"Cœurs ennemis" une réalisation de James Kent plus ciblée sur une romance à l'eau de rose, que sur le contexte historique voué à n'être qu'une toile de fond, ou pire un prétexte embarrassant...
Et donc un sacrifice impensable et plutôt gênant, alors que cette période avait tout pour être un véritable sujet totalement enrichissant pour le spectateur, tout comme la philosophie du Bauhaus, mouvement architectural allemand dont l’école sera fermée par les nazis, évoquée en trois mots, puis passée très vite à la trappe et pourtant important dans l’histoire !
Tout cet aspect de l'après guerre dans un Hambourg en ruine, avec ces Anglais encore en place dans la ville, était ici d'une extrême importance et devait influencer bien plus l'état d'esprit de ces personnages amenés à vivre ensemble dans cette magnifique demeure.
James Kent ne fait en réalité que beaucoup trop survoler et schématiser ces êtres en opposition, comme si tous ce qu’il y avait à développer autour l’embarrassait pour son affaire de cœur !...
Et pourtant le réalisateur, parvient par instant, comme par impulsion, à montrer toute la complexité de ces relations, sans pour autant arriver à en tirer parti er les exploiter jusqu'au bout !
Le soufflé retombe aussi vite pour revenir et se focaliser sur nos deux amants, trop vite amourachés l'un de l'autre, d'autant plus que Keira Knightley a bien du mal à faire passer toute la palette de ses émotions !
En « surjouant » énormément, l'actrice trop guindée manque de charme naturel, et finit souvent par se sortir de ses situations en une expression crispée et grimaçante, pirouette facile et pénible à la longue.
On déplore ainsi le grand manque de psychologie dans l'étude de chaque personnage, en privilégiant plus une observation des corps et des visages, filmés sous tous les angles possibles !
Cette romance confortable très fleur bleue, même si elle met en cause de vraies souffrances, est également en décalage complet avec les profonds traumatismes d'une population qui elle, rode dans les ruines à la recherche d'un proche ou en espérant glaner un petit bout de souvenir !
Un peu problématique et même déconcertant de toujours s'intéresser aux mêmes riches et encore plus dans une telle période historique, en comparant ce luxe superficiel et cette suffisance, avec toute cette misère, elle tellement cruciale, essentielle et véritable juste à côté, en plein dans les gravas...
Ah ce cinéma qui préfère toujours les dorures, l'argent, la beauté plutôt que d'aborder les vrais problèmes, les vrais gens !