Les 15 premières minutes sont accrocheuses... Et ça s'arrête là. J'ai du mal à comprendre que des spectateurs se soient évanouis pendant la séance. Peut-être n'ont-ils pas l'habitude du genre, parce que franchement, il n'y a pas de quoi générer une once de malaise. Ou plutôt si, de par la médiocrité de l’œuvre.
Esthétiquement, c'est très moyen. Les plans larges alors que la scène mériterait un plan rapproché, les séquences tournées caméra à l'épaule qui apportent surtout un inconfort visuel (mais dont le but était sans doute de créer le malaise ?). L'élocution des acteurs est approximative, ou alors c'est la prise de son qui était défaillante, toujours est-il que j'avais l'impression d'entendre des "djeunz" ânonner les 3/4 du temps, sans forcément avoir le ton adapté.
Scénaristiquement... Les scènes s’enchaînent parfois sans réelle logique, sans forcément apporter grand-chose à l'histoire, à part une volonté de faire du gore (d'essayer du moins). Et là encore, c'est raté. On a droit à des plans nichons qui n'apportent rien, si ce n'est de voir des nichons. On met 1h à arriver au cœur du sujet, pour au final... ne rien en faire, on continue à voir les élucubrations d'une végane cannibale étudiante en médecine vétérinaire.
La scène de dépucelage de la principale protagoniste par son colloc gay (?!) n'apporte rien, à part un plan cul d'une sensualité et d'une charge érotique inexistantes, et qui nous tombe dessus comme un cheveu sur la soupe. Tiens d'ailleurs, quel est le rapport entre la trichotillomanie (le fait de manger ses cheveux) et le cannibalisme ?
On véhicule allègrement la légende du chien devenu mangeur d'homme et donc danger public parce qu'il aurait mangé le doigt de sa maîtresse (sans l'avoir attaqué), et mention spéciale à l'absence total de réaction de toute la famille à l'annonce de son euthanasie (!!!). Pire, l'aînée semble trouver ça particulièrement marrant compte tenu du message qu'elle envoie à sa cadette, qui ne s'en émeut pas plus que ça non plus. Même moi qui suis habituellement mal à l'aise quand on met en scène ou suggère la mort d'un animal à l'écran, je n'ai rien ressenti de particulier. Bref...
Niveau gore, on atteint des sommets... de médiocrité. Si ça c'est gore au point de vous faire tomber dans les pommes, je vous déconseille de vrais films gore comme Braindead (comico-gore à souhait, et contrairement à Grave c'est volontaire et parfaitement dosé) ou la trilogie des Zombies de Romero (Day of the Dead contient de quoi vous faire faire un arrêt cardiaque tant visuellement que psychologiquement, petites natures s'abstenir).
Ce film est effectivement un chef-d’œuvre, qui mérite sa place dans mon top 10 des pires films que j'ai pu voir... A croire qu'il a été tourné pour montrer exactement ce qu'il faut éviter de faire dans un film d'horreur. Le genre est difficile, tant il est aisé de se planter en faisant quelque chose de ridicule, de rater la montée de l'angoisse, et c'est exactement ce qui se passe ici. La sauce ne prend pas, on a juste un étalage de scènes sans réelle cohérence et même sans réel gore à l'exception de quelques passages.
La cuisse d'Adrien à moitié dévorée
est sans doute le seul réel moment gore, mais là encore aucune cohérence :
l'aînée est déjà là depuis au moins un an, et c'est seulement maintenant qu'elle se met à bouffer ses petits camarades ?
Ok.
L'ensemble me donne l'impression qu'on a laissé du matériel de pro à des amateurs qui ont voulu se lancer dans un genre qu'ils ne connaissent absolument pas et dont ils ne maîtrisent pas les codes. Ce n'est ni malsain, ni dérangeant, c'est juste mauvais.