N’étant ni un expert, ni un fana des films d’animation Japonais, je n’avais pas spécialement envie d’aller voir « Silent voice ». Heureusement, quelques très bonnes critiques m’ont motivé à aller le voir en salle obscure et c’est un festival de couleurs vives et chatoyantes qui s’est offert à ma vue.
Ce cocktail visuel contraste particulièrement avec le thème noir du film : le harcèlement !
Entre harcèlement à l’école, non-respect du handicap, bannissement de l’harceleur, harceleur qui devient victime, mise en ligne de vidéos humiliantes, brimades et repenti, le film dispose d’une matière conséquente qui se retrouve dans la psychologie des personnages, dans leurs rapports à l’amitié, à la famille, à la honte (thème toujours très fort dans la société Japonaise).
Et puis il y a les conséquences du comportement qui font que le harceleur devient harcelé, et en point d’orgue, l’envie de se suicider.
Mais pas de panique, si les thématiques sont lourdes, le film n’est pas glauque et dispense même des notes d’humours bienvenues.
Si l’on retrouve des excès d’expressions et des situations comiques propres aux films d’animation Japonais, la façon très sérieuse d’aborder des problèmes de sociétés dénote avec bien des productions du genre.
Le seul défaut du film est sa répétitivité, qui devient un peu longuette, mais peut-être est-ce un choix délibéré pour mieux nous faire ressentir la lourdeur d’être agressé ou celle du repentir pour avoir été un harceleur actif ou passif ?
Les mécaniques sont explorées en profondeur (pour ce type de film), en prime, on savoure les passages qui nous font ressentir les sons, comme si nous étions sourds (c’est particulièrement bien rendu et montre le fossé pour aller vers les autres lorsque l’on ne peut pas communiquer aisément avec eux). Enfin, les génialissimes scènes avec des croix sur les têtes des personnages vaut presque, à elle seule, le détour, je n’en dit pas plus, vous allez comprendre et savourer en voyant le film !
Le tout est animé avec une excellente mise en scène, entre plans traditionnels et quelques belles trouvailles avec des angles et des points de vues surprenants, la liberté qu’offre le dessin animé est très bien exploitée et sort du cadre rigide et noir des problématiques de l’adolescence et de l’enfance qui sont traitées tout au long des 2h du film.
Un message de rédemption fort et touchant dans un bel écrin visuel et même sonore à ne pas bouder, que vous aimiez l’animation ou non.