Battlefield Earth est un film réputé pour être consternant, une des pires bouses du cinéma mondial. Et comment pouvoir dire les choses autrement ? Je suis parti vraiment très très gentil avec ce métrage, espérant pouvoir déceler quelque chose à sauver. Mais non, c’est réellement une catastrophe ambulante !
Le scénario est incroyablement pathétique. On va dire que jusqu’en taule, ça va, mais alors ensuite c’est le craquage jusqu’à une dernière partie d’une débilité hallucinante. Les méchants laissent les prisonniers se balader comme ils veulent, ils leur donne des vaisseaux spatiaux pour pouvoir faire des trajets de plusieurs milliers de kilomètres, des « sauvages » apprennent en deux jours à piloter des avions de chasse, on peut détruire une planète entière avec une bombe (même atomique je ne vois pas comment c’est possible de la pulvériser en morceaux gros comme un carré de sucre), et à cela s’ajoute tout un tas de petites incohérences ridicules (genre un feu brule sans qu’il n’y ait d’oxygène ?). C’est long, bavard, plein de choses inutiles et finalement l’intrigue principale est délaissée et ne ressemble à rien. Les rebondissements sont aberrants, et il y a énormément de comique involontaire.
On se demande évidemment ce que sont venus faire des acteurs confirmés dans une telle galère. Bon, Travolta passe encore, il est producteur, il fallait bien qu’il se mouille et il se mouille très sérieusement (cabotinage outrancier, genre comme le méchant de Volte-Face mais avec un look mi Drag-Queen mi-Rastafari). Mais Whitaker (sorte d’Hagrid noir bête comme un Troll), et Kim Coates ? C’est pathétique de les voir se ridiculiser, et même si Coates semble y croire ça ne fonctionne pas, son personnage est trop mal écrit pour sauver quoi que ce soit. Quant au héros c’est Barry Pepper qui essaye de s’y coller. Il semble y croire, franchement ça montre que ce n’est pas un mauvais acteur car pour arriver à croire en de tels dialogues, en de telles situations, et être le leader de ce qui est sans doute le pire soulèvement de l’histoire du cinéma, faut être brave ! Mais bon, rien n’y fait, c’est même pire car au milieu d’un tel marasme, une tonalité parodique aurait pu être bienvenue, et là les acteurs sont trop corrects pour franchement atteindre cette tonalité, au moins involontairement.
Quant à la forme, et bien, que dire… Roger Christian s’y colle, et c’est une calamité ce réalisateur. La mise en scène n’est pas indigente, elle est inexistante. La caméra est continuellement penchée (pour faire style, mais c’est atroce), les effets de style sont utilisés totalement hors de propos (une scène d’action entière au ralenti c’est scandaleux), et je ne parle même pas des filtres de couleurs, ils piquent les yeux (jaune, bleu, violet…). Reste les décors, qui oscillent entre les maquettes bien visibles et l’usine déserte, avec quelques paysages corrects mais souvent bien mal utilisés. Ah si, il y a aussi des intérieurs indignes d’une vieille série de SF comme les Visiteurs. Les effets spéciaux sont ce qu’il y a de moins pire, et pourtant ça ne vole réellement pas haut. Le premier Star Wars explose littéralement ce film. La bande son est appréciable, mais c’est peine perdu d’essayer de rendre épique un combat lorsqu’on assiste à une partie de laser game dans un terrain qui pourrait d’ailleurs être très bien celui d’un laser game !
Battlefield Earth, et j’ai l’honneur de vous le dire, n’a donc pas volé sa réputation de calamité ambulante, de choléra cinéphilique. C’est une plaie, une tache indélébile dont on se demande comment elle a pu voir le jour. 0.5 A ce niveau de médiocrité, on ne se demande même plus si l’adaptation est fidèle ou pas, et on espère que non.