Derniers Avis : BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan - Page 20

Spike Lee revient enfin sur le devant de la scène après un passage à vide avec BlacKkKlansman qui marque sa plus grande consécration en trente ans de carrière. En adaptant l'histoire de l'infiltration du Ku Klux Klan par un policier Afro-Américain, Lee profite bien évidemment du courant actuel mais il ne se repose pas sur ses lauriers et propose une de ses œuvres les plus engagées comme à ses débuts. Même si il a fait plus subtil, il ne sombre pas dans la dénonciation facile. Les points de vue des deux interprètes infiltrés que nous suivons ont autant d'importance que le combat qu'ils mènent, tout deux en marge des castes représentées par leur statut de flics, détestés à la fois par l'organisation qu'ils infiltrent pour leurs ethnies que par les défenseurs des droits civiques parfois tout aussi intolérants et bornés que le Klan, et surtout devant combattre les deux à la fois en s'efforçant de ne pas prendre parti. L’ambiguïté des deux causes est perfectible mais Lee donne de quoi équilibrer le récit en les mettant tout deux en parallèle, tout deux n'étant rien de plus que deux idées extrêmes avec deux mesurés les côtoyant pour les améliorer. Si on peut lui reprocher d'aller un peu trop loin (la scène finale), Spike Lee renoue avec une mise-en-scène toujours surprenante, évitant autant que possible la facilité et s'adaptant à son propos. BlacKkKlansman marque un retour prometteur.

Ce film nous projette agréablement dans une époque de ségrégation raciale où l'humour, le racisme et le travail d'infiltration nous offre un beau cocktail.
Il présente cependant quelques clichés que l'on a l'habitude de voir dans un grand nombre de films sortis ces dernières années portant sur le même thème. On pouvait s'attendre à un historique un peu plus poussé sur le KLU KLUX KLAN mais cela aurait probablement encombré un peu trop l'histoire. C'est un manque que l'on ressent mais que l'on comprend.
Cette histoire méritait un film pour être racontée et c'est assez réussi.

Un sujet sensible traité a la perfection avec beaucoup d'humour et de second degrés , ce qui n'est pas évident , des acteurs au top dans leurs rôles , notamment les deux principaux ... Une infiltration au coeur de la haine excellemment réalisé et une très bonne bande son . la fin montre l'atrocité de la situation actuelle qui n'est pas prêt de s'arrêter .. Ma note : 8,5/10

Spike Lee a sans doute écrit son film sous les cocotiers. Pour un activiste des droits civiques, il semble avoir épuisé le fond de sa contestation. Cette pantalonnade ne rend ni service ni justice à la cause des noirs. Spike Lee ne sait pas utiliser l’humour comme force politique. C’est gras, brut de décoffrage, naïvement moral comme une fable du CP, genre : « Tel est pris qui croyait prendre ». Ça manque de niaque, de férocité, d’intelligence. Le film nous sert tous les poncifs habituels à propos du Klu Klux Klan, qui trouve là une tribune providentielle pour défendre ses idées. Ceux qui hésitaient encore à les rejoindre ont probablement couru prendre leur carte de membre. Car dans le film, le Klu Klux Klan, par la voix de ses sbires ou de ses dirigeants politiques, n’exprime guère autre chose qu’un discours radical de politique générale que beaucoup aujourd’hui ont envie d’entendre. Vous êtes trop gentil monsieur Spike Lee, vos inspecteurs sont les guignols d’une farce qui délivre un message brouillé. Je n’aimerais pas être défendu par vous.

Et beh non, cela ne fonctionne pas.
Les membres du KKK passent pour de gros benêts attardés inoffensifs et décrédibilise le film.

Seule une fin percutante sauve le film.

Globalement décevant. En dehors de la séquence militante du générique de fin (10 minutes sur les plus de 2 heures que dure le film !), le sujet est traité comme une farce, de manière totalement superficielle. A la fin des années 60, deux policiers, l'un noir et chrétien, l'autre blanc et juif, réussissent à infiltrer le Ku Klux Klan dans le but de prévenir des attentats contre les noirs. Il y aurait là de quoi réfléchir sur la société raciste des USA. L'histoire est vraie, les acteurs sont bons, mais il n'y a aucune profondeur, aucune vraie réflexion sur les relations entre noirs, hispaniques et blancs, entre juifs, musulmans et chrétiens, dans les USA de ces 50 dernières années. De plus, le ton anecdotique, généralement désinvolte et ironique du film efface tout semblant de sérieux. C'est dommage.

Très bon film de Spike Lee, qui gère d'une main de maître la réalisation d'un bout à l'autre. Les acteurs sont excellents et mettent en relief ce sujet encore si brûlant aujourd'hui. L'humour ne dessert pas du tout le film, au contraire, intervenant en contrepoint de scènes très tendues, l'humour rend le sujet encore plus percutant, heureusement qu'on peut encore rire, tant certaines situations sont difficiles et nécessitent une soupape.

Les droits civiques sont au cœur de nombreux débats dans une société qui se souhaite progressiste, mais qui piétinent encore sur des bases conformistes. La même symphonie est à l’œuvre chaque année afin de nous rappeler dans quel monde nous vivons et comment la plupart vit aux dépens de discrimination, à la fois morale et raciale. Spike Lee a vite compris les nouveaux enjeux et signe un retour bluffant et qui repose sur un discours cinématographique et médiatique. L’équilibre semble parfait, mais il reste encore quelques détails à conter lorsque l’on aborde la suprématie blanches contemporaines. Avec « Do The Right Thing », « Malcolm X », « Crooklyn » et « Inside Man » notamment, le réalisateur parsème son appel à la révolution, preuve d’une défense solide pour des individus qui partagent aujourd’hui de nombreuses valeurs avec « l’homme blanc ». Entre un mélange d’exercice de style et une belle feinte morale, la mise en scène reste des plus alléchantes, jusqu’à la dernière image, lourde de sens et stimulante en questionnements.

Le Ku Klux Klan est une organisation qui répand la haine et qui la partage au sein d’une communauté qui évolue vers un état d’esprit violent. Cette idée ne cesse d’accroître sa pertinence dans le cœur de ceux qui tutoient les mauvaises expériences et qui entretiennent un sentiment de vengeance. Ici, on préfère ne pas justifier les origines, si ce n’est depuis quand cela remonte, et il suffit de faire écho à la guerre de Sécession pour affirmer que le dénouement est synonyme de mort. Bien des États sur le territoire américain regorgent de cette haine et on retrouve cette vicieuse caricature à chaque coin de rue.

Les forces de l’ordre du Colorado ne font pas exception, c’est pourquoi un regard depuis un œil neuf, celui du premier noir en service, Ron Stallworth, permettra de débattre quant au comportement humain et le phénomène de groupe dans une société qui tend à se diviser. John David Washington y est impérial dans un rôle taillé sur un demi-ton burlesque. L’autre part est réservée à l’objectivité du récit. C’est à ses côtés que l’on guette le double jeu qu’il a improvisé et dont la participation de son collègue Flip Zimmerman annonce un buddy-movie solide et efficace. Adam Driver lui donne du corps et de l’esprit dans un élan de rigidité qui convient à un personnage qui doit pouvoir passer inaperçu dans la masse. Mais l’engagement professionnel vire à l’implication très personnelle chez Stallworth, qui use d’un ton humoristique dans sa démarche. On en vient à ridiculiser la menace du klan et on s’engouffre dans de l’espionnage qui arpente bien les phases de tension et de suspense au fur et à mesure que les relations s’intensifient.

La chronique d’une initiative à la fois démesurée et inattendue fait de « BlacKkKlansman » une œuvre théâtralement jouissive à déguster. Cependant, Lee n’est pas toujours un simple cuisinier de fast-food, il peut aussi devenir le chef étoilé qui impose un regard sur le contenu de son menu. La saveur varie ainsi en fonction des acquis de chacun et selon l’expérience que chacun possède vis-à-vis de la discrimination. Bien que les personnes de couleurs et les juifs se font subtilement malmener dans ce film, le réalisateur parvient à extrait le discours de son divertissement et à le superposer aux tragédies actuelles, comme un hommage certain aux victimes de la suprématie annoncée. Il n’y a plus que deux camps qui doivent se refléter à la suite d’un tel exposé et ni les origines, ni le genre de l’être humain devront être dissociés. La personnalité reste le seul facteur qui induit obligatoirement la mentalité, ce dont on discute fièrement dans l’espoir que l’on reconnaisse les préjugés qui alimentent la haine et les pleurs.

Bonne idée de base, mais pas très bien mise en œuvre avec un scénario qui donne une impression d’ensemble bancale . Malgré l’action, ça semble long, long ...

Spike Lee nous montre de part son nouveau film une Amérique profonde et raciste au travers d'une ville ou s'affronte les blancs et les noirs. Le film est très bon avec un montage parfait et un humour très sarcastique pour ensuite ce terminer sur un dur retour à la réalité qui nous rappelle dans quel monde on vit

Le film souligne -au crayon un peu trop gras- le parallèle entre le Klu Klux Klan des années 1970 et les mouvements suprémacistes blancs actuels, et montre le bégaiement à quelques décennies d’intervalle du slogan ‘’America first’’
Le film tient surtout du biopic avec un zeste d’humour pince sans rire, bien servi par l’acteur principal, JD Washington.
Mais à vouloir distraire sur un sujet grave et global (montée des populismes), Spike Lee déçoit ceux qui voudraient un peu mieux comprendre.
On se prend à regretter que le niveau du débat démocratique soit tel que quelqu’un comme Spike Lee ne parvienne à le rehausser.

Entre humour et racismes ... j'ai trouvé ce film très intéressant.
je suis blanche mais j'ai pas eu l'impression que Spike Lee prenait plus position pour le parti des "black power".
on est tour à tour dans les godasses de chacune des parties et je trouve ça super ouvert d'esprit

L'expression qui définirait le mieux Blackkklansman est "enfoncer des portes ouvertes." Partant d'une idée noble et basé sur des faits réels, ce film a tout pour réussir et saisir son audience.
Le film démarre sur une séquence qui sera symptomatique d'un tier du film, pas vraiment utile et pas vraiment comprehensible, on peine à saisir le but de nombreux passages du film qui l'allonge énormément et qui peuvent être difficile à regarder pour les spectateurs les moins patients.
Le film se rattrappe cependant avec une bonne mise en place des personnages et une mise en scène de la vie à cette époque assez cru et réaliste. Le réalisateur va ensuite au cours de son film mettre en avant les dérives extrémistes noir et blanche. Il va nous fournir un ensemble de séquence parfois drôle, parfois de tension ( meme si celle ci n'arrive pas à convaincre pleinement), en faisant des references très appuyés sur la société moderne, trop appuyés, à tel point que cela devient lourd et peu subtil.
A la fin du film, il ne reste pas en mémoire grand chose de marquant, beaucoup de deception car on sent une réel envie mais qui n'arrive pas à se concrétiser, on sent un vrai message derrière mais qui nous est envoyé de manière trop brouillon et enfin on n'arrive pas à se connecter aux personnages. Ce qui manque à ce film c'est d'aller au bout des choses, de nous faire réellement ressentir la douleur d'être un afro américain face à ce racisme ambiant puant, c'est une connexion avec les protagonistes.
De ce film, on en retient cependant des passages émouvants, des hommages à la Blaxploitation, un message fort même si amené trop peu subtilement. J'aurais aimé un réalisateur different, qui aurait pu apporté plus de tension et de liaison entre le public et nos personnages principaux, ainsi que des touches plus subtils sur la société actuel.

Un des meilleurs films de l’année, avec une fin qui vous prend au tripes. A voir et revoir, sans modération. Bien que l’action se situe à la fin des années 70, cette histoire vraie rencontre des échos majeurs dans le monde d’aujourd’hui aussi bien dans certains dialogues que certains comportements notamment policiers. Un film pour toute la famille, avec des acteurs absolument formidables.

Un film signé par le cinéaste engagé Spike Lee qui traite un sujet grave tout en amenant de la légèreté et de l'humour dans le milieu controversé du Ku Klux Klan !! Au début, je me demandais c'est quoi ce film avec 20 premières minutes qui me faisait peur mais ça commence a ètre intéressant quand le jeune noir arrive à la police, trouve le numéro de téléphone d'un der Ku Klux Klan et jouant la comédie de blanc raciste se voit charger d'une mission d'inflitrer le milieu. Ce n'est pas lui qui va entre en infiltration mais un collègue Juif méprisé d'abord par le gang mais mènent à deux la mission. Depuis que les artistes noirs se sont plaint à l'académie des Oscars que pendant quelques années aucun noirs n'était nominé et l'élection de Donald Trump, ion balance des films sur les noirs, ici, le second degrés mélangé à la gravité m'ont bien plu. J'ai aimé l'enquète d'infiltration ou les dialogues sont crus et grossiers, un peu comme chez Quentin Tarantino. Il y a de l'humour, du suspense pour ne pas se aire chiper et des débats raciales de l'époque pas si lointains comme nous le montre la fin du film sans la dévoiler. Les deux acteurs principaux John David Washington et Adam Driver plus le reste du casting sont excellents. Une oeuvre de Spike Lee de bonne facture.