Avec « I Fell Good » on tombe évidemment à pieds joints dans un cinéma différent, étrange, poétique et drôle, un brin farfelu et dérangeant, celui de Benoît Delépine et de Gustave Kervern !
Et quand on a déjà goûté à leurs films, comme « Saint Amour » ou « Le Grand Soir », on sait à quoi s’attendre sauf qu’ici c’est Jean Dujardin qui s’y colle !
Alors pour les inconditionnels de l’acteur, on peut être déstabilisé par le contexte différent, par l’histoire ma foi, simple et pourtant on ne peut plus riche d’enseignement !
En effet c’est une sacrée idée que de réunir un petit malfrat habitué aux escroqueries et le monde de l’Abbé Pierre et ses compagnons d’Emmaüs.
Car celui qui rêve de la combine du siècle, ne sera pas en phase avec la philosophie de la communauté, cela va sans dire !
Et franchement de voir ce Jacques, frimeur et baratineur comme jamais, essayer de séduire et de convaincre tous ceux qu’il croise afin de l’écouter, de croire en son projet délirant est un vrai plaisir des yeux et des oreilles.
Franchement, même si le départ est un peu difficile, il faut reconnaître que l’acteur tout à fait à contre emploi parmi de véritables compagnons, est une belle réussite qui vaut rien que pour ça le détour !
Ce cinéma respire une authenticité, une vérité qui nous touche et nous émeut quelque part...
Yolande Moreau y est évidemment pour quelque chose, sa mine dépitée, ses yeux bleus perdus dans le vague face à ce frère aux antipodes, parlent pour elle !
Et pour tous ces rôles si vrais et poignants qu’incarnent les compagnons, on fond littéralement...
Bravo aux réalisateurs pour avoir tourné dans un monde de partage, de sincérité, un monde d’une grande humanité dont on ressort tout petit !
Alors évidemment, tout ce bric et ce broc, ne plairont peut-être pas à ceux qui préfèrent un univers plus en rapport avec l’acteur, mais pourtant Jean Dujardin y est étonnant, même si la peinture qui en est faite, n’est pas des plus brillante et tant mieux !
On le découvre ainsi arnaqueur de petite envergure et à la petite semaine, et jusqu’à la fin sa prestation est impeccable...
Fin qui avouons le est un sérieux retour du bâton, et un sacré retournement en passant, une chute vraiment désopilante, où même une certaine tour de verre a la vedette !
Unique, épatante, bourrée d’humour cette comédie sociale est un sacré pied de nez à notre société hyper matérialiste, basée sur le profit, la consommation, la rentabilité, et toutes ces autres tristes valeurs qu’elle véhicule au détriment de l’Humain et ce qu’il en reste !