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    Le Dernier duel
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    Michael R
    Michael R

    107 abonnés 1 272 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Un GRAND film ! Non seulement par sa reconstitution de la France du 14ème siècle, son casting prestigieux (et notamment l'excellence de Jodie Comer et Adam Driver), la réalisation tantôt chirurgicale tantôt épique et pleine de fureur. C'est surtout c'est un drame intime en 3 actes, soit 3 versions d'une même histoire. Le dispositif pourrait être redondant, pourtant il est ingénieux, et en épousant le point de vue des 3 protagonistes principaux, il fait évoluer la trame jusqu'à remettre chaque personnage en perspective. Si l'époque est virile et rugueuse, l'histoire est aussi incroyablement moderne et féministe et mène à un duel final d'une puissance inouïe.
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 370 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
    Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
    Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    536 abonnés 954 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    Ridley Scott n'aime rien tant que revisiter le passé pour y plaquer ses obsessions formalistes aussi bien que thématiques. Qui n'a pas tracé le parallèle évident entre son premier long Les Duellistes et Le Dernier Duel ? Arrêtez, on l'a tous fait. À notre décharge, au delà du titre qu'on a tôt fait d'interpréter erronément, les deux œuvres partagent bien quelques similarités : film d'époque, la France, un affrontement. Mais s'il y a un aspect qui traverse la filmographie de Scott de ses débuts jusqu'à la dernière décennie (la plus noire), c'est l'hubris. De son magnifique Cartel jusqu'à Tout l'argent du monde en passant par la duologie Prometheus/Covenant, le cinéaste a passé ses dernières années à scruter l'âme d'hommes qui aiment à se raconter plus grands ou plus beaux qu'ils ne le sont. Le voir adapter une page d'Histoire française divisée en trois points de vue - un chevalier, un écuyer, et une femme - laissait entendre que cette distorsion de la réalité serait bien présente là-aussi. Pour ceux qui craignaient un film courant après les faveurs d'une partie du public, concernée par les mouvements de libération de la parole, il va falloir de toute urgence qu'ils révisent un peu la carrière de Ridley Scott. Parce qu'en termes de progressisme ou de charge contre l'ordre patriarcal, le sieur est en première ligne depuis perpète (Alien, Thelma et Louise, pour les plus évidents). Avec The Last Duel, il réussit un doublé inattendu. Il signe l'un de ses meilleurs travaux et fait de ce film d'époque la meilleure caisse de résonance avec la notre.

    Chacune de ses incursions dans l'Histoire offrirent des expériences qui ont marqué au fer rouge l'imaginaire cinéphilique. Le secret ne réside pas sur la question de véracité - une notion qui n'a pas grand sens au cinéma puisque tout est affaire de vision, choix et dispositifs artistiques - mais sur l'incroyable capacité à créer des atmosphères ou des univers fourmillant de vie et d'envergure. Le Dernier Duel rappelle en dix minutes chrono que si on parle fresque, ampleur, rage et sang, Ridley Scott est toujours l'un des meilleurs en activité. Panoramiques sur des troupes qui chargent ou sur les paysages français, séquences dans les forts, cathédrales ou lors de banquets chargés en victuailles, sans oublier les échauffourées bien sauvages ; on y croit parce que tout semble concret, spontané en dépit du travail - qu'on devine monstrueux - pour coordonner tous les départements (photographie, son, lumière, costumes, figuration). Au final, le souffle qui se dégage de l'œuvre est incontestable. Fidèle à son habitude, Scott filme à plusieurs caméras, vite et bien. La précision des plans et du découpage laissent KO debout, notamment lors des nombreuses séquences dialoguées ajoutant des nuances à chaque personnages.

    Le scénario écrit à trois (Ben Affleck, Matt Damon, Nicole Holofcener) a beau opter pour une structure à la Rashōmon (un même évènement raconté selon trois perspectives), le résultat final élargit le cadre pour passer du fait divers au constat social terrifiant. Loin de se cantonner à une position omnisciente et manichéenne, Scott se concentre sur les nuances grisâtres qui colorent et ternissent peu à peu le diorama d'une société encrassée par l'avidité phallocrate où l'orgueil et la mise en scène supplantent toute notion de justice et de raison. La parole ne compte pas, seul le sang importe aux structures de pouvoir qui transforment le procès en spectacle, flattant les bas instincts d'une plèbe pour mieux balayer sous le tapis les réalités sociologiques qui pourraient les menacer. Ça vous rappelle quelque chose ? Normal. À ce niveau, les quarante dernières minutes où tout se joue et se dénoue (?) sont proprement tétanisantes. En sortant de la salle, on reprend son souffle mais on a encore l'estomac bien retourné. Le résultat est clair, la situation est-elle réglée pour autant ? À vous de le dire, quoique Ridley Scott a son idée sur la question. Compte tenu de sa virtuosité et de sa pertinence, difficile de lui donner tort.

    Tandis que les minutes défilent, la superposition des versions fait apparaitre de subtiles discordances, de légères modifications dans les gestes, paroles ou regards. Plus que le décorticage d'un évènement précis, Le Dernier Duel décrypte la chaîne de divergences qui a permis à la gangrène de s'enraciner. Le point d'origine, l'hubris. D'abord, le chevalier persuadé d'être vaillant parti en croisade pour son honneur avant tout. Puis le prétendu écuyer tellement imbu de lui-même qu'il plie la réalité à ses fantasmes. Comment pouvait-il en être autrement quand l'ascension sociale se mesure à ce que vous possédez de terrains et de biens meubles parmi lesquels les gens, en particulier les femmes ? Le choc ne résulte pas d'un schéma simpliste gentils/méchants mais bien de la prétention d'honnêteté chez d'authentiques ogres à face humaine. Le film va même plus loin et pointe le doigt sur l'hypocrisie et l'absence d'empathie qui ont laissé sinon encouragé la prolifération de ce cancer, à force d'inaction et d'inversion accusatoire.

    Le Dernier Duel est probablement le film ayant le mieux réussi à cerner toutes les composantes d'un problème dont on commence à mesurer les conséquences aujourd'hui. Je tire donc mon chapeau à toute l'équipe toute entière parce qu'il en fallait de l'audace pour transformer l'exercice en miroir de notre temps. En premier lieu, je salue le contre-emploi de Matt Damon, phénoménal dans un rôle qui savate férocement son image proprette. Adam Driver se joue habilement de son glorieux apparat pour infuser un parfum de dépravation abjecte. Quant à Ben Affleck, il se livre à un surprenant cabotinage avec ce rôle de noble impie et odieux. Une distribution de mâles en plein numéro d'autocritique néanmoins dominée par une Jodie Comer tout simplement éblouissante. Sans jamais verser dans l'excès, l'actrice fait montre d'une force et d'une délicatesse prodigieuses, qui culmine dans un final où le cœur bat à la chamade avant tout pour elle. Comer propulse littéralement le film dans une autre dimension jusqu'à l'explosion de violence où Scott rappelle sa maîtrise dans les confrontations physiques (on ressent les coups, on a peur et on a mal).

    Si je devais pointer quelques réserves, cela resterait minime. Il est dommage qu'un thème musical fort n'émerge pas de ce magnifique tableau, sans manquer de respect à l'immense talent de Harry Gregson-Williams. S'il joue à merveille sur les nuances du texte, Ridley Scott aurait pu pousser davantage les procédés scénographiques afin de jouer encore plus sur les dissemblances entre les trois versions. Tout cela reste périphérique, tant la réussite artistique crève les yeux. Les 2h30 filent mais on a largement le temps de s'imprégner de l'univers et d'en ausculter les lignes de fracture. Fresque dramatique, charge endiablée, œuvre chorale mariant l'intime, le politique et le sociétal,...Tout ça d'un seul tenant. Mais on a pas fini de s'y replonger. Rien de tel qu'un film d'époque pour parler de son époque. Virtuose en diable, le metteur en scène offre son meilleur film depuis Cartel.
    Citrouilleman
    Citrouilleman

    78 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2021
    Une très belle réalisation et une interprétation très juste font de ce film un très bon moment de cinéma. A noter le bon scénario en 3 parties présentant le point de vue de chacun des protagonistes. Une réussite.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 814 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 octobre 2021
    Le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille.

    C’est Ridley Scott qui retrouve le moyen-âge après Robin des Bois en 2003. Il adapte le livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 décembre 1386" ("The Last Duel : A True Story of Crime, Scandal, and Trial by Combat in Medieval France"), écrit par l'universitaire américain Eric Jager. Le scénario a été écrit par Ben Affleck et Matt Damon, les deux présents dans le film, ainsi qu’avec Nicole Holofcener.

    J’ai trouvé cette nouvelle réalisation de Ridley Scott excellente.



    Le Dernier Duel va donc nous plonger en plein cœur du Moyen Âge à une époque où les affrontements avec les Anglais sont légion. Le roi de France est alors Charles VI. On va retrouver des personnages ayant réellement existé en les personnes de Jacques Le Gris et Jean de Carrouges. Ils vont donc participer au dernier duel judiciaire. Cette pratique consistait à s’affronter à mort suite à un différents, en voyant le vainqueur du combat considéré comme étant celui désigné par Dieu pour être la personne bien fondée des plaidants. Ce jour du 29 décembre 1936 inspira des écrivains comme Jean Froissart et Voltaire.

    Notre côté chauvin aurait aimé que cette histoire nous soit contée par un Français, mais il faut reconnaitre que Ridley Scott le fait à merveille. C’est ce qu’on appelle du grand cinéma. Il n’y a pas à redire là-dessus. Les moments épiques vont être nombreux notamment grâce à des batailles à couper le souffle. Certes il y a beaucoup de violence, mais c’était la norme à l’époque. La musique va venir nous emporter dans cet élan. J’ai aussi adoré le fameux duel. Il sera très authentique sans fioritures. On entend résonner le bruit du métal s’entrechoquant. L’immersion est totale avec une colométrie terne comme pour symboliser la dureté de l’époque. De plus, on aura droit à des décors et des costumes grandioses. Je me croyais vraiment au XIVème siècle. Si on rajoute les plans sublimes, la réalisation touche la perfection.



    Toute cette apparence génialissime ne va pas se faire au détriment du scénario. J’ai adoré la construction en trois parties qui nous est proposée. Une du point de vue de Jean de Carrouges. Celle-ci va débuter et nous présenter tous les événements. La force de ce chevalier est bien misée en avant, ainsi que le fait il ne soit pas le plus aimé de la cour. Pour continuer, c’est celui de Jacques Le Gris. Celle-ci va faire relativiser les éléments vus par Jean de Carrouges. Cet écuyer est beaucoup plus malin et moins dans la force. On voit comment il s’attire les faveurs des seigneurs. Pour conclure, ça sera par la vision de Margueritte. Elle va être en décalage car c’est son point de vue de femme, sur des actes que les hommes voient de bonnes manières alors que ça ne l’est pas du tout. L’occasion de nous donner un message à tendance féministe ayant un écho aujourd’hui. Les trois sont parfaitement complémentaires. J’ai adoré revoir les mêmes scènes mais avec des différences tout de même, allant de points-clés à certains détails. Chacun va pouvoir se faire son idée sur la vérité. Cela permet d’appréhender l’intrigue autrement.

    Cette construction fait que les personnages sont en constante évolution. Il est dur d’avoir un avis figé sur eux. On va passer par toutes les émotions grâce à eux. Le casting est tout simplement extraordinaire. Matt Damon va être comme à son habitude parfaite dans son rôle. Il respire la violence. Je ne suis habituellement pas fan d'Adam Driver mais il respire son rôle. Il maitrise l’aspect ingénieux de celui-ci. Je salue aussi une Jodie Comer impressionnante. Elle est dans la lignée de la bonne impression laissée dans Free Guy. En rôle plus secondaire, on n'aurait pas pu rêver mieux que la performance de Ben Affleck.
    DamienReloaded
    DamienReloaded

    30 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 décembre 2021
    S'il n'est pas toujours agréable de voir notre histoire être revisitée par Hollywood et son casting anglo-saxons, notre chauvinisme est indéniablement laissé de côté face à la maitrise de Ridley Scott.
    À 84 ans (!!), le metteur en scène parvient à mettre en image une histoire sans fausse note, qui résonne évidemment avec l'époque actuelle et son lot de "me too" parfois douteux.
    Et c'est là, où le film fait preuve d'intelligence, le film n'entend pas prendre un parti pris et laisse le spectateur seul juge sur la culpabilité du désigné coupable ou de l'accusatrice.
    Techniquement, la superbe photographie met en lumière ce superbe film d'époque, au casting irréprochable, dont même la VF se veut de grande qualité.
    Nous sommes donc heureux de retrouver un grand cinéaste, bien plus inspiré que quelques années en arrière (on parle de Convenant ?). A voir !
    cocolapinfr
    cocolapinfr

    70 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Le Dernier Duel n'est pas un banal film historique à gros budget. Le Dernier Duel est un film très bien équilibré dans sa narration et dans sa mise en scène (spoiler: l'histoire est racontée tour à tour selon 3 points de vue différents) l'intérêt cinématographique va bien au-delà du scénario, de la reconstitution, du thème moyen-âgeux, de l'ambiance impitoyable: il arrive à atteindre un intérêt psychologique en proposant au spectateur de jouer à différencier les perceptions de ses personnages.
    Pendant quelques minutes j'ai eu peur que le film tombe dans le pamphlet anti-patriarcat. En effet, une ambiguïté est maintenue sur les personnages (jusqu'à la mère de Jean de Carrouges et Marie l'amie de Marguerite), ambiguité qui n'existe pas lors du chapitre de Marguerite "La vérité selon Marguerite : La vérité". Et c'est ici le seul reproche que l'on peut faire au film. Reproche que l'on pardonnera facilement à Ridley Scott en ces temps de libération de la parole féminine, où prendre un tel risque serait mal reçu médiatiquement. La vision de Marguerite: la vérité absolue, est en opposition avec la vision des 2 personnages masculins qui jouent chacun un rôle entre clarté et noirceux, chose très bien résumé par la mère Carrouges "peu importe la vérité".
    Sur cette base, l'argument que Marguerite n'a "rien à perdre" est fortement mis en avant, et il est très intéressant que cet argument soit par la suite questionné et remis en doute par les différents personnages (le mari risquant sa vie, l'enfant risquant d'être orphelin).
    Le Dernier Duel est donc une bonne pioche (dans le top des films de l'année) et se paye le luxe de nous questionner sur nos perceptions (sans toutefois dépasser le seuil du politiquement incorrect).
    N'oubliez pas de voir le récent "The Green Knight" au style moyen-âgeux fantastique.
    lmc-3
    lmc-3

    275 abonnés 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Magnifique Ridley Scott.

    Une succession de trois version des faits aux différences de différentes échelles, allant des plus flagrantes aux plus petites, jusqu'aux plus subtiles à ne pas louper, la caméra allant même jusqu’à suivre la personne qui la raconte, un récit général propre, excellemment bien écrit, des décors grandioses, un respect du contexte d’époque (comme rarement) fidélisé, entre vêtements, perruques et crasse, ici on a affaire à la boue et au sang coagulé, et non à des personnages sortant du pressing.
    Brutal visuellement, ne laissant aucune dentelle dans les détails les plus macabres, aussi bien dans le domaine de la guerre, que dans les différences de statut de richesses ou de sexe biologique, les riches sont riches, soyeux, les pauvres crasseux, les femmes soumises à une politique patriarcale violente où elles ne comptent pas, avec la religion et ses dogmes en ajoutant une couche.
    Parfois il arrive de se demander si cette fresque de personnages grossiers est une façon maquillée par les Américains de se moquer des français, on notera par exemple un Charles VI semblant tout droit échappé de la série ‘The End Of The F***ing World’ (pour le plus grand plaisir de ceux le reconnaissant), mais sans oublier que ce contexte existait bien également au-delà des frontières.
    Une pinte d’humour très noir autour de la vie des femmes de haut rang utilisées pourtant comme objets de vente dans des mariages arrangés, de leur vie quotidienne au-delà du viol, le film transpire la crédibilité, et la crétinerie humaine dans ses âges parmi les plus sombres.
    Féministe, il est intéressant d’aborder un thème comme celui qu’il aborde en le transposant au quatorzième siècle.
    ¨
    Un Matt Damon méconnaissable jouant un personnage odieux, un Ben Affleck blond semblant rachitique à côté de son rôle de Batman, et un Adam Driver jouant un personnage au nom semblant sortir d’une caricature malgré que ce soit tiré de personnages réels.
    Au-delà de la pertinence, de la qualité générale du visuel rendu possible par toutes ces maquettes, toutes ces tenues et tous ces accessoires, d’un éclairage aux petits oignons et d’un cadrage hors pairs, on peut aussi noter la générosité de la violence graphique et l’esthétique des cadavres, pour un tout haletant, spectaculaire, et très sombre.
    Zéro perte de rythme malgré de longues expositions de dialogues (le film étant avant tout le récit de l’accusé et des victimes AVANT d'être un film d'action): une belle claque.
    Jodie Comer, que j’ai découvert il y a peu dans ‘Free Guy’, tient parfaitement son rôle de femme bafouée déterminée, alors que le monde masculin contre elle.
    Tout monte en crescendo pour un final ne conjurant pas grand-chose, tant la notion même de justice appliquée, et la façon dont-elle est appliquée, sont grotesques, même au point de vu de cette fameuse femme.


    Pour ce qui est du négatif: même s’il ne s’agit pas d’actes sexuels en armure en plaque: sérieusement qu’est-ce qu’ils ont nos réals avec le Moyen-Age et les personnages qui réussissent l’exploit de copuler avec trois kg de robes sur soi?! Dans un film faisant tout dans la peinture, là, et pourtant ces scènes sont censées être graves, on est en plein dans le ridicule, au point de sourire quand on ne devrait pas.

    Fortement recommandé.
    Bdfoucher
    Bdfoucher

    56 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    Un excellent Ridley Scott assurément, sourcé par le livre éponyme de Éric Japer dont il ne s’éloigne que pour le narratif éclaté. L’histoire d’abord : le 29 décembre 1386, Jean de Carrouges (Matt Démon très inspiré ) affronte à Paris sous l’œil du roi Charles VI Jacques le gris (Adam Driver ) dans un duel monté à mort pour faire éclater la vérité, par Dieu, sur un viol dont a été victime Marguerite (Sublime Jodie Comer) épouse du premier. Tout tourne autour de ce fait central qui est raconté, en trois chapitres, par chacun des protagonistes, le mari absent au moment des faits, l’ami qui commet l’acte et Marguerite qui le subit. Le dernier duel fait penser immédiatement à Rashomon (1950) d’Akira Kurosawa.qui fait témoigner trois personnages pour le même meurtre avec quatre visions dans lesquels se perd le spectateur. Il y a entre les trois versions des faits identiques et des divergences: l’amitié entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris, la loyauté rigide du premier qui est un guerrier et la dévotion intéressée de l’autre qui est un courtisan. Le tour de force tient à ce que dans les trois versions le viol est bien un viol et que Marguerite qui en est la victime convainc son mari de ne pas taire l’outrage et de porter l’affaire publiquement devant le parlement et la cour qui tranchent en faveur d’un duel judiciaire, le dernier prononcé de la sorte. C’est sous cette angle que cette vieille affaire revêt une forme contemporaine même si au bout du compte Jean Carrouges lave tout autant l’honneur de son nom que la vertu de son épouse dont il attend avant tout chose un fils. Le film est brutal. Les décors urbains sont spectaculaires et les scènes de batailles, filmées en gros plans mobiles, dans le bruit des chevaux lourds et le choc des armures, effroyables. La vie est sans pitié dans ce monde sans sécurité où la société militarisée est un danger pour tous. Jean de Carrouges, vengé et réhabilité, poursuivra la guerre au service du roi . Il meurt dix plus tard à la bataille de Nicopolis sous les ordres de Jean sans Peur en Bulgarie. Sa femme, nous dit on, vivra 30 ans dans une relative prospérité. Une happy end certes mais il faut se rengorger avant de sourire tant il a fallu de sauvagerie pour en arriver là et tant la justice des hommes de ce temps ne tenait qu’à un fil, avec une foule toujours prête à acclamer le plus fort quelqu’il soit. La raison du plus fort …
    Jake S.
    Jake S.

    83 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2021
    C’est le retour en grâce de Ridley Scott ! Après une bonne dizaine d’années remplie de déceptions mais surtout animée par un cruel manque d’inspiration, le réalisateur de « Gladiator » et « Alien » nous pond un drame historique léché avec un scénario pour le moins atypique.

    « Le Dernier Duel » met en scène l’opposition de deux écuyers à la fin du XIVème siècle, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, partenaires de combat devenus ennemis lorsque Jacques est accusé d'avoir violé l’épouse de Jean, la jeune Marguerite de Thibouville. Le premier élément intéressant est sans doute le choix de subdiviser l’intrigue en trois chapitres pour nous faire découvrir les trois points de vue de cette dite « vérité ». On pourrait penser que le film se répète en repassant les mêmes scènes encore et encore mais il n’en est rien. C’est une comparaison intelligente des versions de chacun qui permet de ne pas se laisser influencer trop facilement par l’un(e) ou par l’autre (même si, comme certains l’auront remarqué, un petit clin d’œil est fait au moment de l’introduction de la vérité selon Marguerite). Je ne sais pas si ces comparaisons sont véridiques et appuyées par des faits historiques mais c’est une réussite pour « stimuler » l’histoire et rendre le scénario plus ambivalent.

    Côté acting, rien à redire, la nouvelle coqueluche d’Hollywood Adam Driver s’en sort très bien, tout comme ses compères Matt Damon et Jodie Corner. Le rôle de compte d’Alençon blond avec un bouc est assez inattendu pour Ben Affleck mais c’est tout de même convaincant ! On note également un certain perfectionnisme en terme de reconstitution des décors, des costumes et de l’ambiance globale, c’est bluffant !
    Les combats sont prenants, les disputes et affrontements verbaux haletants… on ne s’ennuie pas. Il y a une certaine tension progressive qui s’installe et il est difficile de présager (à moins d’avoir bien retenu ces cours d’histoire) quelle sera l’issue de cette affaire.

    Au-delà d’être beau et de rappeler l’histoire, le timing est sans doute bien choisi par Ridley Scott et l’équipe du film : dans une époque contemporaine où féminisme et égalité hommes-femmes prime de plus en plus, cette affaire met la lumière sur les inégalités de traitement des femmes, leur rabaissement dans la société moyenâgeuse (et même après) et la misogynie perpétuelle exercée à leur encontre par le clergé et la royauté. Marguerite se retrouve dans la position la plus inconfortable qui soit mais décide de faire face aux enjeux et risques encourus malgré les doutes de son mari et les menaces de l’agresseur en cas de délation. Tout cela au nom de la vérité et de son honneur.

    Ce drame historique fait donc écho avec les scandales et accusations actuels dans le monde du cinéma envers des réalisateurs et producteurs qui étaient intouchables jusqu’à l’éclosion du mouvement #MeToo il y a 4 ans. On utilise l’histoire pour se rappeler autrement que ces sujets sont toujours bel et bien d’actualité.
    Roub E.
    Roub E.

    986 abonnés 5 024 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juillet 2022
    Gros échec au box office, « le dernier duel » est pourtant le meilleur Ridley Scott tardif. L’évocation du dernier duel judiciaire dans la France du 14e siècle est l’occasion pour lui de parler de la culture du viol à travers le regard de trois personnages : le mari, l’agresseur et enfin la femme. Intéressant de voir à quel point il modernise et actualise le film de Moyen Âge petit à petit en présentant en première partie la vision de Jean de Carouges, chevalier noble qui se bat pour son roi et son honneur, une vision qui va être mise à mal par les deux points de vue suivant qui vont le montrer comme un personnage frustre, bas du front et dont l’honneur ressemble plus à de l’orgueil mal placé (il prend par exemple le viol de sa femme comme une offense personnelle). Puis celle de Jacques le Gris, personnage séducteur qui a réussi à élever son rang grâce à la flagornerie et l’éloquence qui ne comprend pas que Marguerite se refuse à lui alors qu’il obtient tout ce qu’il désire. Et enfin la vision de Marguerite, la plus marquante du film qui nous montre que dans une société patriarcale le femme est à la fois victime et coupable. Après avoir été violée c’est elle qui sera accusée d’avoir provoqué les choses, comme elle était accusée avant d’être une mauvaise épouse qui ne tombe pas enceinte… Passionnant sur le fond le film est aussi une réussite sur la forme, Ridley Scott retrouvant sa maestria pour les batailles épiques et les combats spectaculaires. La photo souligne un moyen âge obscur et obscurantiste ou la tradition est érigée en vertu. Agrémenté en plus d’un excellent casting ou Jodie Comer se révèle au milieu des têtes d’affiche. Un film qui aurait mérité un autre sort mais quoi de plus normal pour une œuvre qui parle d’injustice.
    moket
    moket

    542 abonnés 4 349 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 juin 2022
    Une fresque ambitieuse, une réalisation magistrale, des interprètes de haute volée, des scènes d'action à couper le souffle et une narration au parti pris assez fort... Un film intense et militant à la fois.
    pfloyd1
    pfloyd1

    135 abonnés 2 115 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2022
    Voir les deux amis d'enfance, Matt Damon et Ben Affleck dirigés par l'un des grands maître du cinéma Ridley Scott est exceptionnel !! Dans un environnement authentique du 14e siècle, à une époque difficiles où les chevaliers avaient quasi le droit de cuissage au nom de Dieu, une injustice, un affront doit être réparé par le sang, un vrai duel attend ces deux chevaliers. La belle et douce Nicole Holofcener réclame justice à travers son mari qui devra se battre, ainsi trois chapitres représentants les trois versions individuelles des intéressés seront proposé. Une histoire vraie, passionnante et cruelle nous attend. Ces trois acteurs principaux sont dirigés par une main de Maître et excelles dans leur rôle, l'histoire est haletante et l’atmosphère médiévale forte et authentique, on frôle le chef d’œuvre.
    shindu77
    shindu77

    95 abonnés 1 611 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2022
    C'est un film très solide. Tout d'abord, l'histoire est intéressante et change des films type historique/moyen âge. Le casting est très intéressant et vraiment de qualité. Le trio principal est très convaincant. La mise en scène est bonne mais le film semble un chouïa trop long quand même. Les scènes d'action et surtout le combat final est très intense.
    Vador Mir
    Vador Mir

    263 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 octobre 2021
    Bon sang, mais pourquoi faut-il que ce soit Ridley Scott qui fasse un film sur l'histoire de France ? Pourquoi le cinéma français n'est pas capable de produire ce genre de films avec cette qualité ? La recomposition est sublime, les acteurs sont excellents, notamment la prestation d'Adam Driver, impressionnant. Direction d'acteur au millimètre, le scénario est parfait. La musique, l'ambiance, l'action, tout y est. C'est du grand cinéma !
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