Nolan met en scène un épisode majeur, bien qu’oublié, une défaite aux couleurs héroïques, en y insufflant sa propre vision du courage et un jeu temporel.
La résistance acharnée de l armée Française y est , hélas, occultée ; grâce au sacrifice du corps de couverture français, 340 000 soldats alliés échappent à la captivité.
Nolan, c’est l’anti Peter Jackson : ses armées, ses bateaux, ses avions sont réels. Il a écumé les ports et les aérodromes pour fourbir ses armes. Seuls les Stuka et le Heinkel 111, des espèces disparues, sont joués par des modèles réduits. Tout le reste marche, flotte et vole.
La soif aussi , était présente : une scène, au début du film, l' évoque.
L' anxiété liée à l ' attente de l' embarquement , Nolan a su l' a faire ressentir.
L ’image est nette, parfaite, la mer est belle. Les décors contemporains irriteront les puristes, mais Nolan nous rappelle que la guerre est intemporelle. Autant la musique d’Hans Zimmer est froide et insistante, autant la bande son est adéquate. Écoutez le bruit du moteur Merlin, le staccato des mitrailleuses, le grognement étouffé du diesel marin, le chant du ressac, le grincement amer de la tôle froissée et meurtrie, les derniers battements des pales mourantes, les cloisons enfoncées, les chavirages et les naufrages. Tout sonne juste. Je conserve en moi le râle plaintif des bateaux touchés à mort, les efforts désespérés des survivants, les cris des noyés, des brûlés, des écrasés.
Tout au plus regretterai-je le manque de figurants sur la plage vide. Où sont les millions de débris de l’armée battue ?
La grève est trop propre ...
La séquence du retour est poignante. Le contraste est violent. La campagne anglaise est paisible
Fin politique, Churchill a magnifié le rembarquement. Le muant en victoire, il entend reconstruire au plus vite son armée.-Echange laconique et révélateur :-
" On a fait que survivre ! "
- " C’est bien assez ..."