Un film impossible à faire tenir dans une, voire plusieurs, case(s), ce "Woman at War".... Halla (Halldora Geirharossdotir - enfin à peu près... l'islandais, c'est pas facile.... un début de cinquantaine au naturel, rayonnant) est une activiste jusqu'au-boutiste, pleine de panache et d'opiniâtreté, luttant contre une multinationale ayant entrepris de défigurer son pays (lobby de l'industrie de l'aluminium). Une requête en adoption oubliée, qui vient d'aboutir contre toute attente, change cependant la donne, question croisade risquée.... Heureusement aussi, la prof de chant a un joker dans sa manche, quand l'enquête sur ses sabotages vertueux s'emballe, sa jumelle, Asa, prof de yoga rêvant d'une retraite en ashram, et un bon ange, son "cousin présumé", rencontré lors d'une de ses expéditions. Dans des paysages du début du monde (jamais exploités façon carte postale), l'héroïne mène une quête d'absolu, via un radicalisme méthodique et un courage d'exception..... Aventure écologique et politique, mais aussi parcours picaresque (voir ainsi le "touriste" latino-américain, en leurre récurrent), drame, humour, saga évolutive
(l'épilogue ukrainien, où mère et fille affrontent les inondations, telle une eau lustrale)....
les genres se mêlent, chaque respiration du récit soulignée par un choeur musical... Interprétation parfaite, dramaturgie qui tient en haleine, indéniable maîtrise technique (2e "long" pour Benedikt Erlingsson)... Ce dépaysement (pour sujet universel : préserver la terre nourricière) qui vient du septentrion de l'Europe est fort réussi !