J’avais beaucoup d’attentes sur ce film et la profondeur suggérée par la bande-annonce et le thème du film est bien là.
Production Kyoto Animation oblige, il est important de rappeler que le film ne tombe pas dans les facilités des séries animées du studio, ayant une prépondérance pour les personnages moe et les histoire d’amour et d’amitié franchement niaise.
Le début du film coupe court à toute tergiversation, en abordant le thème du suicide avec le personnage principal Shoya Ishida qui renonce à se jeter du haut du pont, en voyant des jeunes s’amuser au bord du fleuve.
Le thème fort et très sérieux du film est l’acceptation du handicap. Ici, une fille sourde qui essaye de s’intégrer.
Sanas jamais romancer les problèmes scolaires, ou vouloir donner une touche rose bonbon à l’enfance des protagonistes.
La réalisatrice aborde sans complexe le thème du harcèlement scolaire, du rejet social, qui poussera la fille sourde Shoko Nishimiya à quitter l’école après nombre d’humiliations et de tentatives désespérées de communiquer avec ses camarades de classe.
Plusieurs années après, au lycée, Shoya vît dans le remords et la culpabilité des mauvais traitements qu’il a infligé à Shoko. Isolé dans la classe, il n’a aucun ami.
Mais après sa tentative de suicide, il décide de retrouver Shoko pour se faire pardonner.
Et au gré des évènements, il retrouvera d’anciens élèves, tentera de refermer la cicatrice du passé et d’aller de l’avant.
Le film ne fait aucun cadeau au héros, rien n’est facile, et tout ses progrès sont très régulièrement réduit à néant.
Car l’œuvre nous apprends qu’on doit s’aimer et se pardonner soi-même afin de pouvoir aimer les autres en retour.
C’est un message fort que le film amène sans jamais tomber dans la morale des films américains, ni donner de leçons au spectateur.
La vie n’est qu’une suite de combat journalier, contre ses défauts, à lutter contre la honte, son propre mépris, pour arriver à s’accepter.
Comme pour l’excellent Kokoro ga Sakebitagatterun Da. qui m’est venu à l’esprit lors du visionnage, le film parle de la communication, de la difficulté à exprimer ses sentiments, à être compris par l’autre. Ici par le prisme de la surdité.
Si le film n’épargne pas aux spectateurs les difficultés de la vie courante, la tristesse de ces situations, le désespoir de ces adolescents, il livre pourtant une histoire d’amour et d’amitié sans poncif, ni clichés, qui donne un sens au cheminement du héros, et illustre les thèmes forts abordés.
Le studio Kyoto Animation nous livre une animation toujours d’aussi belle qualité, tant dans des décors riches, que dans le dessin des personnages aux caractéristiques immédiatement identifiables.
Il frappe fort, et prouve qu’il est capable de mettre au monde des oeuvres avec du fond, en abordant sans retenue des sujets de société, sans tomber dans la mièvrerie ni la morale facile.