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benoitG80
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5,0
Publiée le 24 août 2018
« BlacKkKlansman » nous glace les sangs du début à la fin ! C’est en effet une véritable bombe que Spike Lee fait exploser là avec à la fois la montée du Ku Klux Klan, doublé de cette histoire vraie sous forme d’un biopic/thriller qui nous met cet incroyable Ron Stallworth sous les feux de la rampe ! Et malgré le côté débonnaire ou même fanfaron de cet infiltré un peu particulier au sein du KKK, on ne peut qu’être interpellé et passionné par cette association que Ron Stallworth crée avec son collègue pour arriver à ses fins, et quelles fins ! Spike Lee est pour le moins cette fois sacrément inspiré car sa recette osée et teintée de tragédie sans nom, d’humour caustique, et de références pop et seventies fait vraiment mouche, en nous scotchant dans nos fauteuils comme pas deux ! On reste fasciné par le culot de cet homme, premier policier noir américain, interprété avec persuasion par John David Washington, qui embarque dans son sillage son double et collègue (juif !) en visuel, sous les traits d’un Adam Driver parfait, alors que lui assure toute la communication et toute l’organisation par téléphone interposé !... Et à partir de là, tout devient franchement excellent, lancé comme sur des roulettes ! Une tension extrême, un déroulement des faits limpide, un jeu d’acteurs au charisme impressionnant (Laura Harrier en particulier !), et on en passe... Ce film est d’une maîtrise totale et de plus toutes les références portées à l’écran complètent extrêmement bien ce qui nous est montré et démontré ! C’est un véritable jeu avec le diable dans lequel s’est lancé Ron Stallworth ! Dans cette mission d’infiltration, on suit sans perdre haleine toutes les imbrications, tous les dangers qu’une moindre fausse note peut faire basculer... Quel suspens de chaque instant à couper le souffle ! Sans compter que la haine n’a jamais autant transpiré qu’à travers ces visages effrayants dont rien que Félix/Jasper Pääkkönen est le représentant le plus marqué dans cette assemblée d’individus tristement inquiétants et dangereux ! Tout ce stratagème est donc pour le spectateur une occasion incroyable de se replonger dans le monstre du KKK, ainsi que de découvrir l’histoire unique de ce policier afro américain ! Des moments d’une puissance sans pareil sont également à noter, comme cette cérémonie du KKK alors qu’en même temps, se tient une réunion pour les droits civiques, organisée par une étudiante du Black Power. Le parallèle tel qu’il est mis en scène fait alors froid dans le dos, tant on ressent toute l’incommensurable démesure entre ce qui se passe dans deux endroits. Indescriptible ! Les images récentes des émeutes de Charlottesville, projetées à la fin, ne font qu’assener un nouveau coup de marteau, pour nous laisser totalement chancelant à l’issue de cette séance de choc ! Bravo sans hésitation pour cette réalisation indispensable et nécessaire, un véritable pamphlet qui nous laisse littéralement sans voix, pour nous inciter à rester vigilant toujours et toujours, face à une barbarie menaçante plus que jamais et toujours galopante !
Spile Lee situe délibérément cette histoire ancienne dans la continuité de la lutte des Noirs américains et dans le combat actuel contre les dérives de Trump.Un Juif et un Noir : voilà le Klan infiltré par tout ce qu’il honnit ! La petite amie militante de Ron démystifie ses illusions : cette supercherie n’ira pas bien loin. Elle permet cependant à Spike Lee de mettre l’accent sur le danger des groupes fascistes américains. Cette volonté démonstrative se superpose à la parodie et à l’énergie de la mise en scène, et finit par tempérer la portée de BlacKkKlansman. (lire l'intégralité sur les sites Afrimages et Africultures)
Depuis le fabuleux "Inside Man", le réalisateur Spike Lee a traversé une décennie sans réel succès public. Son adaptation d’un livre sur le premier homme noir qui a infiltré le Ku Klux Klan dans les années soixante-dix lui permet de retrouver ce succès indéniablement. Une fois n’est pas coutume, le réalisateur new-yorkais fait bon usage d’un humour féroce dans ce buddy-movie débordant d’énergie. Car il sait que le rire est la meilleure arme pour se moquer des pires ordures. De plus, son film est très chargé de clins d’œil cinéphiles et parfaitement porté par l’interprétation exemplaire de John David Washington et Adam Driver, tous deux excellents dans le double rôle de Ron Stallworth, l’homme noir qui infiltra le KKK. Enfin, la bande son de "BlackKklansman" est simplement exceptionnelle. Comme toujours son complice Terence Blanchard est aux commandes pour un thème lancinant et envoutant. Pour autant et malgré cet humour parfois excessif et souvent caricatural, Spike Lee sait faire surgir l’émotion puis faire naitre l’inquiétude chez le spectateur en nous ramenant à une actualité tragique. Une réussite incontestable donc.
"BlacKkKlansman" revient sur l'histoire vraie d'un policier noir qui a infiltré le Ku Klux Klan à la fin des 70's. Un pitch loufoque, pour un film pourtant assez sérieux. En effet, malgré les opportunités de jouer de la situation, ou de se moquer allègrement des adeptes du KKK, Spike Lee se limite à quelques petites touches d'humour. Le film n'en est pas moins engagé, dénonçant bien sûr les diverses facettes des suprémacistes blancs (fous de la gâchette, politiciens, "simples" racistes...) et leur implication possible dans les hautes sphères, mais proposant des parallèles intéressants avec les mouvements politiques noirs de l'époque. On note également une critique de la politique trumpiste, associée à ces suprématistes, mais critique un peu balourde par moment. Notamment dans le dernier quart d'heure, peu subtil. Néanmoins, "BlacKkKlansman" est bien mis en boîte (quelques scènes à tension sont très bien montées), et très bien joué (John David Washington est très en forme, bien soutenu par les seconds rôles).
Excellent film. Bravo à Skipe Lee d'avoir traité un sujet aussi douloureux avec tant d'humour (parfois caustique) et d'avoir souligné l’extrême bêtise de ceux qui se prennent pour les "élus", notamment formidablement interprété (entre autres) par Jasper Pääkkönen et sa" tendre" épouse. La haine, le rejet de l'autre et la dénégation du génocide nazis sont "leurs tendres échanges" sur l'oreiller ; ils n'ont rien d'autre à se dire à part leur haine partagée. John David Washington est époustouflant et drôle à souhait, tout comme Adam Driver. Pas une seconde d'ennui... la fin du film a surpris la salle et chacun a retenu son souffle en visionnant les images de Charlotesville et le discours fuyant de ce demeuré de Trump avant d'applaudir à tout va. S U P E R B E.
Spike Lee délivre sa propre ode anti-trump et anti-racisme avec un grand talent qui rappelle celui de ses plus grandes œuvres. BlacKkKklansman raconte l'histoire vraie d'un policier noir ayant réussi à infiltré le Ku Klux Klan. Dès le début, le film nous plonge dans son ambiance particulière, sombre et parfois terriblement humoristique. On accroche directement à l'histoire pour ne jamais la lâcher. Le scénario est écrit avec brio, prenant le soin de détailler chaque personnage, même si tous les choix faits ne sont pas forcément les meilleurs, mais surtout distillant par touches subtiles ou directes des parallèles inquiétants quant au racisme ambiant des Etats-Unis et dans le monde. Le long-métrage créé d'ailleurs une ambiance de fin étrange en présentant une scène très drôle pour ensuite faire une présentation de Charlotesville qui met toute la salle sous tension incapable de respirer. John David Washington et Adam Driver sont impeccables dans leurs partitions, un jeu tout en subtilité demandant de changer de nombreuses fois de personnalités. Cependant, il ne faut pas passer outre les seconds rôles incroyables que sont Topher Grace, Laura Harrier, Jasper Pääkkönen. Néanmoins, l'acteur le plus transcendant est surement Ryan Eggold absolument terrifiant, incarnant jusqu'au bout des ongles ce leader de la cellule du KKK. La reconstruction de l'Amérique des années 80 est vraiment faite avec attention, chaque détail nous replonge dans l'ambiance si caractéristique de cette période des Etats-Unis. La composition de Terence Blanchard est magnifique, nous emmenant toujours plus loin dans son histoire, nous faisant ressentir de nombreuses émotions à chaque instant sans jamais virer dans le pathos. La réalisation de Spike Lee est parfaite, jamais trop en douceur, cherchant toujours à faire vivre son spectateur. Le réalisateur nous fait revivre ses plus belles heures de cinéma et nous offre une belle leçon via ce nouveau film. Justement primé à Cannes, BlacKkKlansman s'intègre parfaitement dans l'ère du temps et nous offre une belle leçon d'histoire nous emmenant plus subtilement que Detroit explorer les rivalités raciales des Etats-Unis et du monde.
Le denier film correct de Spike Lee remonte à loin : 2006, avec Inside Man, au moins. Est-ce l'arrivée au pouvoir d'un certain président américain, toujours est-il que notre hommes semble avoir retrouvé de la vitalité et l'envie d'en découdre. Ainsi donc, BlacKkKlansman renoue avec une énergie qui semblait le fuir depuis quelques années. Le sujet, c'est simple, c'est ce bon vieux racisme primaire américain, de retour au premier plan avec Trump et les événements de Charlottesville que Spike Lee n'omet pas de montrer pour parfaire sa démonstration, car il y a un côté démonstratif indéniable dans le film, mais comme c'est pour la bonne cause, on ne va pas trop ergoter là-dessus y compris lorsque Naissance d'une nation ou Autant en emporte le vent sont également convoqués pour enfoncer le clou. Le cinéma de Spike Lee, hormis peut-être dans Do the right Thing ou Nola Darling, n'a jamais brillé pour la finesse du trait et BlacKkKlansman a aussi cette lourdeur de style, du moins quand le cinéaste entend passer son message. Le film est hybride avec des éléments de comédie et de suspense, bien emballés avec des dialogues ciselés et une interprétation en tous points excellente, notamment avec John David Washington et Adam Driver. Au-delà du fait de rendre le KKK nerveux, mais il est douteux que ses adeptes aillent voir le film, Spike Lee s'en prend au suprémacisme blanc qui représente une sorte d'hydre qui semble impossible à éradiquer et qui n'a pas sévi seulement en Allemagne nazie ou en Afrique du Sud. Sur le plan cinématographique, BlacKkKlansman n'a rien d'exceptionnel mais d'un point de vue moral et sociologique il est ô combien salutaire.
Le voilà le Grand Prix du Festival de Cannes 2018, une récompense d'un festival que Spike Lee connait très bien depuis la fin des 80's, où Do the Right Thing devait repartir avec la fameuse Palme d'Or.
Près de 30 ans plus tard, le célèbre réalisateur revient avec Blackkklansman, récit tiré de l'histoire vraie de Ron Stallworth, le premier policier afro-américain de Colorado Springs,qui va infiltrer le Ku Klux Klan pendant plusieurs mois en 1978, via des conversations téléphoniques avec David Duke (le leader du KKK joué par un très bon Topher Grace) et également via une doublure lors des meetings, incarnée par un policier juif du nom de Flip Zimmermann.
Via un fait réel aussi rocambolesque, Spike Lee livre justement un film qui nous montre un climat de tension raciale bouillonnant dans une histoire au ton fun et léger,mais paradoxalement en ne prenant aucun gant dans la manière de montrer le racisme verbal ou physique. Ce numéro d'équilibriste était déjà présent dans plusieurs films de sa filmographie, mais jamais sur un tel sujet.
Si la critique du racisme ou du "America First" n'est pas nouvelle, Blackkklansman se révèle juste sur absolument tous les points, d'une pertinence ludique et d'un côté piquant renvoyant presque à une comédie des frères Coen, Spike Lee semble également en paix, faisant un parallèle lourd de sens entre le caractère suprémaciste du Ku Klux Klan (brillamment tourné en dérision dans le film, faisant passer chaque membre pour des rednecks arriérés) et l'incitation à la haine des Black Panthers via le mouvement "Black Power" (mention spéciale au discours du leader Kwame Ture, joué par un Corey Hawkins extrêmement convaincant
Une autre grande qualité du film : son casting, qui est tout simplement excellent. John David Washington livre une performance pleine de charisme et de professionnalisme, sans singer les expressions de son père. Son duo avec Adam Driver est parfait, acteur qu'on ne présente plus qui est encore une fois très à l'aise ici dans son rôle d'infiltré. Laura Harrier est également un atout charme en étudiante présidente du mouvement Black Power.
Si la photographie un peu gris automnal a de quoi un peu rebuter parfois, Spike Lee livre une réalisation de très bonne facture,avec de vraies fulgurances (notamment cette scène enivrante dans une boite de nuit, ou la fin du film). C'est certes un peu timide malheureusement avec des passages au commissariat qui mériteraient un traitement plus poussé,toujours est-il que le fameux "dolly shot" est là et son lot de plans inspirés et lourds de sens, le tout porté par une musique de Terrence Blanchard, l'habitué de Spike Lee depuis Malcolm X et Jungle Fever.
Un film intelligent et sarcastique, n'hésitant pas à être frontal dans son propos (le plan d'ouverture du film sur la Guerre de Sécession ou le rappel à Birth of a Nation sont lours de sens) tout en gardant son fun et sa cool attitude....jusqu'à la conclusion du film (qui se termine avec un chanson inédite de Prince), absolument terrifiante et percutante, qui a laissé la salle dans un silence mutique absolument incroyable.
Rien que pour ça, on remercie Spike Lee, qui revient en grande pompe avec ni plus ni moins qu'un très bon film, nous rappelant une leçon qui n'a pas fini de faire débattre.
Un pamphlet réussi contre le racisme et l’extrémisme. A travers le récit de cette histoire incroyable, Spike Lee nous transmet un message de tolérance et nous explique que la réponse à l’extrémisme n’est pas la radicalisation. Une réussite.
Une histoire complètement dingue. Surtout quand on sait qu’elle est inspirée de faits réels. Un policier noir arrive à infiltrer le Ku Klux Klan et à obtenir les faveurs du leader de l’organisation. Complètement fou ! Et Spike Lee, en cinéaste aguerri nous emmène dans cette aventure. Le scénario est très bien ficelé, ne nous perd jamais et évite la mécanique du biopic, les longues scènes d’explications, en se focalisant sur les faits, ainsi que la surenchère de personnages. Le cinéaste ajoute son savoir-faire en utilisant des effets de style comme la répétition des images sur une action ou le split-screen et fait des hommages aux films des années 70 mettant en des personnages noirs en vedette. La direction artistique, très Seventies, n’apporte rien d’original, c’est dommage. La bande son, très Seventies aussi, est toujours aussi entraînante. Le casting est excellent, les acteurs sont parfaits, on sent la direction d’acteur de Spike Lee. Un très bon film qui ramène le cinéaste au haut niveau.
Ron Stallworth (John David Washington, fils de Denzel) vient d'être recruté par la police de Colorado Springs. Il s'ennuie dans un emploi de bureau et rêve d'être affecté sur le terrain. Avec l'aide d'un collègue blanc (Adam Driver), qui prendra sa place lors des réunions du Klan, il infiltre l'organisation extrémiste.
C'est l'histoire incroyable mais vraie d'un policier noir qui, au début des années soixante-dix infiltra le Ku Klux Klan. L'histoire est d'ailleurs si incroyable qu'on a du mal à y croire : pourquoi avoir confié cette mission à deux agents, avec le risque que les propos qu'ils tiennent au téléphone et sur le terrain ne divergent, plutôt qu'à un seul ? Mais on surmonte vite ses réticences pour se laisser entraîner dans ce polar bon enfant qui rappelle "Starsky et Hutch" et les comédies satiriques des frères Coen.
"BlacKkKlansman" n'en est pas pour autant un "gentil" film, une "tarantinerie" façon "Jackie Brown" dont la seule qualité se résumerait à la reconstitution irréprochable des années soixante-dix, ses coupes afros, ses pantalons à pattes d'eph... C'est avant tout un film de Spike Lee, un cinéaste engagé, un "angry black man" qui n'a rien perdu de sa rage. Le réalisateur de "Nola Darling n'en fait qu'à sa tête", "Do the right thing" et "Malcom X", raconte toujours la même histoire : celle des Noirs américains qui cherchent désespérément leur place dans une société raciste. Le refrain est connu. Il pourrait lasser.
L'ambition de "BlacKkKlansman" est immense. Il s'agit de faire le procès de l'Amérique Wasp, depuis "The Birth of a Nation", le premier blockbuster de l'histoire du cinéma, jusqu'à Donald Trump et aux événements de Charlottesville de l'été dernier. Spike Lee instruit ce procès à la truelle. C'est sa marque de fabrique. On peut lui reprocher son manichéisme. On ne peut en revanche lui contester son efficacité.
On avait un peu oublié Spike Lee depuis une décennie. Un cinéaste d’importance pourtant, connu pour son style inimitable et sa verve miliante si particulière en faveur du peuple afro-américain. Ces derniers faits d’armes se résumaient davantage à des coups de gueule par médias interposés contre tel cinéaste ou tel homme politique. Niveau cinéma, son « Miracle à Santa-Anna » n’est même pas sorti chez nous et son remake de « Old Boy » (pourtant pas si horrible qu’on le prétend) a fait un bide critique et public retentissant des deux côtés de l’Atlantique. Mais voilà qu’en début d’année on apprenait sa sélection en compétition officielle au Festival de Cannes où il reçoit le Grand Prix du jury, haute récompense qui permet au metteur en scène américain contestataire de faire un retour remarqué (et plutôt mérité) sur le devant de la scène internationale. Car, oui « BlacKkKlansman » est n’est peut-être pas un chef-d’œuvre inoubliable mais une réussite fun et originale qui colle parfaitement à la filmographie de son auteur sans être un film de commande (comme avait pu l’être le génial « Inside Man »).
Alors bien sûr, « BlacKkKlansman » a certainement bénéficié de son sous-texte gentiment protestataire contre l’administration Trump et du fait que son intrigue entretienne de fortes résonances avec l’actualité en raison des récentes violences policières subies par la population noire aux Etats-Unis. Et bien sûr Cannes aime se faire l’écho des soubresauts et des problèmes de toute nature (politiques, sociaux, écologiques, …) qui se déroulent dans notre monde tout comme on sait bien qu’Hollywood et le milieu du cinéma sont profondément démocrates. Bon nombre de films récompensés sur la Croisette ont souvent quelque chose d’important et de virulent à dire sur l’actualité quelle qu’elle soit. En traitant l’histoire (incroyablement vraie) de ce policier noir réussissant à s’infiltrer dans le Klu Klux Klan, Lee égratigne aussi bien le président au pouvoir et la manière dont il y est accédé que ce que subit de nouveau son peuple dans certains endroits des Etats-Unis. Il montre que rien n’a changé et que la discrimination est toujours autant d’actualité. Sous couvert d’une comédie policière rétro, il faut prendre « BlacKkKlansman » comme un signal d’alarme sur les dérives éventuelles que peut engendrer quelqu’un comme Trump au pouvoir et que le combat pour l’égalité est loin d’être totalement gagné. Mais ce sont surtout les images d’archives des brutalités policières et des révoltes protestataires qui ont suivi l’été passé en Caroline du Nord qui sonnent l’alarme à la fin du film de manière plus contestataire et équivoque. Pendant toute la durée du film, ce sont davantage des parallèles disséminés de-ci de-là qui permettent de faire l’analogie entre ce qui s’est passé il y a quarante ans et ce qui se déroule encore aujourd’hui. Donc, si le film se révèle relativement préventif et militant, on a tout de même connu Spike Lee plus véhément et engagé.
Avec cette histoire complètement folle, il choisit la voie de la comédie réaliste et parvient parfaitement à nous faire marrer grâce au côté ubuesque de la situation et par le biais du comportement surréaliste et arriéré des membres du Klu Klux Klan ou des policiers racistes. Cela semble d’ailleurs parfois un peu outré voire excessif mais à y réfléchir davantage, la bêtise n’a peut-être pas de limites. Comme toujours, Spike Lee, ne lésine pas sur la durée de ses films. Il ne déroge pas à la règle ici, son nouvel opus ayant du mal à se conclure et certaines scènes étant peut-être un peu trop longues. On regrette aussi l’inutile et dispensable romance entre le héros et une militante pour les droits civiques. Mais dans l’ensemble, « BlacKkKlansman » vise juste et la reconstitution des années 70 est un délice, du décorum à la bande originale en passant par les costumes. L’enquête policière est accessoire mais les quiproquos entraînent leur lot de séquences barrées, quand bien même on en attendait encore plus. Mais voilà un film qui vient à propos (peut-être de manière un chouïa opportuniste) et qui ravira les amateurs du cinéaste tout en restant très accessible et nécessaire. Et, cerise sur la gâteau, il révèle un acteur au charisme incroyable, John David Washington (fils de Denzel, ça ne s’invente pas).
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Je ne suis pas un grand fan de Spike Lee, mais, parfois il m'impressionne. Blackkklansman est un véritable chef d'oeuvre, par son histoire et son scénario, ainsi que par ses acteurs et la mise en scène. Et ceci s'est passé dans l'Amériques qui a élu Obama pour président, et qui a tout de suite après voté Trump. Comprenne qui pourra...
On retrouve avec plaisir l’humour du cinéaste composé de situations cocasses et de personnages hauts en couleur interprétés par d’excellents acteurs (entre autres : Adam Driver, John David Washington et Steve Buscemi). Néanmoins, on ne peut pas se défaire d’une sensation de « faux » avec une bande-son sympa, mais qui bizarrement ne colle pas aux images ; une mise en scène qui alterne des moments créatifs comme Spike Lee sait si bien le faire et d’autres d’une platitude troublante.
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0,5
Publiée le 6 juin 2020
Je n'ai pas aimé BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan car il est trop caricatural pour une histoire vraie sur un sujet grave. Honnêtement j'ai dû vérifier si ce n'était pas une production Disney. Ron est évidemment un prince charmant, beau, amical, éduqué, honnête, intelligent, drôle, sage et courageux. Il n'a absolument aucune faiblesse et manie son arme (son téléphone) avec une dextérité magique. Et bien sûr ses cheveux sont parfaits, comme tous les princes. Flip est le cheval fidèle et têtu. Il galope où on lui dit d'aller. Patrice est une belle princesse, sauvage, émotionnelle et idéaliste qui vit dans le château des Black Panthers. Les méchants sont tous aussi naïfs et stupides que cruels. Et à la fin les plus méchants meurent de leur propre stupidité, les arrogants sont humiliés, les vicieux sont arrêtés et tout le monde fait une ovation debout au charmant prince. Ce film n'a rien apporté de nouveau. Il a un jeu d'acteur solide (vraiment bon), mais il me semblait que je regardais des scènes de différents films. Il y a un mauvais mélange entre comédie et parties sérieuses. Peut-être que les blagues sont trop rares ou trop simples et vous ne comprenez pas quelles étaient les intentions du réalisateur...