Avant de voir ce film, je ne savais rien, aucune information ni même indice ne m'avait été donné sur le film. J'ai absolument tout découvert durant les 2h09 du film, et cela rend l'immersion beaucoup plus profonde et touchante.
Au début du film, nous sommes dans une salle de classe de primaire, quoi de plus banal, on découvre les différents caractères des enfants, et on s'aperçoit alors que certains sont plus "agités" que d'autres. Puis, le silence ; une petite fille nouvelle apparaît pour la première fois dans la classe, et sa présentation n'est pas des plus banales : elle est atteinte de surdité.
Lorsqu'on voit le protagoniste du film, Shoya Ishida, réagir à cette petite fille, je croyais alors qu'il fût émerveillé. Ishida était le garçon plutôt perturbant de sa classe, et je croyais que l'arrivée de cette fille allait le changer complètement.
Quel fût mon choc quand je m'aperçus que je m'étais trompé : le garçon harcèle la fille tous les jours, à toutes les heures, avec l'aide de sa camarade Naoka Ueno, et nous, spectateur sommes profondément blessés et nous ne pouvons imaginer ce que ressent la petite fille sourde Shoko Nishimiya : nous avons envie que tout s'arrête, que ce harcèlement cesse, que Ishida et Ueno, ces deux sales gosses se rendent compte de leurs actes et qu'ils s'arrêtent. Finalement, c'est Nishimiya qui finit par partir, loin d'eux, loin de lui, et ils ne se rencontreront que des années après. C'est assez rare de voir un gamin harceleur, se prendre le retour du bâton, et il prend conscience alors de ce qu'il a fait subir à la pauvre Nishimiya.
C'est d'ailleurs, là tout l'intérêt du film : un gamin harceleur, seul et malheureux par ce qu'il a fait. Durant le film, on découvre l'évolution d'Ishida, son changement radical comparé à la primaire, et on découvre alors en même temps que ses différents amis (Tomohiro Nagatsuka, Miyoko Sahara, Miki Kawai, Toshi Masibasa, mais aussi Yuzuru Nishimiya), quelle nouvelle personne il est aujourd'hui, quel homme bon il est. C'est pourquoi, il avait alors décidé de retrouver Shoko Nishimiya, en regrettant tous ses actes passés, et ils ne se quittent plus durant tout le film.
Maintenant, j'aimerais m'exprimer au sujet de Shoko Nishimiya. Comme on en a trop peu l'habitude, un des personnages principaux et une jeune fille atteinte d'handicap : la surdité. Dés les premières secondes lors de son apparition à l'écran, je savais que je serais attaché à ce personnage, une jeune fille, plutôt fragile et atteinte d'un handicap, ne peut nous laisser indifférent. Nous souhaitons la protéger, nous souhaitons à ce qu'elle ne lui arrive rien, qu'elle soit heureuse, et c'est pourquoi la première partie du film à l'école primaire est très dur à regarder. On est malheureuse pour elle, on a énormément de peine pour elle, et cela continuera pendant toute la durée du film : pourvu que rien ne lui arrive, on souhaite de tout notre coeur qu'elle soit la plus heureuse possible. Avec sa famille, ses amis, Ishida. Ce qui rend ce personnage plus touchant, et qui nous émeut tellement, est son humanité, sa bonté, sa gentillesse, son désir du pardon, son désir d'affection avec les autres. Il y a un tel contraste entre le comportement de certains personnages, le comportement infecte de Ueno, et l'humanité de Shoko. Cela nous touche, nous fend le coeur : comment peut-elle être si douce, si gentille dans ce monde affreux qui la rabaisse. Le doublage français de Shoko ne nous laisse pas de marbre et à de nombreuses reprises j'ai pleuré, pleuré de voir qu'elle garde le sourire, qu'elle demande le pardon dans ce monde qui la rejette et ne la respecte pas (
surtout les scènes entre Naoka Ueno et Shoko, qui nous font détester Ueno et sommes si touché par le souhait du pardon de Shoko
). De plus, j'ignore comment peut parler une jeune fille atteinte de surdité dans la vie réelle (je n'en ai jamais entendu), mais je trouve que les paroles difficiles de Shoko la rend plus mignonne et nous développe une peine plus grande pour elle.
La scène où Shoko tente d'exprimer ses sentiments pour Ishida est si mignonne, et nous éprouvons le même sentiment que Shoko dû à l'incompréhension du jeune homme.
. Une scène m'ayant énormément bouleversée est
celle du suicide, on sent que la fin du film approche, depuis le début du film, on souhaite à ce que rien de grave n'arrive à Shoko et on retient notre respiration tout le long de la scène. La chute d'Ishida nous fait perdre espoir pour la sauver et on souhaite à ce qu'il se relève le plus rapidement possible. Heureusement, elle est sauvée, il se sacrifie à sa place.
C'est ce qui rend en partie ce film si grandiose, tel un chef d'oeuvre : l'humanité de Shoko, un personnage si unique dans le monde du Cinéma.
Un être si doux, si gentil, mais éprouvant de la haine, envers une seule personne : elle-même.
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Ce film est une leçon de vie, une leçon sur l'amitié, le harcèlement, les erreurs, le regret, et l'humanité. L'animation est si jolie, les personnages, si attachants. La musique est magnifique et la relation entre Ishida et Shoko est magique.
A la fin du film, tout s'est bien passé, ce qui est plutôt rare dans des films d'animations japonais de romance et drame. J'espérais voir un bisous entre les deux protagonistes mais non, dommage, l'amitié entre les nombreux personnages est plus importante et je comprends parfaitement le choix de la réalisatrice Naoko Yamada.
Ce film est un chef d'oeuvre du Cinéma et je n'ai jamais été autant touché par un film de toute ma vie. C'est une expérience unique, nous faisant réfléchir longuement après l'avoir vu. C'est à la toute fin du film, que l'on comprend enfin : "A silent voice"