J'aime bien Agnès Jaoui, vraiment. Mais déjà que ces derniers films ne m'avaient qu'à moitié convaincu, celui-ci apparaît vraiment comme le titre de « trop ». Alors OK, il y a une certaine cohérence, l'actrice-réalisatrice n'hésite pas à critiquer un certain milieu... Et après ? On reste tellement dans l'entre-soi, les bons mots un peu faciles, ces personnages typiques que cela en devient vite lassant, pour ne pas dire parfois pénible. Une « satire » des bobos par une bobo ? Admettons, mais lorsque c'est aussi vain qu'ici, cela n'a pas grand sens. Je ne sais pas très bien à qui « Place publique » s'adresse. Le grand public ne se reconnaîtra clairement pas dans ces héros sans envergure, les fans de Jaoui vont finir par se lasser de la voir refaire constamment le « même » film, les bobos (ce qui va un peu de pair avec les fans de Jaoui, certes) trouveront sans doute la peinture trop sévère... Non, vraiment, je ne vois pas. Après, j'ai bien conscience que tous les reproches que je peux faire au film sont volontaires chez l'amie Agnès. Comme je l'ai écrit auparavant, elle est logique avec elle-même, dans son propos, sa description. Maintenant, critiquer le vide par le vide, difficile d'espérer autre chose que du vide, le rythme parfois poussif et la succession de scènes laborieuses venant renforcer ce sentiment. Il y a quand même quelques moments, des sourires, notamment grâce à un Jean-Pierre Bacri en très grande forme. D'ailleurs, je reconnais que dans la dernière ligne droite, la comédie finit par trouver un ton, une pertinence, notamment dans l'écriture, lui convenant beaucoup mieux. Dommage qu'il n'en n'ait pas été de même dès le départ, l'impression d'ensemble restant très en-dessous de ce qu'a pu proposer Agnès Jaoui à ses débuts et l'excellent « Goût des autres ». Déception.