Le film, formellement, tient la route. Les images sont belles, (celles des courses en particulier), les acteurs sont convaincants, le propos est louable, mais à l'instar du film Divines (Houda Benyamina), le film souffre de sa trop grande ambition. Le film part dans tous les sens et ne prend pas le temps de fouiller les situations - en résulte un grand manque de réalisme. Beaucoup de stéréotypes ici, beaucoup de dialogues gentillets de la part des adultes (le père, les professeurs), beaucoup de discours moralisateurs. Un tel sujet aurait mérité un traitement bien plus poussé, plus profond. Les acteurs, je disais, sont convaincants, mais ne brillent jamais - la faute à des dialogues simplistes, une direction vaseuse et des rôles creux qui n'apportent rien à l'intrigue (le rôle de Jen, par exemple, campé par Sophie Nélisse). On a connu Antoine Olivier Pilon en bien meilleure forme (sans mauvais jeu de mots) chez Xavier Dolan. Lou-Pascal Tremblay est ici très bon - il aurait pu briller bien encore, si la réalisation avait suivi. Le dénouement du film ne fait que confirmer tout ce qui a déjà été dit : c'est trop. Trop gros, trop rapide, trop sage aussi. Malgré son lot de situations traumatisantes et rocambolesques, le film ne décolle pas, ne dénonce pas grand-chose et sonne gentillet de début à la fin. On aurait souhaité un regard plus adulte sur ce terrible parcours qu'est l'adolescence.