Arriver en cours d’année à l’école primaire, quoi de plus stressant pour un enfant ? Pour la jeune Nishimiya le stress est double ; réussira-t-elle à s’intégrer malgré sa surdité ? Après avoir présenté son handicap à l’ensemble de la classe, la jeune fille s’installe à sa place, bien décidée à faire le maximum pour se faire apprécier de l’ensemble de ses camarades.
Malheureusement, la bonne volonté de Nishimiya ne suffit pas. A peine s’est-elle installée en classe que, déjà, les premières moqueries fusent. Ishida, jeune garçon turbulent, est le premier à la bousculer. Ce sont tout d’abord des blagues bêtes et méchantes, puis, finalement, c’est la méchanceté pure et simple qui l’emporte, laissant la jeune fille désemparée.
Alors que leurs chemins respectifs se sont séparés et que chacun a grandi et mûri, Ishida, qui a, depuis, appris la langue des signes, souhaite retrouver la jeune fille et lui présenter ses excuses pour ce qu’il lui a fait subir à l’école primaire. Les excuses seront-elles suffisantes toutefois pour réparer les blessures de Nishimiya et alléger le poids de la culpabilité que porte Ishida ?
Réalisé par Naoko Yamada, ce film d’animation d’un peu plus de deux heures traite en finesse de sujets plus délicats les uns que les autres.
Le handicap, tout d’abord, et les problèmes d’intégration qu’il peut engendrer (par méconnaissance ou par bêtise) L’école, qui doit jouer un rôle primordial pour intégrer les enfants porteurs d’un handicap, tarde ici à intervenir : le mal est déjà fait. Le harcèlement scolaire, véritable fléau appelé « Ijime » (qui signifie « intimidation » en japonais) atteint de tristes records dans ce pays. Ce film montre les difficultés de l’école à protéger ses élèves contre l’ijime, la détresse des parents qui se sentent démunis et celle des enfants victimes.
Bien au delà des problèmes d’intégration liés au handicap et du harcèlement scolaire, il est aussi question du suicide chez les jeunes et de la difficulté de le prévenir, de l’importance de l’amitié, du poids terrible de la culpabilité et de la nécessité de communiquer bien avant qu’il ne soit trop tard.
« Aide-moi à vivre ! » phrase prononcée par l’un des personnages, est pour moi celle qui résume le mieux ce film sorti le 22 août dans les salles et toujours à l’affiche actuellement.
Bouleversant de sensibilité et donc, à ne pas rater.