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    Sound of Metal
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    119 critiques spectateurs

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    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 juin 2021
    Je ne savais pas du tout de quoi ça parlait. Mais que des bons échos, et six nominations (dont film et scénario) aux Oscars pour deux statuettes (son et montage, mérités). Si le film est mis en scène avec soin et une certaine élégance, le récit est somme toute assez classique. Il suit le parcours obligé de la descente aux enfers avant la résilience et le retour à la vie. L'ambiance est particulière, le son joue un rôle très important pour nous mettre dans la tête du personnage et (essayer de) nous faire ressentir ses pensées. Très réussi de ce côté là. L'ensemble vaut également et surtout pour la performance habitée de Riz Ahmed (nommé aux Oscars) qui tient tout le film sur ses épaules. Il est parfait de bout en bout. Avec aussi Paul Raci excellent (nommé second rôle), Olivia Cooke (Ready player one, Bates Motel...) et même Mathieu Amalric qui joue son père français (par ailleurs les scènes sensées se dérouler à Paris n'y on pas du tout été tournées...). Au final, un film touchant et émouvant qui nous harponne pour ne plus nous lâcher de la première à la dernière minute.
    Cineseba
    Cineseba

    43 abonnés 623 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mai 2021
    Que dire du film « Sound of Metal » ? Qu’est-ce qu’il est profondément sublime et touchant ! Whaou ! Oh, j’ai adoré !! Dans ce film, Ruben est un jeune batteur de heavy metal, il enchaine avec sa petite amie Lou, des concerts aux Etats Unis. Il dégage beaucoup d’énergie pour jouer à fond dans la batterie. Un soir, il est gêné par des accouphènes, et un médecin lui annonce qu’il sera bientôt sourd. La scène où Ruben se rend compte qu’il n’entendra plus des sons, des bruits, de la musique, est déchirante ! Riz Ahmed qui joue le rôle de Ruben, est stupéfiant dans ses jeux d’acteur. Son regard est tellement intense … expressif qu’on ressent bien ses angoisses, ses désespoirs. Ce qui est etonnant, c’est qu’il suffit de voir les mouvements de ses yeux et les mimiques de son visage pour comprendre ce qu’il pense ou ce qu’il ressent ! Il est incroyable, cet acteur très observateur, perdu et étouffé dans un monde du silence. Ses gestes sont tellement intuitifs et spontanément bruts face à la perte des repères auditifs ! Whaou ! Il finit par se dire qu’il devra aller dans un foyer de désintoxication spécialisé pour les personnes sourdes, il commence alors son chemin pour apprendre à accepter la perte de l’audition et la nouvelle vie …

    « Sound of Metal » est un très beau film sur l’acceptation du handicap auditif, le rapport de la société limitative face à un handicap (« tu ne peux pas jouer de la musique car tu n’entends pas ! Tu ne peux pas ! »), la découverte de la communauté sourde, très soudée, la construction de l’identité d’une personne devenue sourde face aux personnes signantes, la perception des sourds sur l’implant cochléaire (ils refusent l’idée de réparation pour entendre), les désillusions face à l’apport de l’implant cochléaire (bruits, voix déformée). Ce qui est intéressant dans le film « Sound of Metal », c’est que le réalisateur Darius Marder a su montrer et dire avec beaucoup de subtilité que la communauté et la culture sourdes, la langue des signes française méritent d’être respectées et reconnues pour dire qu’on ne vienne pas interpeller leur chemin pour les réparer …

    Ce beau film» « Sound of Metal » est aussi une sensibilisation sur le vécu et la culture des personnes sourdes et leurs perceptions visuelles ... En effet, j’ai énormément apprécié le choix du réalisateur d’enlever les bruits ou les sons pour obliger les spectateurs entendants à imaginer le ressenti du batteur qui perd à ce moment là, l’audition, qui n’entend plus sa voix, qui ne comprend plus sa petite amie ! Bravo pour les sous-titres qui nous informent s’il y a du bruit ou pas, si les voix sont nettes ou déformées ! On apprendra que le film « Sound of Metal » est inspiré par la grand-mère du réalisateur Daruis Marder, qui a perdu l’audition après avoir pris antibiotiques et qui s’est d’ailleurs battue par la suite pour que les films soient sous titrés pour les sourds et malentendants. C’est pourquoi Darius Marder a souhaité favorisé l’accessibilité du film à TOUS les publics. Les dialogues sont donc sous-titrés et accompagnés des descriptions sonores.

    Et puis, « Ah enfin ! » Sachant que le film que j’ai vu est en VOST ET NON VFST, on a pu lire les sous-titres même si les personnages parlent en français ! Ah il est temps ( car dans tous les films en VOST, les sous-titres disparaissent quand il y a des dialogues en français ! Ça m’énerve, ca frustre à chaque fois ! ...

    Il y a de belles scènes touchantes qui montrent le déclic d’un jeune homme batteur grâce à l’enfant sourd qui tape sur le toboggan. Pour moi, c’est la plus belle image du film. La complicité de Ruben avec les enfants sourds est vibrante d’émotions ! évolution ... Enfin, le réalisateur a fait de très bons choix du scénario, il a su rester neutre, c’est-à-dire, ne pas tomber dans le militantisme extrême des sourds, ni dans le pathos pour amplifier l’image d’un jeune homme devenu sourd comme un malheureux, un désespéré ! Les émotions sont parfaitement dosés, bien palpables ...

    La dernière partie du film où on voit la déception d’un batteur face aux bruits, aux voix déformées, où il se rend compte qu’il n’entendra plus jamais comme avant, est éprouvante. Une désillusion totale pour Ruben qui espérait retrouver l’audition, et non celle manipulée et amplifiée par un bout de machine. Justement, la collègue de mon travail, qui est-elle même audioprothésiste, déplore l’attitude de beaucoup de médecins ORL qui considèrent les implants cochléaires comme une solution miracle pour entendre ! « Les personnes sourdes deviennent entendantes, comme tout le monde », ce qui est faux ! On a toujours dit : « même implanté, il restera toujours sourd ». C’est intéressant, ce film assez percutant !

    Moi qui n’aime pas trop la fin brutale, la fin du film est intéressante, elle est neutre ... On ne sait pas si ce jeune batteur continuera ou pas à utiliser de ses implants cochléaires ! C’est parfait comme fin tant le choix de se mettre un implant cochléaire est personnel ! Chacun a le droit de vouloir entendre ou pas, de retrouver l’audition ou pas ! Comparé au film « The Rider », ce film est beaucoup plus délicat ... Bravo pour la neutralité par rapport à l’implantation ! J’ai adoré... je compte bien évidemment le revoir !
    William Dardeau
    William Dardeau

    32 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 juin 2021
    Parfois j’ai l’impression de ne pas avoir vu le même film que les critiques ou même les contributeurs de ce site. Pour moi Sound of metal n’a rien à voir avec le film décrit par ces derniers. En fait le réalisateur n’est intéressé que par la prise en charge des personnes atteintes de surdité dans une structure plutôt originale (limite secte, à dire vrai). Ce n’est pas inintéressant certes, mais pas passionnant non plus ; on est plus dans le documentaire instructif et bienveillant ! L’ennui est que Darius Marder n’a absolument pas pris la peine de construire autour de cela un scénario cohérent : il se contente de nous présenter un batteur de métal (excellent Riz Ahmed) devenu sourd, expédié illicio dans ladite structure. L’ œuvre est ainsi beaucoup trop décousue, pour s’achever en France lors d’une petite fête totalement improbable. On comprend le message : on peut parfaitement vivre avec sa surdité, et même « mieux vaut être sourd que d’entendre certaines choses » Mais comme le film semble réaliser dans la précipitation (un peu comme un film d’école), on n’adhère pas forcément, et surtout on finit par s’ennuyer ferme.
    Redzing
    Redzing

    1 112 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2021
    Ruben est batteur dans un duo de métal avec sa petite amie, et sa vie de nomade musical lui sied parfaitement. Jusqu'au jour où son audition se dégrade subitement. Ruben va découvrir le monde de la surdité... Ceux qui recherchent dans "Sound of Metal" une plongée dans l'univers du métal, ou une success story sur comment un musicien gère sa surdité, seront déçus. Car le film de Darius Marder délaisse tout cela, pour se centrer avant tout sur son protagoniste : comment va-t-il accepter sa maladie, et va-t-il la percevoir comme un handicap à surmonter, ou l'accès à un monde différent de tout ce qu'il connait. Sans compter de vieux démons qu'il va devoir refouler. Riz Ahmed est excellent dans ce rôle (son meilleur jusqu'à présent ?), jouant tout en retenue cet homme bon et posé, mais marqué par la vie, et qui prend de plein fouet son nouvel univers. Sa prestation est particulièrement touchante et sincère, permettant de développer une réelle empathie à son égard, et de s'immerger rapidement dans l'intrigue. On repère aussi un étonnant Paul Raci, en mentor aussi grave que bienveillant. Mais la mise en scène n'est pas en reste. Outre les jolies images, et les choix judicieux d'objectifs spoiler: (courtes focales pour se centrer sur Ruben quand il découvre avec appréhension la communauté de sourd-muets, longues focales pour montrer son intégration progressive dans celle-ci...)
    , c'est le montage sonore qui frappe ici. Avec d'une part les jeux sur les sons naturels ou artificiels, d'autres part les transitions et les différences entre la manière dont Ruben perçoit le monde, et celle dont les autres l'entendent. Intelligent et soigné, "Sound of Metal" est donc un beau drame, qui aurait amplement mérité une sortie en salles hors coronavirus !
    Ufuk K
    Ufuk K

    517 abonnés 1 473 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 juin 2021
    " Sound of Metal" qui a obtenu 6 nominations aux oscars dont 2 victoires est un drame musical poignant . En effet le réalisateur nous retrace le parcours de Ruben musicien qui devient sourd du jour au lendemain, le film doit beaucoup au génial Riz Ahmed et Paul Raci très juste dans leurs rôles , de plus le réalisateur nous offre une expérience sonore saisissante nous plongeant dans l'esprit d'une personne sourde dans un récit qui prend au cœur .
    Aurélia R
    Aurélia R

    15 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 février 2021
    Ce film est un chef d'œuvre. Je suis allée le voir au festival Américain de Deauville et j'en suis ressortie changée... C'est un film qui te marque au plus profond de ton être et qui te rappelle pourquoi tu aimes le cinéma... C'est puissant, immersif, émouvant et finement écrit... Une sublime beauté.
    brunetol
    brunetol

    188 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2021
    Superbe film, porté par Riz Ahmed, sur un sujet rarement abordé. La qualité de la bande-son est époustouflante, grâce à des effets sonores parfaitement maîtrisés, le réalisateur nous met dans la tête de Ruben. Malgré une fin un peu téléphonée et l'apparition d'un Amalric prévisible, le film garde d'un bout à l'autre une grâce entêtante. Un premier film très prometteur.
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    177 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2021
    Premier film de Darius Marder réussi avec brio. Riz Ahmed est très bon et très juste dans son rôle tout au long du film, jamais dans le surjeu ou la surréaction dans les scènes fortes. D'autant plus admirable qu'il a lui-même appris à jouer de la batterie pendant de nombreux mois et le langage des signes pour son rôle. Tout le casting est bon, on a même une apparition de notre frenchy Mathieu Amalric qui assure le travail et qui n'est pas pour nous déplaire !
    En plus du scénario bien développé, le parcours émotionnel de Ruben est vraiment bien traité, que ce soit dans l'écriture ou la mise en scène.
    Et c'est bien là la grosse force du film, et ce pour quoi il a été récompensé aux Oscars. Le son, le mixage son et le montage son. Incroyable expérience sonore qui nous est proposé ici, et qui prend vraiment une dimension très spéciale et spécifique lorsqu'il est vu en salle de cinéma avec les vibrations sonores et des basses qui nous permet une immersion totale dans ce que vit le personnage devenu sourd. Hyper bien maîtrisé.
    La fin faussement ouverte, spoiler: car on comprend bien symboliquement qu'il entre dans une phase d'acceptation de sa surdité totale, malgré la tentative d'utiliser l'appareil auditif,
    est bien vu, même si personnellement j'aurai préféré un retour spoiler: au centre de communauté des sourds, afin de boucler positivement la relation avec eux, qui c'est mal terminé.
    Mais dans ce cas, on aurait clairement eu une fin explicite, ce qui aurait sans doute pas été aussi fort. Le dernier looong plan sur le visage de Ruben était quand même incroyable d'intensité.
    Un film très bon donc, par son traitement sonore et sa thématique !
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 mars 2021
    La déception vient surtout du fait que la musique soit finalement un simple paramètre dramaturgique, sans que ce soit essentiel pour la suite, voir même accessoire. En effet, qu'il soit musicien n'enrichit en rien l'évolution de Ruben, on ne ressent pas que le musique est vitale pour lui. Le centre où se rend Ruben laisse perplexe, les conditions pour être admis paraissent particulièrement strictes, à tel point qu'on pense à du communautarisme digne d'une secte. Les sourds doivent ainsi vivre en autarcie, sans relation avec le monde des "entendants". Bizarre... Néanmoins, l'évolution de Ruben reste intéressante, riche et compréhensible, avec un côté ludique non négligeable. Sur l'acceptation du handicap, les conséquences de l'handicap sur les proches, l'histoire sonne juste, touche du doigt de façon subtile et judicieuse le passage vers le monde du silence. En prime un casting parfait, avec surtout Riz Ahmed qui passe encore un cap avec ce qui est à ce jour sa meilleure performance.
    Site : Selenie
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 décembre 2020
    Perdre l'ouïe c'est ne plus s'entendre avec le monde entier. Et entrer dans le monde du silence, enfin pas tout à fait, comme le montre Sound of Metal, dont le traitement du son est l'une des principales qualités. Le premier long-métrage de Darius Marder capte la sourde angoisse d'un musicien qui va devoir gérer son "handicap" avec une rage initiale qui va se transformer selon un schéma bien connu, comme les traditionnelles étapes d'un deuil, du déni jusqu'à la reconstruction. Un peu trop égocentré, Sounf of Metal, suit un cheminement classique où le passage par une institution de jeunes sourds aurait dû constituer la partie la plus forte du film. Elle l'est mais peut-être pas suffisamment, dans le sens où l'accent est toujours mis sur l'attitude et les réactions du héros, en délaissant quelque peu ses compagnons du silence. Autre bémol : la fin du film, ouverte et insatisfaisante, mais n'est-ce pas le cas de 80% des métrages contemporains ? Hormis ces reproches, Sound of Metal fonctionne parfaitement, sans le traitement mélodramatique qui était à craindre, et ne touchera pas que les âmes sensibles. Ruben, son personnage principal, est décrit avec une profondeur et un complexité intenses qui compensent le moindre intérêt apporté aux autres protagonistes. Il est surtout incarné par un Riz Ahmed extrêmement investi (au point d'avoir appris la langue des signes) et dont les nombreux gros plans soulignent la richesse de son jeu. Un film qui donne autant à entendre qu'à voir, c'est tout le mérite de Sound of Metal.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juin 2021
    Présenté à Toronto et récompensé pour son montage et le son aux Oscars et aux Bafta, “Sound of Metal” montre comment un batteur professionnel perd brutalement l’ouïe. Le passionné de métal qui vivait une vie heureuse en marge de la société avec sa compagne, sombre peu à peu dans la dépression et va devoir prendre une décision qui bouleversera son avenir. Porté à merveille par Riz Ahmed, totalement impliqué dans son plus beau rôle, le film nous trouble au plus au point. Le réalisateur et son équipe technique parviennent à instiller une atmosphère grave et sans pathos sur la rapide descente dans la surdité du protagoniste. Le film se vit aussi bien qu’il s’écoute. Le résultat est profondément immersif.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    elriad
    elriad

    431 abonnés 1 859 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 avril 2021
    Plus dramatique que musical, l'histoire touchante et pudique d'un batteur dans un groupe de métal ne peut laisser indifférent. Porté par Riz Ahmed (nominé à juste titre comme meilleur acteur aux Oscars 2021), parfait dans le rôle de ce musicien touché brutalement par une surdité remettant toute sa vie en question, ainsi que la relation fusionnelle qu'il avait avec la chanteuse,
    il devra apprivoiser le monde du silence.
    Sans pathos, transcendé par une bande son habilement réalisée entre bruits et silence, faisant entrer au plus près le spectateur dans un isolement anxiogène, le film suit sa route vers une renaissance pleine d'espoir.
    Le film est également nominé comme meilleur film aux prochaines Oscars.
    David S.
    David S.

    66 abonnés 409 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2021
    Woooow c’te claque ! « Sound of Metal » va mettre au diapason vos conduits auditifs et lacrymaux. Plus qu’un film, c’est une expérience sonore inouïe et inédite que vous allez vivre au cinéma. Apprêtez-vous à en prendre plein les oreilles avant d’en prendre plein les yeux. Riz Ahmed délivre une performance hallucinante. Un grand acteur pour un film énorme !

    Une fois qu’on a dit ça, rentrons dans le détail.
    « Sound of Metal » raconte le destin de Ruben, batteur de Punk Metal qui va connaître l’une des plus traumatisantes expériences de sa vie : perdre l’ouïe. Gênant pour un musicien. Entre souffrances, errances et désespoirs, Ruben va devoir réapprendre la vie autrement.
    On va donc suivre le parcours chaotique et erratique d’un homme dont la vie sera à jamais chamboulée.

    Heavy Metal ? Yeaaaaaaaaaaah !!!
    C’est assez rare les films qui traitent de la surdité surtout avec une approche aussi moderne, rock’n’roll, pas lénifiante. « Sound Of Metal » n’a pas peur de son sujet, l’étreint avec force et ne cherche pas à rendre ses personnages sympathiques. Ici, on est dans la VRAIE vie, celle qui fait mal, celle qui est sale, celle qui heurte et qui secoue. Abrupte, la caméra est souvent hypnotique, lancinante, tranchante. « Sound of Metal » est un film dérangeant dans le bon sens du terme. Il nous heurte pour mieux nous happer.
    Le réalisateur nous plonge dans la peau de Ruben nous faisant ressentir ses émotions et ses sensations au fur et à mesure que son ouïe s’estompe. Etouffant et angoissant, on vit son trauma, la cage de silence qui emprisonne Ruben nous emprisonne aussi.


    Beethoven, si tu nous entends…
    Ce film croule sous les points forts. Comme mentionné plus haut, il faut saluer l’extraordinaire travail de Riz Ahmed, complètement crédible dans son rôle et qui aurait amplement mérité un Oscar tellement il a peaufiné son personnage de Ruben. Il a bossé, bossé et encore bossé. Imaginez, il a carrément appris à jouer de la batterie ainsi que la langue des signes. Et ça se sent. Si le film est autant immersif, c’est que lui-même s’est totalement engagé et immergé dans le rôle. Son visage est le miroir de ses émotions contrastées, déchirées.
    Ce sentiment d’immersion est renforcé par le fait - chose rare - que le film a été tourné dans l’ordre chronologique ce qui permet à l’acteur de jouer par palier pour être au plus juste de son émotion dans sa descente aux enfers et sa tentative de rédemption. Une sorte de Beethoven moderne et alternatif en fait.
    Evidemment une prestation n’est réussie qu’à l’aune de ses partenaires, Olivia Cooke (« Ready Player One ») emballe le tout. Tout comme Riz Ahmed, elle habite son personnage et le transcende à chaque scène.

    Le réalisateur Darius Marder (scénariste de « The place beyond the pines ») frappe fort avec son premier long-métrage. Même si ce n’est pas sa première réalisation – il avait déjà réalisé le documentaire LOOT – la maîtrise est stupéfiante. C’est d’ailleurs une approche quasi-documentaire qui nous est proposée, renforçant la crédibilité du propos et louchant vers le cinéma-vérité cher à la Nouvelle Vague. Sentiment appuyé par un tournage dans l’ordre chronologique, le choix d’une pellicule à l’ancienne, qui donne ce grain si particulier, et un montage fabuleux. On dirait un film d’auteur français dans sa sobriété, conforté d’ailleurs par la présence de Matthieu Almaric

    Et je monte le son ! Et je descends le son…
    Comme vous l’avez compris, un soin très particulier a été accordé au niveau du son pour rendre l’immersion encore plus réelle, palpable. Normal, le son a été pensé en amont du tournage et est vraiment partie intégrante du film, c’est quasiment un personnage. Il faut saluer l’énorme boulot de Nicolas Becker, ingénieur du son, sans qui ce film n’aurait certainement pas eu la même puissance ni la même intensité. Il rend l’expérience auditive inouïe, perturbante et angoissante.

    « Sound of Metal » est un des chefs-d’œuvre de l’année. De ceux qui vous marquent de leur sceau à vie car on ne peut décemment pas sortir indemne d’une telle claque cinématographique ! Il n’a pas malheureusement pas obtenu l’oscar du meilleur film, le destin en a décidé autrement alors à nous d’en faire un succès sauvage dans les salles !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 328 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 décembre 2021
    Ce film est malin.
    Vraiment très malin je trouve…

    Ça se ressent dès les premiers plans.
    Écran noir. Guitare grinçante. Ruben apparait, torse nu, assis derrière sa batterie.
    Il est concentré. Il attend.
    Il attend le moment où il va falloir tout donner.
    Le cadre se resserre progressivement. On intériorise sa situation.
    La guitare tient alors la note. Ruben relève les yeux.
    Il est prêt.
    Sa tête se met à osciller en rythme avec les errances de la guitare.
    Il ferme les yeux. Il se perd dans l’instant.
    Contrechamp. Ruben a face à lui la chanteuse et guitariste du groupe. En flou.
    Ce n’est pas elle le sujet.
    Au fond ce n’est même pas Ruben non plus.
    Non. Le sujet c’est ce que ressent Ruben.
    Ce qu’il perçoit.
    Ces sons de métal.
    Une notion amenée à se transformer au fur et à mesure du film au point de le contenir à lui tout seul.

    Ah ça !
    Voilà ! Du cinéma. Du vrai. Du comme je l’aime !
    Cette intro tu ne peux la faire qu’en cinéma et la vivre vraiment qu’ainsi.
    Même ma description au fond ne fait qu’esquisser vaguement ce qu’elle est vraiment.
    Car cette introduction est clairement une introspection par les sens.
    Et si je la trouve si chouette c’est justement parce qu’elle est à l’image de l’ensemble de l’œuvre. Elle est un empire des sens.

    Toutes les scènes qui suivront ne seront que ça. Une exploration à travers les sens.
    Des images. Des caresses. Des gestes précis.
    Et surtout des sons.
    Des sons qui soudainement s’étouffent.
    …Et c’est à partir de là que tout un équilibre se met à vaciller.

    En allant voir ce film je n’en connaissais rien du tout.
    Je ne savais pas ce qui allait arriver. Et pourtant tout a su prendre sens dès le départ.
    Aucun plan n’est gâché. Aucune information n’est à laisser de côté.
    Tout ce qui a été vécu durant les premières minutes rentre soudainement en écho avec tout ce que l’on voit.
    Plus rien n’est pareil. Un seul sens manque et toute l’harmonie est perdue…
    Un seul sens manque et plus rien n’en a alors… De sens.

    Par bien des aspects, « Sound of Metal » ne raconte vraiment pas grand-chose d’exceptionnel.
    D’aucuns pourraient même lui reprocher de suivre un parcours au fond bien misérabiliste.
    Un musicien bohème qui perd l’ouïe devient soudain un musicien qui perd la musique, donc le plaisir, mais aussi l’argent, donc la bohème… Et la fille qui va avec.
    Tout est amené à s’écrouler. Plus rien ne semble pouvoir être comme avant.
    Il y a d’abord le déni. La colère. Puis à nouveau le déni.

    Mais ce qui fait que ce film n’est pas un Dardenne c’est qu’il fait tout transiter par les sens.
    Et bien au-delà des sons c’est aussi par les cadres que Darius Marder assure une véritable emprise par les sens.
    Cela passe par un Ruben qui chancèle avec un cadre qui le perd dans un parking bien large et bien vide quand Lou s’en va. Un parking qui n’a d’ailleurs plus rien à voir avec l’image presque charmeuse et roots des premiers temps.
    Un Ruben au regard qui se perd.
    Un Ruben bientôt contraint de parler le regard en biais…

    Il y a aussi un véritable art de la musicalité dans ce film.
    Pourtant la musique au sens littéral du terme est pratiquement absente des deux heures que durent ce « Sound of Metal ».
    C’est que la musique est ailleurs.
    Dans les silences. Les paroles brèves. Les répétitions.
    Prenez cette scène de la première discussion entre Ruben et Joe par exemple…
    Il y a dans ces échanges quelque-chose de presque magique où tout se dit dans les silences.

    spoiler: C’est le cas au début de l’échange quand Joe entame la conversation. « Comment tu vas Ruben ? » Ruben dodeline quelque peu de la tête. Peine à rester en place. « Ça va. – Tu es toxicomane ? Ruben marque un long silence. Son regard fuit. On ne sait plus si c’est pour lire l’écran ou pour fuir la réalité. – Yep. – Tu prenais quoi ? – De tout. Surtout de l’héroïne…. De l’héroïne. Le regard de Ruben se fige sur celui de Joe. – Tu as eu envie d’en prendre depuis que tu es sourd ? Ruben réfléchit. Il regarde dans tous les sens. Le silence s’étend de manière presque interminable. Il finit par répondre. – Aujourd’hui n’est pas un bon jour… » Ici, l’essentiel s’est clairement dit hors des mots. Il s’est dit dans les yeux. Dans les moments de réflexions. Dans les non-dits. Et à cela s’ajoute une musicalité qui s’exprime notamment sur la fin de l’échange. « Ça fait longtemps que t’es clean ? – Quatre ans. Ruben associe à sa parole un geste vif, avec quatre doigts tendus vers le ciel. – Quatre ? – Mouais. – Et tu as besoin d’aide là maintenant ? Ruben ne tient subitement plus en place. – Je crois que je devrais vérifier comment va Lou. – Ça fait longtemps que tu es avec elle ? Il s’arrête dans son geste. Il se rassoit. – Quatre ans. » Même geste, les doigts tendus vers le ciel. Tout un parcours et toute une situation viennent d’être dressées, juste avec ce motif des quatre ans. Juste avec ces ruptures. Ces silences. Elle est là la putain de musicalité de ce film. Et ça sonne comme une mélodie à mes oreilles.


    Malgré tout j’avoue que passé le premier tiers, l’emprise du film a commencé à se desserrer sur moi.
    On rentre dans une autre phase.
    Le commencement d’une nouvelle vie.
    L’idée qu’au fond on va désormais assister à quelque-chose d’un brin pédago.
    « Le dur apprentissage du handicap de Ruben » un peu comme un « Patients » de Grand corps malade (en plus beau néanmoins.)

    Mais il a suffi que Ruben refasse du tambourin sur le métal d’un toboggan pour que soudain les sens reprennent le dessus et surtout de l’intérêt.
    Le dernier tiers opère une sorte de synthèse de parcours.
    Il y a eu la vie d’avant. Le choc. La nouvelle vie… Et puis enfin…

    spoiler: …La tentative de retour à la vie d’avant.


    Or là, encore une fois, « Sound of Metal » revient à ses premières forces.
    Le talent pour jouer des cadres, des sons, des dissonances… Et surtout des situations où l’essentiel se trouve dans les silences et les gestes plutôt que dans ce qui est vraiment dit.

    spoiler: Moi par exemple, ce moment dans le lit entre Lou et Ruben, je l’ai trouvé une fois de plus merveilleux. Ils se sont retrouvés. Ils sont heureux. Mais ils ont beau essayer de faire comme avant, plus rien n’est justement comme avant. Ruben a ses implants. Lou est retourné à un look plus sage. Plus de van mais un lit bien douillet. Lou qui se cale bien et qui à besoin d’eau… …Et sitôt Ruben évoque la possibilité de reprendre les concerts qu’il comprend. Elle a beau lui avoir dit oui qu’il a entendu la dissonance. C’est à ce moment là qu’il comprend que le passé est mort ; qu’il est vain de revivre comme avant. Un long silence s’installe avant qu’il puisse enfin le dire… « C’est OK. Lou… » comme un renoncement. Cette scène, une fois de plus, c’est un bijou.


    La musicalité de ce film est tellement limpide que ce dernier aboutit d’ailleurs sur un final certes attendu mais qui présente au moins ce mérite d’un sentiment d’harmonie conclusive qui, moi, m’a beaucoup parlé.

    spoiler: D’un seul coup, le sens manquant qui était perçu comme le sens central et essentiel devient le sens de trop. Il devient le son de métal qui rompt l’harmonie. Et sitôt on l’ôte que tout devient plus agréable. Sans le son, un clocher reste beau à regarder ; des jeux d’enfants restent toujours aussi charmants à observer , la lumière dans les arbres a toujours la même charme envoutant…


    Alors oui. Il y a beaucoup d’évidences là-dedans.
    Mais la partition a eu ce mérite de l’élégance. Ce mérite de l’harmonie.
    Ce mérite de l’émotion.
    Et le plaisir que l’on peut prendre à un spectacle tient peut-être parfois qu’à ça.
    …A cette simple emprise des sens qu’un film est capable d’exercer sur nous.
    Alice025
    Alice025

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    4,5
    Publiée le 7 septembre 2020
    Premier coup de cœur de la compétition de Deauville, « Sound of metal » retrace l'histoire d'un musicien batteur qui va peu à peu devenir sourd. Le réalisateur fait en sorte que l'on se mette à la place de Ruben, en nous faisant entendre les acouphènes, les bourdonnements, le silence qui s'installe peu à peu. C'est angoissant, oppressant et on ne peut que ressentir de la compassion, et avoir mal au cœur pour lui et pour sa compagne, pour sa vie de musicien qui s'effondre.
    Bien sûr, il est aussi question d'adaptation à une nouvelle vie par l'apprentissage d'un nouveau langage et par le soutien d'une communauté. Riz Ahmed nous offre une très belle interprétation qui ne nous laisse pas indifférent. Déchirant et plein d'espoir à la fois.

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