Après avoir survolé le synopsis, un refrain tournait inlassablement dans ma tête : si vous avez aimé le très immersif "Du sang et des larmes", et le très bon "13 hours", alors vous devriez apprécier "The Wall". C’est ainsi que je me voyais déjà entamer mon commentaire à propos de ce film. Pourquoi ? Parce que sur le papier, "The wall" semblait être de la même trempe que les deux précités. Surtout quand le spectateur sait que c’est Doug Liman, le réalisateur de "La mémoire dans la peau" qui s’est collé au tournage ! Ice qui fait qu'il est en droit de s’attendre à quelque chose de relevé. C’est donc impatient que je me suis rendu en salle muni de mon a priori, un peu inquiet quant à la courte durée du long métrage. Eh oui, j’avais un peu oublié qu’un film pouvait durer largement moins de deux heures… Bref, là n’est pas le centre de mon propos. Alors qu’en est-il de ce "The wall" ? Déjà, à l’inverse des deux films cités plus haut, "The Wall" est très loin de leur rythme trépidant qui les caractérisait, et en plus il ne s’inspire pas de faits réels. Croyez-moi : oubliez le raisonnement que j’ai pu avoir. Car je pense que je ne suis pas le seul à avoir eu cette logique. Et garder cette approche comporte un prix à payer : celui de la grosse déception. Dans ce cas, les 90 minutes paraitront longuettes à entendre la plupart du temps des râles, des jérémiades, des insultes, des menaces, et même de la philosophie, et je passe les divers sujets. Mais si le spectateur dépasse cette déception, alors peut-être qu’il trouvera le scénario intéressant. J’ai bien dit "peut-être". Oui j’ai bien dit aussi "intéressant". Parce que "The wall", contrairement à toute attente, est une sorte de huis-clos à ciel ouvert pour lequel un budget de seulement 3 millions de dollars a été consenti. Le casting a été allégé au possible avec seulement 3 acteurs dont deux seulement sont visibles à l’écran, plus une petite poignée de figurants (ils se comptent pour ainsi dire sur les doigts de la main). Les décors se limitent à ce fameux mur et des quelques mètres environnants. Ils sont parfaits et permettent de travailler l’image avec la poussière, le vent, le soleil, les jeux d’ombre, trahissant ainsi toute la difficulté rencontrée dans les changements incessants des conditions de visibilité... et de camouflage. Les quelques escarmouches sont bien faites et bénéficient d'une bande son soignée, mises en scène par le seul truc vrai : l’expérience d’un véritable sniper à la retraite qui a officié en Afghanistan. Après, "The Wall" relate plus le combat psychologique que se livrent les hommes, mené par un sniper tapi quelque part dans l’immensité désertique du fin fond de l’Irak. Un vrai jeu du chat et de la souris en somme, durant lequel le chat joue avec sa proie avant de porter l’estocade finale. Et je ne fabule pas : combien d’entre vous ont pu constater cette façon de faire chez ces petits animaux à quatre pattes ? Sauf qu’à l’inverse de nos petits félins adorés, il s’agit d’abord de faire craquer l’autre en premier. Dit ainsi, ça ne donne pas forcément envie de le voir, si ce n’est de susciter un brin de curiosité. Parce que quoiqu’on en dise, ça change ! Pour une fois que les américains ne sont pas les super-héros de l’histoire… même si on espère vraiment que les deux soldats vont s’en sortir, soyons honnêtes ! En cela le final est, comme le dit si bien l’internaute cinéphile Alice025, l’aboutissement logique et non moins parfait de cette histoire. Il sera néanmoins prévisible pour les uns, et surprenant pour les autres. Personnellement, je suis entre les deux. Je m’attendais à voir qui allait l’emporter, mais je ne voyais pas trop comment. Par contre, j’ai un doute sur la qualité du doublage d’Aaron Taylor-Johnson pour la version française. Je pense sincèrement qu’il vaut mieux regarder ce film en version originale. Parce que la tension de la situation n’est pas au niveau où elle devrait être. Pourtant, aucune musique n’a été utilisée, laissant parler le souffle du vent, le sable piquant, l’impact des balles, les entrechocs des pierres… Attention : je n’ai pas dit que la tension était absente, je dis juste qu’elle est peut-être plus présente dans sa version originale, et par conséquent plus immersive. Je donnerai cependant une mention spéciale : à la musique. ben il n’y a pas de musique, me direz-vous ! A cela je vous dirai……… en effet ! Et c’est en partie pour cela que j’attribue cette fameuse mention. Mais c’est oublier le formidable titre du générique de fin, qui colle parfaitement à cette passe d’arme du désert irakien narrée en 90 minutes finalement bien remplies.