Le nouveau Blanche-Neige s’impose comme un naufrage artistique et narratif d’une rare inconsistance. Dès les premières images, le spectateur perçoit une esthétique dénuée de toute féerie, où les effets spéciaux, d’une qualité médiocre, annihilent la moindre once de magie. L’univers visuel, censé sublimer le conte, s’effondre sous le poids d’une direction artistique fade et sans âme.
L’interprétation de Rachel Zegler constitue un autre écueil majeur. Loin d’insuffler à son personnage la grâce et l’émotion attendues, elle confère à Blanche-Neige une arrogance déplacée, dénaturant ainsi l’essence même du conte. Loin de la jeune princesse candide et résolument courageuse du matériau d’origine, l’héroïne devient une figure péremptoire, dépourvue de toute subtilité. Par ailleurs, l’éviction des sept nains au profit d’un groupe hétéroclite aux personnalités insignifiantes accentue cette déconnexion avec l’œuvre originelle.
Quant au scénario, il s’éloigne des ressorts narratifs traditionnels pour se perdre dans une relecture prétendument moderne, mais profondément maladroite. Le récit, alourdi par une volonté de réécriture idéologique, s’étiole, vidant le film de toute émotion véritable. Ce Blanche-Neige, dépossédé de son héritage et de sa substance, s’apparente davantage à une trahison qu’à une réinterprétation audacieuse.