« Place publique » en se plaçant dans le cercle d’un célèbre animateur d’une émission connue sur la mauvaise pente, devient une peinture très cynique, caustique en dressant des portraits au vitriol sans concession.
Ceci à commencer par celui du héros lui-même, ce fameux Castro dont Pierre Bacri livre une performance à sa mesure, c’est à dire du cousu main dans l’art de la dérision désabusée !
Il fallait vraiment plonger dans ce milieu, bobo, prétentieux et surfait pour analyser de près les comportements, les lignes de conduite des uns et des autres.
Ici à travers la fête et la danse, chacun en prend pour son grade, l’hypocrisie étant de mise par une façade de bon aloi qui cache chez beaucoup un mépris des plus cruel...
On séduit pour soi, uniquement pour soi et son petit intérêt personnel, afin de mieux se débarrasser ensuite quand le tour est joué, d’autant plus que le compte à rebours égrène les années et que les temps deviennent durs !
Dur de voir en effet que l’on ne fait plus l’affaire dans ce milieu, et que la chair fraîche nous pousse dans le fossé pour elle briller de mille feux et encore plus que la génération précédente !
Règlements de compte, en famille, entre ex-conjoints, entre amis ou pseudo-amis, voire entre voisinage y font en outre une entrée fracassante avec des échanges verbaux de haute volée !
Tout est donc petit à petit livré en pâture sur la place publique avec débordement, perte et fracas...
La place des réseaux sociaux, avec ces vidéos postées aussitôt sur le net, sera aussi diablement révélateur de notre époque avec des conséquences immédiates instructives, d’ailleurs très bien analysées.
Alors oui sans doute, ce n’est peut-être pas le meilleur film d’Agnès Jaoui dans ce duo qu’elle forme avec Jean-Pierre Bacri, bien qu’on les retrouve une nouvelle fois avec plaisir ainsi qu’une Léa Drucker très en forme, ceci à cause d’une mise en route un peu conforme et longuette, mais en définitive on y ressort tout de même à chaque fois, en se disant que ce cinéma est toujours sacrément intelligent !