'investigation domine mais l'ensemble manque d'émotions.

Le personnage est sans doute intéressant et a eu une vie qui vaut le coup d'être raconté, cependant, le scénario ne lui rend pas honneur et la réalisation ne donne pas envie de creuser au-delà du visionnage.

Sujet bien documenté sur un moment clé de l’histoire. Très bon jeu d’acteurs, avec une mention spéciale pour Kate Winslet. Le film manque effectivement un peu d’émotion mais il vaut la peine d’être vu!

Le récit très documenté d’une correspondante et reporter de guerre, rôle superbement interprété par Kate Winslet.
Le début du film, quand elle est encore mannequin, n’a pas trop d’intérêt. Le tension monte lorsqu’elle se retrouve seule femme photographe sur le front jusqu’à la découverte des camps de la mort. Les images sont connues mais toujours aussi choquantes, l’evolution de l’attitude de Kate, et la manière dont elle va appréhender cette violence sont impressionnants. C’est un biopic, son histoire personnelle n’a pas trop d’importance dans le scénario.

Dialogues soporifiques et hyper pauvres, névrose du réalisateur de vouloir à tout prix filmer de la cigarette et de la boisson à nous donner envie de quitter la salle, saynettes (aussi bien de romance que de juxtaposées si convenues qu'elles en deviennent inutiles, à aucun moment une émotion ne sort... bref rien ne va dans ce scénario, tout juste des mouvements de caméra travelling plein-air sauvent l'ennui profond ce biopic...dont l'héroine aurait mérité une inspiration d'un autre calibre, en faisant moins et mieux...

Je n'attendais rien de ce film, et c'est tant mieux.
J'ai aimé que me soit raconter une partie de la vie de cette photographe féministe.
J'ai aimé la suivre au début de son périple en France lors du débarquement américain.
Bien sûr, on n'échappe pas aux camps et aux émotions soulevées lors de ce moment.
Un film honnête sur une femme complexe.

Un film intéressant consacré à une photographe engagée qui se bat pour ses idées et ses convocations. A voir !

J’ai beaucoup aimé le jeu des acteurs, il y a beaucoup d’éléments très intéressant. Je trouve la recherche de plans plus simple mais cohérent avec l’esprit esthétique du film. Pour moi il mériterait plus de TW car certains moments sont très sensibles. La complexité de ce film pour moi reste le fait qu’il parle d’une personne qui a existé et donc trouble la vision de celle-ci sous différentes formes néanmoins il reste proche du réel. J’ai passé un bon moment !

on est transporté jusqu'à l'horreur puis le silence par cette découverte que l'enfant devine dans l'incroyable talent de témoignage que l'humanité à voulu éteindre ... magique et mieux que Titanic

Un excellent film dont on ne sort pas indemne. Le courage et la volonté d'une femme d'exception prête à prendre tous les risques pour témoigner des horreurs de la guerre malgré parfois l'obstacle du politiquement correct. Plusieurs scènes particuliérement marquantes : le sort des femmes "collaboratrices", la destruction de l'oeuvre d'une vie et surtout l'ouverture des wagons au Camp de concentration... pour que tout le monde s'en souvienne... Vraiment un très grand film sur le pouvoir... indispensable ...de l'image .. sans intelligence artificielle. Bravo et merci à l'actrice d'avoir pu porter si haut le témoignage de cette femme d'exception.

Je viens de voir le film au cinéma, sans avoir lu aucun avis avant, ni même avoir vu la bande annonce, sûr d'être captivé par la vie de cette photographe singulière. Quelle déception ! Compte tenu de la gravité du sujet, je culpabilise presque de l'écrire. Mais d'autres avis ici me décomplexent. Effectivement, le film n'a aucun rythme, les séquences, courtes, s'enchainent sans impulser quoi que ce soit de vivant, la faute à un montage totalement aberrant. Aucune émotion n'arrive à passer, malgré, là encore, les abominations parfois photographiées, ce qui relève d'ailleurs presque d'une "performance." Aucune bande son ne vient relever tout ça, réduite qu'elle est à sa plus simple expression. Après 352 cigarettes allumées, et autant de verres bus, le spectateur aura en revanche bien compris les addictions développées par la photographe. Immense déception, donc, que ce biopic, le film de deux heures probablement le plus long de l'histoire du cinéma. Lee Miller méritait mieux que ça.