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    Au-delà des montagnes
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    128 critiques spectateurs

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    Christoblog
    Christoblog

    745 abonnés 1 618 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 janvier 2016
    Le temps qui passe. Les occasions manquées. La musique, le souvenir.

    Jia Zhang-Ke est le chantre de ces subtiles variations autour du même thème qui revient sans cesse : en quoi pouvons-nous contrôler notre vie ?

    Quelle logique causale unit ces moments d'insouciance vécus à 20 ans dans un monde ancien, et le présent de vieillards isolés dans un monde futuriste ?

    A travers son élégie douce et funèbre, et au fur et à mesure que l'écran s'agrandit et que l'image s'embellit, la réponse apparaît : le poids écrasant du temps annihile les tentatives de rapprochement.

    Tao aurait pu faire un choix différent dans la première partie du film, et, en un instant, donner une toute autre inflexion à sa vie. Mais le destin en a voulu autrement.

    Au-delà des montagnes n'est peut-être au final que cela : l'examen minutieux et sublime des plus tristes possibles. L'employée de l'agence de tourisme, dans la dernière partie de quasi outre-temps, détourne d'un mot anodin des retrouvailles possibles.

    Film merveilleux peint sur la fine trame du temps, chronique des occasions ratées, des histoires inabouties et de la dissolution des sentiments, Au-delà des montagnes est d'une beauté iréelle et immensément triste.

    Il ne semble promettre qu'une seule issue : à la fin ne resteront que les chansons pop.

    Et si c'était vrai ?
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    63 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 janvier 2016
    Poussée par la bande-annonce émouvante, je suis allée découvrir le film de ce grand réalisateur chinois (selon les experts) dont j'avais loupé les œuvres précédentes ("A Touch of sin", par exemple, sorti l'année dernière). Force est de constater qu'il y a une sorte d'incompatibilité entre le cinéma asiatique et moi ces derniers temps. Le japonais "Still the water" où j'ai failli périr d'ennui, le chinois "Black coal" qui m'a laissée de marbre ou plus récemment le thaïlandais "Cemetery of splendour" où j'ai lutté deux heures contre le sommeil, entament peu à peu mon enthousiasme originel. Dans une moindre mesure, celui-là ne m'a pas convaincue non plus bien que je lui reconnaisse d'indéniables qualités : l'ambition du sujet, les trois segments du film (passé, présent, futur), les deux actrices du film (extrêmement touchantes), le rôle du fils, surprenant et le plan final qui a tout de même failli m'arracher une larme… En 1999, Tao, jeune femme de Fenyang, est courtisée par ses deux amis d'enfance. Zang (arrogant capitaliste) est propriétaire d'une station service. Lianzi (effacé, moins ambitieux) travaille dans une mine de charbon. Tao finit par épouser le premier. Bien sûr, ses rêves vont se heurter à la cruauté et à l'ironie de l'existence. C'est un film sur les mauvais choix, les renoncements, l'exil, la solitude. Malheureusement, trop de scènes déconcertent (impossibles à révéler ici). En conclusion, j'ai hâte de retrouver les émotions inoubliables ressenties au siècle dernier à la vision de "In the mood for love" (Wong Kar Wai), "Tigre et dragon" (Ang Lee) ou "Épouses et concubines" (Zang Yimou ).
    alain-92
    alain-92

    306 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 janvier 2016
    Dans ce pays, au milieu duquel le modernisme côtoie les traditions ancestrales, le réalisateur déclare avoir utilisé "des séquences accumulées durant le tournage des films précédents". "J’ai trouvé intéressant, à partir de cette distance parcourue, de poursuivre la trajectoire au-delà du présent, dans le futur." a t-il confié. Pendant un quart de siècle qui nous amènera dans un éventuel, et proche futur, il suit le parcours de ses personnages allant d'une jeunesse plus ou moins insouciante à un âge plus avancé. La recherche d'un eldorado pour certains. L'enracinement dans la terre natale pour d'autres. La langue reste un barrage pour la communication. Dès le début du film, et plus exactement à Fenyang dans la province reculée du Shanxi, son héroïne ne comprend pas les paroles d'une chanson populaire cantonaise. La fin du film met en opposition un fils qui a grandi face à son géniteur avec un barrage supplémentaire, celui de la langue. Des heures après avoir ce film, certaines images restent prégnantes, autant de situations, souvent d'une grande tristesse, ne s'effacent pas de la mémoire. Un peu comme ses notes de musique, autant de rengaines accrochée à nos souvenirs et qui reviennent sans que l'on sache exactement pourquoi. Après des gestes habituels à la confection de raviolis, dans un décor sans vie, les dernières images de cette mère vieillissante qui retrouve les pas de danse de sa jeunesse sont bouleversantes.
    Lartimour
    Lartimour

    10 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 janvier 2016
    Voilà un film qui raconte une histoire étalée sur 25 ans, avec des thèmes universels.
    L'histoire commence en 1999 au fin fond de la chine rurale et minière, ce qui permettra de comprendre l'évolution des trois premiers personnages de la première partie et l'histoire de deuxième partie située en 2015 puis la fin remarquable située en 2025.
    Deux hommes, amis de longue date, l'un issu d'un milieu pauvre et travaillant à la mine, l'autre ayant prospéré avec sa station-service, sont tous les deux amoureux de Tao, jeune fille étudiante de la classe moyenne provinciale chinoise.
    Tao finit par choisir l'aisance financière, qui, pense-t-elle, permettra de donner une meilleure éducation à son futur enfant dans ce milieu difficile.
    Mais cela ne va pas se révéler aussi simple. Le père, aveuglé par l'argent dans cette région pauvre, devient de plus en plus autoritaire et mégalomane, et a les plus hautes ambitions pour son fils, jusqu'à partir avec lui, sans la mère, en Australie.
    On en arrive alors à la deuxième partie, centrée sur les difficultés financières et les problèmes de santé de l'ancien amoureux de Tao et la recherche de la rédemption de la part de celle-ci. On ne voit pratiquement plus le père, mais il est omniprésent dans le récit qui montre son autoritarisme vis à vis de son fils et son égoïsme vis à vis de son épouse Tao.
    La troisième partie du film, peut-être la plus importante, étudie le point de vue du fils, expatrié en Australie, qui ne parle plus qu'anglais, qui a perdu sa culture chinoise spoiler: (tout en étant considéré comme l'étranger par ses camarades australiens)
    , et qui à 25 ans se pose des questions sur ses racines et son identité. Ce fils va trouver un soutien auprès de son professeur de chinois en Australie spoiler: (un comble pour un chinois d'origine)
    , expatriée comme lui, ayant elle aussi des problèmes de relation avec sa mère âgée qui est au Canada et son ex-mari. Le point clé est la réaction du fils qui décide de se révolter et d'aller contre l'avis de ce père autoritaire vivant reclus en Australie, jouant constamment avec ses armes à l'instar des américains et tombé dans la déchéance suite à la crise financière. Le film montre qu'un enfant, dont le père lui a fait perdre sa culture, son identité et la relation maternelle, spoiler: (je ne parle pas des problèmes de radicalisation actuels, mais simplement de changement de culture et de rupture de lien avec la mère)
    , doit se poser lui-même des questions et une fois adulte, prendre l'initiative de reconstruire les liens avec sa mère, qui elle, n'a cessé de penser au bien de son fils.

    La mise en scène est remarquable, la réalisation est tout en finesse, avec beaucoup de retenue, mais très efficace.
    L'utilisation du changement de format du film pour montrer le changement d'époque est bien réussie. Le choix de la musique donne une petite note d'optimisme au film.
    Les thèmes de l'amour et du choix de son avenir, de l'autoritarisme du père, de l'éloignement des enfants de la mère jusqu'à la rupture identitaire et maternelle, sont des thèmes universels, vus avec la sensibilité chinoise, mais transposables à toutes les cultures.
    Ce qui est très intéressant dans ce film, c'est l'attitude de l'enfant devenu adulte.
    Cela pourrait être profitable, me semble-t-il, à nombre de cas semblables.
    Laurent C.
    Laurent C.

    239 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 janvier 2016
    "Au-delà des montagnes" n'est pas un film chinois, c'est un film universel qui raconte les méandres amoureux et familiaux de plusieurs personnages entre 1999 et 2025. Filmé à la manière d'une rivière comme le Fleuve Jaune, omniprésent, contre lequel la jeune héroïne, Tao, enfonce la voiture de l'homme qu'elle va épouser au détriment du pauvre Lianzi, le long-métrage traverse plusieurs continents, plusieurs époques, plusieurs générations et plusieurs destins. L'amour, le pouvoir, l'argent, et la famille règnent en maîtres dans cette fiction dense, pareille à une tragédie grecque. Toutes ces humanités, tantôt heureuses, tantôt malheureuses, s'aguerrissent aux peines d'amour, et tentent de survivre à la solitude profonde qui les hante. La longueur apparente du film n'est pas du tout un problème. Le réalisateur prend au contraire le temps de regarder ses personnages douter, évoluer, et grandir sans jamais alourdir les dialogues. Le rythme est juste, et échappe à la tendance parfois des films chinois à l'immobilisme ou à l'ennui. Le spectateur est emporté dans cette grande saga, généreuse, où de toutes façons il aura l'opportunité de se reconnaître dans un geste, une parole, un caractère. L'amour est universel et le réalisateur réussit à créer une émotion qui transcende les cultures et les âges. En cela, cette œuvre magnifique est une nécessité poétique et psychologique dont aucun spectateur ne devrait sortir indemne.
     Kurosawa
    Kurosawa

    520 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2016
    Après le sombrissime "A touch of Sin", le cinéaste chinois Jia Zhang-ke dresse à la fois le portrait d'une Chine en pleine mutation et l'évolution de destins de plusieurs personnages. C'est là que se situe la beauté du film, dans sa façon de représenter un pays qui penche pour une économie capitaliste au risque d'oublier ses traditions à travers ses personnages. C'est en se plaçant à l'échelle de l'intime, en racontant l'échec sentimental de Tao, la fracture langagière entre Dollar et son père (le prétentieux libéral qui ne s'adaptera finalement jamais à la culture australienne), le destin tragique de Liangzi, personnage émouvant qui s'éclipse au milieu de la partie centrale, que le film nourrit ses réflexions et stimule le spectateur. Cet effet captivant doit beaucoup au déploiement du hors-champ, lequel se développe grâce à la succession de points de vue dans les trois parties qui composent le film (le trio amoureux, Liangzi puis Tao/Dollar, Dollar); ainsi les personnages sont toujours en mouvement, même quand ils ne sont pas à l'écran. On peut toujours reprocher au film une émotion parfois forcée (la mort du père en particulier) mais impossible de ne pas reconnaître la puissance de la mise en scène, ou comment la caméra refuse de faire le contrechamp pour mieux laisser le personnage entrer dans le cadre et rejoindre l'autre. Un très beau film sur l'amour et les regrets - à ce propos l'utilisation de "Go West" des Pet Shop Boys et de "Take Care" de Sally Yeh est d'une grande finesse - étrangement oublié au palmarès scandaleux du dernier Festival de Cannes et qui se conclut sur un des plans les plus émouvants vus cette année. "Au-delà des montagnes", ou le superbe cadeau de Noël de Jia Zhang-ke.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 janvier 2016
    On avait lu bien des commentaires élogieux sur le nouveau film du grand réalisateur chinois Jia Zhang Ke. On ressort de la salle en comprenant ces derniers, sans partager tout à fait un point de vue aussi enthousiasme sur le film. Des moments de grâce, oui, on en voit plusieurs (le dernier plan notamment, une séquence enneigée d'une poésie et d'une beauté somptueuse), mais quelques longueurs viennent atténuer l'intensité de l'émotion et de l'intérêt suscités par le film.
    Il est des réflexions passionnantes du réalisateur sur l'avenir. Dans sa vision du futur, les liens familiaux - jusqu'aux sentiments eux-mêmes - se délitent. Ces réflexions sont toutefois subtiles et l'on aurait sans doute intérêt à lire différentes critiques de la presse avant d'aller voir le film afin de les apprécier pleinement. Que l'on ne s'y trompe pas : le film n'est pas non plus réellement difficile d'accès. Il s'agirait même de l'oeuvre la plus accessible du réalisateur.
    Et qu'importe que les deux heures du film ne passent pas toujours rapidement car la séquence d'ouverture comme celle de clôture sont superbes. L'idée d'y utiliser la chanson spoiler: "Go west" des Pet shop boys
    est sans doute une des plus belles idées du film et l'on n'en finit pas de la réécouter, des images du film gravées dans l'esprit.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 824 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2016
    J'avais un peu boudé A touch of sin parce que Still Life que j'avais vu à sa sortie ne m'avait pas forcément touché des masses... (mais bon, j'étais au lycée à l'époque) et à présent, après avoir vu Au-delà des montagnes, je n'ai qu'une envie, rattraper mon retard.

    Car Au-delà des montagnes est non seulement un des meilleurs films de l'année, c'est même un des grands films sur la vie en général. Je lui cherche un équivalent, un autre film qui brasserait autant de thèmes, et je n'en trouve pas.
    C'est le genre de film qui prend aux tripes, qui parle forcément à tout le monde car tous les passages de la vie sont montrés, forcément on peut s'identifier à tel ou tel personnage, à tel moment de sa vie.

    C'est la force du film, de proposer trois époques, trois tranches de vies et de s'intéresser à plusieurs personnages, à leur évolution, quitte à en faire disparaître certains de manière un peu abrupte (et pourtant avec beaucoup de justesse).

    J'ai envie de faire une petite liste non exhaustive des thèmes traités par ce film... alors il faut bien comprendre que tous ces thèmes sont abordés, mais avec une grande justesse, parce que même si on n'y passe pas beaucoup de temps, c'est toujours vrai, parce que c'est très bien écrit, très bien joué, la mise en scène, très sobre, sait montrer les personnages, les décors, faire vivre tout, faire que cette fiction soit vraie...

    Donc niveau thème on commence avec le triangle amoureux, à 25 ans... la fougue de la jeunesse, mais on également deux modes de vie, le prolétaire et le patron, la consommation, le capitalisme, l'esbroufe, la frime... Je vous laisse deviner qui choisit la fille...et ce que j'aime c'est que pour le riche, cette fille c'est juste un caprice, il pleure, il boude...

    Puis on a la déception amoureuse, forcément, la maternité, le divorce, ce que ça fait de voir son enfant se faire élever par une autre, c'est très dur, même si ça n'en a pas l'air, les amitiés passées, la maladie, la vie ouvrière, les rapports avec les parents âgés, le deuil, la séparation mère/enfant... la tradition, la perte des valeurs. Les incompréhensions liées à l'adolescence... au fait qu'on a voulu s'occidentaliser, qu'on a perdu les traditions et donc l'autorité... La liberté... l'amour maternel, la recherche d'un substitut maternel...

    J'ai rarement vu un film aussi riche et réussir ses approches avec autant de véracité.

    Alors j'ai quand même un bémol, ça serait la dernière partie que je trouve un peu plus maladroite, je vois très bien ce qu'a voulu faire le réalisateur et je trouve ça bien, mais j'ai eu un peu plus de mal à rentrer dedans... ça m'a moins touché que les deux autres où j'arrivais plus à m'identifier, là le jeune, c'est tout ce que je méprise à présent. Et pourtant je trouve quand même pas mal de scènes très justes, notamment celle en hélico.

    Bref tout ça est vraiment très bien fait, avec beaucoup de sensibilité, et j'aime voir ainsi ce que permet le temps, ce qu'il détruit, ce qu'il sauvegarde, ce qu'il permet de renouveler... et puis c'est quand même un film qui montre ce que ça fait de perdre les traditions, le "mal" que fait le capitalisme, "l'occidentalisation"... sans forcément juger les personnages, c'est limite un triste constat... et il m'attriste aussi. Peut-être qu'on peut encore faire quelque chose pour en préserver la Chine, faire qu'elle préserve ses traditions, ses valeurs... Mais pour la France c'est déjà trop tard.

    On a également une des plus belle scène de fin que j'ai pu voir... cette femme, cette musique... c'est juste beau.

    J'ai été réellement ému (et pas que pour la fin). Bref c'est très très fort comme film, c'est un film monde, un film qui parle de la vie !
    traversay1
    traversay1

    3 122 abonnés 4 629 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 décembre 2015
    Analyste sans concessions de l'évolution de la société chinoise, entrée avec fracas dans le monde capitaliste, Jia Zhang-ke remet le couvert avec Au-delà des montagnes, film en trois segments, en des temps différents de 1999 à 2025. Avouons-le tout net. Après A Touch of Sin, d'une violence et d'une acuité saisissantes, c'est une relative déception. Là où d'aucuns pourront parler de lyrisme, on peut voir aussi une certaine mièvrerie, qui commence déjà par ses leitmotive musicaux. Les trois parties sont reliées entre elles par ses personnages principaux, à l'évolution très différente, mais aucune ne suscite vraiment l'adhésion, et surtout pas la dernière située en Australie et dans un proche futur. On retrouve bien la patte de Jia de temps à autre mais l'ensemble parait comme édulcoré (problème de censure ?) et presque banal avec quelques coquetteries esthétiques gratuites en sus.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 23 janvier 2016
    A l’aube de l’an 2000, la jeunesse chinoise change de millénaire en musique. Au cours d’une fête à Fenyang, Tao se découvre deux soupirants : l’ambitieux Zhang, rempli de rêves capitalistes et l’humble Lianzi qui trime dans une mine de charbon. Par goût de l’aventure, Tao finit par choisir Zhang dont elle aura un enfant prénommé… Dollar ! On retrouve le trio en 2014, puis en 2025. Entre temps, Zhang est parti chercher fortune en Australie avec son fils qui n’a presque pas connu sa mère et qui a du mal à trouver ses repères.
    A travers l’évolution du triangle amoureux, le réalisateur Jia Zhang Ké nous parle des aspirations simples de la jeunesse combinées à la complexité de leurs sentiments. Mais il nous montre surtout le passage de la Chine dans une nouvelle ère. Comme dans Still Life et A Touch of sin, il déconstruit le quotidien de ses héros pour mieux évoquer le travail de temps sur l’homme. Le progrès est là, mais dans un environnement bouleversé, « la société de consommation semble avoir envahi l’univers intime des êtres », dit le réalisateur.
    Jia Zhang Ke nous raconte toujours la même histoire, celle d’une Chine en mutation. Et cette fois, ce travelling d’un quart de siècle est d’une mélancolie absolue. Mais aussi d’une rare élégance. Tout est montré, rien n’est dit. Avec pudeur et poésie le réalisateur évoque sans surligner. Grâce aussi à un sens du cadrage qui n’a d’égal que son goût pour les couleurs chaudes. Aller Au-delà des Montagnes, c’est l’assurance d’un magnifique voyage.
    Macaron16
    Macaron16

    9 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 mars 2016
    Quel joli petit film que voilà, malgré un titre bien insignifiant - mais cela a t-il la moindre importance, le titre ? L'importance, elle est chez Tao, 25 ans en 1999. Tao tient un magasin qui vend notamment des chaînes hi-fi (il faudrait dire une chaîne hi-fi, elle n'a qu'un modèle à proposer) dans une ville minière de Chine. Elle est courtisée par deux garçons, l'un prêt à surfer sur la déferlante de croissance qui va faire décoller la Chine, l'autre sans ambition sinon celle de continuer la vie qu'il a commencé à construire. Un quart de siècle plus tard, alors que la Chine a ringardisé les Etats-Unis (et les parents qui avaient osé appeler leur unique enfant "Dollar"), les trois protagonistes ont tout connu, la prospérité, la maladie, les désirs réalisés ou bafoués, l'aspiration à une vie meilleure qui ne l'a peut-être pas été, des sentiments de bonheur éphémères mais réels.
    La Chine – une partie de la Chine – a connu en une génération la croissance et le développement que les Etats-Unis et l’Europe ont connu en trois. Ce « fast forward » économique ne s’est pas fait sans quelques victoires, quelques blessures et quelques oublis. C’est ce que nous propose de voir Jia Zhang Ke dans son fin triptyque en deux langues. Voilà un film social comme on n'en voit pas en Europe, sans compassion, sans jugement, sans dénonciation, sans bons ni mauvais sentiments, un film qui se contente de décrire sans parti pris. Et par petites touches, subtiles et justes, dans les mots, dans les prénoms, à travers une langue qui s’oublie, dans un pull de jeunesse recyclé sur un chien, le réalisateur attrape la radicalité des changements qui se sont avérés violents y compris pour ceux qui les ont voulus et menés. Il attrape également la force de ceux qui, malgré cette déferlante, ont résisté et sont parvenus à rester eux-mêmes et à trouver dans ces bouleversements permanents des sources de joie et de bonheur, même (en apparence) insignifiantes. La dernière scène le dit d'une façon sublime.
    Blog Be French
    Blog Be French

    33 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2015
    Déjà deux ans auparavant, Jia Zhangke présentait les évolutions sociales de la Chine contemporaine aux spectateurs de la Croisette. Cette année le réalisateur change son aspect filmique, délaissant le thriller de A touch of Sin pour Mountains May Depart, sorte de drame ethnologique. C'est par une surprenante mais jolie scène d'exposition que le film commence, plongeant le spectateur à la fin de l'année 1999. La chanson Go West retentit et s'imposera comme une sorte de ritournelle qui collera à la peau le personnage de Tao, lui créant ainsi une personnalité emplie de sympathie. Ici, Jia Zhangke choisit d'envelopper son actrice Zhao Tao dans une sorte de triptyque qui suit l'évolution d'une famille au fur et à mesure que la Chine se transforme à une vitesse folle ! Très convaincante, l'actrice signe une prestation de haute volée qui confère à son personnage un intérêt vraiment particulier. Si les protagonistes semblent apathiques au premier abord, c'est tout de même leurs regards qui nous signalent les bienfaits ou les côtés négatifs de ce changement fulgurant ! De plus, le film est rempli d'humour, de séquences pleines de second degré, de clins d'oeil contemporains (l'hommage aux disparus du vol MH370, par exemple), qui facilitent au spectateur son entrée dans cet univers. Concernant la réalisation, Jia Zhangke choisit de placer sa caméra au plus proche de ses personnages, jouant sur le découpage de son film et livrant même quelques séquences expérimentales, tel un instant suspendu… Une photographie assez réussie (même si quelque peu basique) finit par conférer un aspect séduisant au film.
    Et si le côté négatif de Mountains May Depart résidait finalement dans ce choix du triptyque ? Car le film est assez inégal dans son rythme et sa construction quand on y repense… Les deux premiers volets (1999 et 2014) sont plutôt intéressants dans leur ambition sociologique mais finissent par nous endormir, tellement ils sont emplis de longueur. Quand au troisième volet (2025), visuellement très coloré et dynamique, il n'apporte quasiment aucune satisfaction cinématographique, si ce n'est pour cette scène de clôture mélancolique qui fait écho à celle d'ouverture. Qui plus est, Jia Zhangke choisit de faire évoluer le format de l'image en fonction des époques, technique tenant ici plus de la coquetterie que d'un réel besoin esthétique. Le film durant près de deux heures, on pouvait bien se permettre de le raccourcir d'une bonne vingtaine de minutes…

    Empli de subtilités sociologiques, plutôt bien réalisé et porté par l'excellente Zhao Tao (qui aurait mérité le prix d'interprétation), Mountains May Depart s'avère être un film plaisant, proposant une réelle réflexion sur la Chine actuelle. Dommage que certains défauts dans sa construction l'empêchent de réellement captiver son auditoire et de transporter son sujet. Jia Zhangke ne tient donc pas toutes ses promesses, mais a le mérite de savoir ouvrir et clore un film avec une poésie toute particulière…

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    Sandrine S.
    Sandrine S.

    21 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 janvier 2016
    J'ai adoré !!! Très très très jolie histoire d'une famille chinoise au fil du temps, hier, aujourd'hui, demain. Bouleversant... <3 <3 <3
    montecristo59
    montecristo59

    34 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mars 2016
    La Chine bouge, peut-être pas pour un mieux et c'est un chinois qui nous le dit, avec la manière. En Chine aussi, la perte des racines est un danger autant pour le pays que pour ses habitants, parce qu'elle est une perte de repères. Clin d'oeil d'inspiration psychanalytique (volontaire ou non) de Jia-Zhang-Ke, dans la dernière partie du film le jeune Dollar s'embarque dans une idylle avec une mère de substitution, quand la sienne, dont il semble peiner à retenir le nom, s'est effacée derrière la toute puissance financière de son père. Ce père n'a finalement rien à lui offrir qui emporte son enthousiasme. Le souvenir de la mère, ce "déjà-vu" dont il parle avec nostalgie en français dans le texte, est un repère qu'il voudrait retrouver. Le film est long, parfois un peu long je dirais. Jia-Zhang-Ke l'a construit en chapitres truffés de beaux plans symboliques opposant modernité et tradition spoiler: avec au bout du premier chapitre une fausse fin qui relance l'intérêt (car les dialogues de cette première partie m'ont paru un peu plaqués, comme le rythme trop lent)
    . Un plan abstrait dans une belle harmonie de bleu et d'orangé fait office de frontière entre ces chapitres, comme un rappel mélancolique...Ce n'est sûrement pas un hasard que le fils de l'héroïne ait été nommé Dollar par son père bling-bling. Pas un hasard que Dollar ait oublié sa langue natale et qu'il ait besoin de sa traductrice préférée pour dire à son père que l'argent ne permet pas forcément de se construire en profondeur...Moins percutant que "A touch of Sin" que j'avais préféré, ce regard quand même sans concession sur la Chine d'aujourd'hui a passé sans doute plus facilement la censure des manitous de la culture, au pays de Jia-Zhang-ke. Il l'a fait et c'est tant mieux pour nous, ne serait-ce que pour le dernier plan de la mère dansant sous la neige devant l'ancien temple flouté en arrière plan...
    momo M.
    momo M.

    35 abonnés 277 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 janvier 2016
    c'est un bon film, mais peut être pas le chef d'oeuvre décrit par la presse. c'est une allégorie sur la Chine d'Aujourd'hui, où tout va trop vite, où les traditions se perdent a vitesse grand V et où certains personnages vont rester sur le carreau. Adieu la classe ouvrière et place à la réussite individuelle. L'enfant élevé en Australie va même perdre l'usage de sa langue maternelle et ne peut plus communiquer avec ses parents. La première partie est un peu longue et un peu trop mélo, mais ce film est à voir
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