Si le pitch de ce "Convoi" de Frédéric Schönendörffer fait en préambule inévitablement penser au "Go Fast" d'Olivier Van Hoofstadt (2008), la comparaison s'arrête là. En effet, pour moi, on est plusieurs crans en-dessus.
Le film démarre, selon la formule consacrée, sur les chapeaux de roue ! on est embarqués sur la route au sein d'une bande d'apprentis caïds avec à leur tête un truand expérimenté organisée en convoi go-fast de 4 voitures pour remonter plus d'une tonne de came de l'Espagne jusqu'à une banlieue parisienne. Rapidement, le manque de sang froid de l'un d'eux va faire partir la mission en dérapage incontrôlé...
Beaucoup de huis-clos, avec une caméra qui passe d'une voiture à l'autre, sans s'arrêter ni ralentir (notamment sur les véritables cerveaux du réseau et c'est bénéfique pour le rythme), des scènes d'action parfois explosives, une violence du millieu montrée crûment tout en évitant une certaine vulgarité "put-a-clic" gratuite (de plus en plus rare dans le cinéma français), une photo léchée, un rythme soutenu... tous les ingrédients d'une réalisation soignée sont là. Du côté des interprétations, on retrouve dans le rôle principal Benoît Magimel, qui colle à son personnage de chef de bande froid et déterminé. Reem Kherici, qui joue Nadia, la touriste française là au mauvais endroit au mauvais moment, fait passer les émotions de son personnage dont les répliques tiennent sur un post-it. Performances à souligner donc pour ces deux comédiens en particulier.
Bref, si vous aimez les grosses berlines allemandes et les cascades, mais que vous en avez marre des films d'action "bourrin" totalement irréalistes et des fins prévisibles, ne serez pas déçu par ce road-movie aux forts accents de thriller sombre.