Jurassic World 2 est définitivement un meilleur film que le premier du nom. Il a y a plus de cinéma ici, plus d'ambition dans la mise en scène, plus de talent, et une écriture un peu meilleure. Bien entendu, il s'agit d'un blockbuster qui ne fait pas toujours dans la finesse, mais le nouveau réalisateur Bayona, remplace utilement Treverow.
Confiner la vie n'est pas une chose aisée. En effet, l'acide désoxyribonucléique (ADN) est une sacrée molécule qui sait toujours comment faire pour perdurer, et même apparaître à partir de quelques acides aminés. Cette molécule permet de former des gênes qui vont donner des caractéristiques à la vie, sa forme et bien d'autres choses. La manière qu'à la vie de s'adapter à son environnement est proprement fascinante. Mais la vie a aussi des ratés, notamment lorsque l'environnement change de manière abrupte à cause d' l'Homme. Mais quand l'Homme s'en mêle pour faire joujou, danger. Il sera de nouveau question de génétique dans ce film puisque le canevas de cette saga est la réapparition des dinosaures par la grâce à des hommes. Autant il est impossible de confiner la vie, il est tout aussi impossible de confiner la bêtise humaine, son avidité, son aveuglement. Ce film permet de voir des personnages encore plus idiots que dans Alien Convenant et c'est à souligner.
Le point de départ de cette histoire est que les gentils dinosaures laissés sur l'île à la fin du premier film ne vont pas tarder à être décimés par l'irruption du volcan situé au même endroit. Claire (Bryce Dallas Howard), ancienne directrice du parc d'attraction est devenue une activiste, son but est la sauvegarde des dinosaures alors qu'elle les exploitait sans vergogne dans le film précédent. Bien entendu, elle emportera avec elle Owen (Chris Pratt), dresseur de raptors et accessoirement son ex. Mais, une fois de plus, rien ne se passe comme prévu. Ce qui s'apparentait à une mission de sauvetage périlleuse, sur une île volcanique infestée de dinosaures, va devenir quelque chose d'autre. Et pourtant, il y avait tant à faire niveau sensations fortes dans un lieu confiné, à proximité d'un volcan, infesté de dinosaures en matière d'épouvante et de sensations fortes. Mais non, on ne peut pas confiner les dinosaures, il faut les évacuer mais pas forcément pour les sauver.
Une fois de plus, le capitalisme rattrape l'ère jurassique. Mais avec ce prétexte, le film va changer de genre. Jurassic World devient un vrai film d'horreur dans un lieu confiné, où on lira toute la terreur dans le regard d'une enfant (fabuleuse Isabella Sermon). Les dinosaures, au lieu de se comporter en animaux deviennent de plus en plus humains, tandis que les humains régressent de plus en plus dans leurs choix. Chose étonnante. Mais cela permet d'avoir des séquences mémorables, notamment dans une chambre, avec des jeux d'ombres et des gros plans sur une petite fille qui se cache sous un draps. Bayona fourmille d'idées de mise en scène, soigne certaines séquences, distille la peur, sait ce qui doit être dans le champ et ce qui peut se passer hors champ. De plus, on retrouvera ici menues citations des œuvres précédentes pour notre plus grand plaisir.
Loin d'être une redite du Monde Perdu, Jurassic World 2 parvient à innover malgré des idées qui ne datent pas forcément d'hier. Mais ce qui plait ici surtout, c'est qu'on a un réalisateur qui est partie prenante et qui malgré un scénario pas toujours illuminé, est vraiment moteur de son récit, et choisit de nous montrer les choses, nous oriente, nous étonne. Du progrès, espérons que le dinosaures ne finiront pas par lasser, et resteront confiné dans l'esprit du spectateur à la sortie de la salle.