Il y a encore une semaine, je n’avais jamais entendu parler de ce film. Pas une ligne dans les médias, pas un mot sur les réseaux sociaux (ou presque). Rien. Et puis, j’ai vu sa très belle affiche dans le métro, et j’ai commencé à m’intéresser au projet. Je me suis donc dit que cela sentait bon la bonne petite production SF indépendante pleine de promesses sortie de je ne sais où.
Et si le film s’avère effectivement être "une petite production SF indépendante pleine de promesses", Virtual Revolution ne sort pas franchement de "je ne sais où". Tourné à 90 % par une équipe française (techniciens et acteurs), le premier long-métrage réalisé par le très frenchy Guy-Roger Duvert est tout ce qu’il y a de plus français.
Attendez ! Ne fuyez pas tout de suite, pauvres fous ! Oui, c’est un film de SF à petit budget. Oui, c’est français. Et OUI, c’est très bien quand même. Preuve s’il en est que la France est aussi un pays où la science-fiction a sa place et où les bons films de genre existent.
Mais ne disposant que du public pour exister au sein d’un système où le cinéma est devenus un produit de consommation rapide, il convient aux spectateurs de continuer à soutenir cette initiative hexagonale courageuse, et à montrer aux gros producteurs français qu’il existe une véritable demande pour ce genre de films.
Car, bien qu'il ne soit pas dénué de quelques faiblesses formelles essentiellement imputables à un budget limité (qui encourage à une certaine indulgence), Virtual Revolution n'en demeure pas moins un sacré bon divertissement, inventif et audacieux, qui mérite vraiment d'être soutenu ; et qui laisse aussi rêveur quant aux possibilités à venir avec davantage de moyens.
Premier essai très prometteur, Virtual Revolution constitue en l'espèce une base solide de réflexion sur la réalité virtuelle et notre relation contrariée, entre fascination et crainte, vis-à-vis des nouvelles technologies.
Et j'espère sincèrement que, le succès aidant, Guy-Roger Duvert pourra mener à bien son projet de série télévisée et de bande-dessinée dérivées du films afin d'approfondir cet univers riche ouvrant bien des perspectives : quid des autres mondes virtuels proposés ou de la survie de l'espèce dans une société où les gens font passer leur plaisir personnel avant le plus fondamental intérêt communautaire ?
Si vous voulez une belle preuve que la science-fiction ne se résume pas qu'à des blockbusters super-héroïques, et que la France n'a pas à rougir face à la concurrence hollywoodienne, Virtual Revolution est définitivement le film qu'il vous faut. Le premier pas du renouveau SF en France se trouve là. Courez-y, pauvres fous ! ;-)