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    Léviathan
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    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 septembre 2014
    Le Leviathan, le nom d'un monstre qu'on retrouve aussi bien dans la mythologie phénicienne que dans la Bible, un monstre qui représente le cataclysme immense susceptible d'anéantir un monde qui a perdu ses valeurs. Il est probable que le réalisateur russe Andreï Zviaguintsev ait utilisé ce nom comme titre de son film en référence à l'œuvre homonyme du philosophe Thomas Hobbes dans laquelle l'état est assimilé à ce monstre. En ce qui concerne la réalisation, Andreï Zviaguintsev a choisi de reprendre à la lettre les codes du western. Eh oui, alors que les américains, à de rares exceptions près, sont devenus incapables de produire des westerns qui ne soient pas caricaturaux, un russe est allé tourner dans le nord de la Russie, au bord de la mer de Barents, la lutte implacable concernant la possession d'un bout de terrain entre un honnête homme et de véritables bandits dont le chef n'est autre que le maire du village. Comme souvent chez Zviaguintsev, la peinture qu'il donne de la Russie est tout sauf amène. Régulièrement présent au Festival de Cannes, Zviaguintsev a vu cette année son film recevoir le Prix du scénario, un scénario écrit par Zviaguintsev en collaboration avec Oleg Negin, déjà présent dans l'écriture des scenarii du "Bannissement" et de "Elena". Un prix mérité même si on s'attendait davantage au Prix de la mise en scène.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 septembre 2014
    Il y a plein de films qui sortent en ce moment et ça va aller en s'accélérant durant le mois d'octobre, qui ont l'air super intéressant, faut faire un choix, difficile de tout voir ! Je ne voulais pas forcément me déplacer pour voir Léviathan car j'ai vu un film de son auteur : Le retour, c'était sympa, mais ça ne m'avait peut-être pas assez marqué pour que j'aille en voir d'autres, mais finalement la beauté des décors extérieurs ont eu raison de mon scepticisme et j'y suis allé.

    En fait on n'a pas là un film à "décors" si j'ose dire, j'avais un peu peur de l'éventuelle facilité qui consisterait à se regarder filmer ces paysages somptueux. En fait le film commence là-dessus, un peu comme minuit à Paris, on balance les cartes postales, qui sont sublimes et après on commence. Et on est immédiatement pris dans cette atmosphère de bout du monde et c'est quelque chose que j'aime beaucoup. On sent qu'on est loin de tout, on voit toujours par une fenêtre la mer à perte de vue... On voit ce sol sur lequel aucune culture ne pousse, ça pose un cadre et ça c'est fabuleux ! Un peu comme Winter Sleep en fait, on arrive dans un univers froid, austère, peut-être hostile mais splendide et je n'attends qu'une chose, de savoir ce qui se trame dans cette petite maison.

    Et les comparaisons avec Winter Sleep ne s'arrêtent pas là puisqu'on a un film qui prend son temps de montrer de longues séquences (même si elle sont beaucoup plus dynamiques chez Ceylan), qui ne va pas montrer juste ce qu'on a besoin de savoir pour comprendre l'intrigue, et ça donne du coeur au film, une consistance, ces personnages existent.

    J'ai suivi donc cette histoire avec intérêt, même si je ne me sentais pas impliqué émotionnellement dedans, il n'y a pas eu de personnage auquel je pouvais m'identifier (contrairement au Ceylan justement pour y revenir encore), cependant à plusieurs reprises le film est réellement tendre dans les petits détails, une caresse sur la main, une brève étreinte... Le film rate aussi un éventuel côté plus mystique avec la religion et la figure du Léviathan, lorsqu'il filme ces côtes avec ces squelettes de baleines, ces vagues qui viennent se briser sur les berges, ouais il se passe un truc, mais j'en attendais beaucoup plus, on sent qu'il a essayé en filigrane de dire des choses mais ça n'aboutit pas réellement, c'est dommage.

    L'actrice qui joue la femme du personnage principal est réellement sublime, on voit dans son visage toute la simple beauté d'une vraie femme et ça par contre c'est touchant et il y a de très belles scènes avec elle, comme la dernière où on la voit. C'est elle qui vient rendre ce qui se passe supportable, elle énerve et apaise les hommes...

    En gros c'est vraiment bien, c'est beau, mais ça aurait mérité d'être plus touchant, peut-être que ça ne me parle pas tant que ça car je ne suis pas issu d'une culture slave, c'est possible... En tous cas j'adorerai vivre dans un tel endroit.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 699 abonnés 12 420 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 octobre 2014
    C'est une oeuvre souvent noire, aux images soignèes, qui mèrite l'attention pour le simple fait que c'est le russe Andreï Zviaguintstiev derrière la camèra! On entame une sorte de compte à rebours tandis qu'une carcasse de baleine èchouèe sur une plage nous fascine! Les acteurs sont remarquables d'humanitè, en particulier Alekseï Serebryakov, ne reprèsentant à aucun moment l'espoir pour une vie meilleure et tranquille! Impossible de ne pas parler du personnage de Lilia qui a besoin de communication et d'amour dont le rôle convient parfaitement à Elena Lyadova qui garde toujours sa rèserve et sa tristesse! Avec une femme telle que celle-ci on se doutait bien que le cas de Kolia ne pouvait être dèsespèrè! Outre l'histoire qui baigne sous un ocèan de vodka pure et dure, les dècors dans "Leviathan" sont particulièrement importants, pour ne pas dire essentiels à tout ce qui se passe sur l'ècran! Malgrè son côtè austère et de tragèdie grecque, le film de Zviaguintsev bascule assez vite dans la corruption, la rèbellion et la violence! C'est peut-être ce qui le sauve en lui donnant plus de force! Prix du scènario au festival de Cannes 2014, c'est le genre de long-mètrage qui aurait pu tout aussi bien remporter la Palme d'or car sous le couvert d'une Russie gangrènèe par la gnôle et la mafia, "Leviathan" en dit plus qu'un long discours ennuyeux sur le malaise qui ronge le pays! A ne surtout pas voir en cas de dèprime et de dèpression où vous pourriez finir de la même façon que Lilia / Elena Lyadova...
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 septembre 2014
    Le souci avec Leviathan, c'est qu'on aura vite fait de le ranger dans une catégorie donnée, un peu comme certains l'ont fait avec Winter sleep : film russe, film calibré pour Cannes, film engagé.

    En réalité, Zvaguintsev nous propose ici un menu autrement plus copieux qu'un film à thèse ou qu'un exercice de style. Leviathan est un pur produit de ce que la Russie peut produire de meilleur : mélange irrésisitible de perfection plastique, de ricanement sarcastique, de lyrisme échevelé, d'auto-dérision décentrée.

    La mise en scène est fluide, délicate, enlevée, racée. Le scénario est scorsesien : on pense que l'intelligence peut triompher de la force brute, mais les choses se compliquent par le biais des passions. Les dialectiques que développe le film s'avèrent d'autant plus fines : fidélité vs adultère aventureux, intelligence vs loi du plus fort, corruption vs sens du devoir, espoir vs désespoir, nature vs société, doute vs certitude, désespoir vs humour.

    Finalement Léviathan s'avère être un très grand film : alors que la plupart des critiques y voient principalement un manifeste politique, je le considère comme une élégie sur l'isolement amoureux. Zvaguintsev s'y révèle être un très grand rélaisateur : ces ellipses, cette photographie, cette direction d'acteur !

    Il y a dans Leviathan un arrière-goût de (future ?) Palme d'or.

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    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2014
    Le réalisateur Andreï Zviaguintsev a confié dans un entretien "Heureusement ou malheureusement, oui, c'est ça, c'est la Russie. Je n'avais pas l'ambition de décrire tout un pays, je n'ai filmé qu'un segment de la population dans la Russie rurale, mais ce que vous voyez est vrai. Après avoir vu le film, le ministère de la Culture russe est sorti abattu et a dit : "Ce n'est pas possible de boire autant en Russie." Bien sûr que c'est possible !

    D'emblée, la musique de Philip Glass s'impose et se mélange aux bruits des vagues de cette mer de Barents, près du cercle polaire. La photographie de Mikhaïl Krichman est remarquable. Désespérée, aussi.

    Je ne connaissais d'Andreï Zviaguintsev que son précédent film, Elena. Sa mise en scène était déjà magnifique. Dans ce dernier long-métrage elle est tout simplement remarquable.

    Le scénario, justement récompensé à Cannes, est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en 2004, aux États-Unis, dans le Colorado, plus exactement, et transposé dans cette région reculée de Russie

    Des acteurs incroyables de justesse, complètent la totale réussite de ce film.

    Je suis sorti de la salle, écœuré par tant d'injustices. Désespéré aussi par cette misère envahissante. Mais davantage encore par l'hypocrisie de ces êtres humains, corrompus jusqu'à la moelle, "à genoux" devant le discours religieux.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2014
    De superbes plans de côtes battues par les flots de la mer de Barents ouvrent et ferment ce film tout en faisant entendre une sublime musique composée par Philip Glass : la mer, splendeur de la création mais aussi, selon la Bible, lieu où séjourne le monstre marin Léviathan. Source d'inspiration pour le philosophe Thomas Hobbes ou pour Julien Green qui en fit le titre d'un de ses romans les plus sombres, voici donc à nouveau Léviathan affairé à répandre le mal dans un coin perdu du nord de la Russie.
    Ce serait une erreur que de voir dans ce film un portrait de la Russie, comme si cet immense pays pouvait être réduit, le temps d'une fiction, à un microcosme. Zviaguintsev dénonce certains des maux qui affectent son pays, l'alcoolisme et la corruption, comme ils affectent bien d'autres pays sur la terre. Le contexte est russe, la réalité décrite ici est universelle.
    Décidé à spolier Kolia de tous ses biens, de sa maison, de son garage, de sa terre, le maire d'une bourgade, petit potentat local, est prêt à tout pour parvenir à ses fins. Il ne fera fi d'aucun autre pouvoir, ni de celui de la justice, ni de celui de l'Eglise, mais saura habilement les mettre de son côté. Au tribunal, à deux reprises, lors de scènes kafkaïennes, la juge récite le rendu de son jugement à la vitesse d'une mitraillette crachant ses balles. Quant au représentant de l'Eglise, il dit et répète que le pouvoir vient de Dieu, ce qui sous-entend qu'il n'y a rien de mieux à faire que de plier devant la volonté de qui le détient.
    Que peut faire Kolia, sur qui peut-il compter? Sur son ami avocat venu de Moscou le seconder ? Pas si sûr... Sur son épouse et sur son fils ? Comme le pauvre Job du récit biblique, ne perdra-t-il pas tout ce qu'il possède et tout ce sur quoi il pouvait s'appuyer ? Et quand il pose la question : « Pourquoi ? Pourquoi, mon Dieu ? », rien ni personne ne lui répond, si ce n'est le bruit de la mer où rode peut-être encore Léviathan. Quant au pope qu'il rencontre un peu plus tard et à qui il demande où est le Dieu de miséricorde, c'est en citant le livre de Job et en racontant l'histoire de ce dernier qu'il répond. N'y a-t-il donc rien d'autre à faire que de se résigner ?
    Dans une interview, Zviaguintsev explique que, selon lui, le livre de Job ne se termine peut-être pas aussi bien qu'on l'imagine... Et il ajoute que ce qu'il cherche à dénoncer, ce n'est pas la religion en tant que telle, mais plutôt le pharisaïsme. Dans ce cas, si sa critique est sévère, elle l'est à juste titre !
    C'est un film implacable et terrible que ce « Léviathan », mais sûrement pas un film de trop : ce qu'il dénonce, la collusion des pouvoirs en vue d'écraser le faible, il le dénonce avec efficacité et pour de justes raisons ! 8/10
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2014
    Ce film est la palme d'or avortée de Cannes. Résolument désespéré et désespérant, ce film est magnifiquement mené. Jamais lourds, les symboles traversent ce film à la lumière et la photographie juste sublimes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 septembre 2014
    Vu en avant première dans un festival fin août...
    Je partais avec une grosse crainte: 2h30, un film russe... je sentais que ma soirée allait être longue et ennuyeuse! Je me suis bien planté

    Ce film est une fresque inimaginable. Je ne pensais pas découvrir une région paumé de la Russie profonde si belle et si grandiose. La mise en scène est remarquable, idem pour la bande originale, la photographie et les décors. Les acteurs sont fantastiques.
    Malgré un sujet très très dur, certaines touches d'humour ultra clichés donnent une petite légèreté à l'histoire, des moments à mourir de rire.

    Je tire mon chapeau au réalisateur qui m'a émoustillé, j'en suis resté scotché à mon banc malgré le froid et l'inconfort (festival nocturne en plein air).
    Mon film préféré de ce festival et une grosse surprise pour l'année 2014
    Nelly M.
    Nelly M.

    94 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2014
    Plusieurs niveaux de lecture dans ce petit tour au nord de la Russie contemporaine. Peut-être en fonction du degré d'acceptation des horreurs que l'on se forge concernant notre jolie planète ? Quoi qu'il en soit, beaucoup plus grinçant que "Le Retour" sorti en 2003, une époque où on était moins "c... par dessus t..." au plan des valeurs. L'environnement vire au personnage à part entière, bateaux échoués, mer houleuse, car matinal de zombies, poissons coupés en deux comme par un robot invisibe, un nid douillet condamné à la pince "Volvo" moyennant somme indiscutable ... La vodka en lampées jusqu'au délire, des désirs de désespérés. Le film se reconnaît à ses récitatifs judiciaires et religieux façon opium du peuple. A la fois pathétique et comique. Les ravages du tout permis d'une caste, l'esprit de troupeau qui en résulte, un mélange de collectivisme mâtiné de capitalisme. Alerte à la brebis égarée, il en faut une... Le spectateur, qui sait tout de la machination qui se pointe entre pique-niques et tir à la carabine, n'a aucun mal à s'identifier et sans malaise aucun car il se glisse une grande pudeur à l'image, aucune scène n'est insoutenable. Autre point fort, la bande-son de concert avec la caméra braquée sur cette mer lourde du mystère qu'elle gardera. Ce film devrait faire son chemin, ce qui est une bonne nouvelle !
    Stéphane C
    Stéphane C

    59 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2014
    Prix du scénario - Cannes 2014
    Il est des réalisateurs qui ont la capacité d'élever le cinéma aux sommets; A.Zviaguintsev est de ceux-là. Il revient avec un chef-d’œuvre crépusculaire et désespéré. Dans ce film est fait le constat d'une Russie malade, terriblement malade, gangrenée par l'alcoolisme et une corruption de la pire espèce qui broie tout sur son chemin, à l'image de ce squelette de baleine rongé par l'écume ... L'église moralisatrice est très pesante et cultive sans cesse le paradoxe en tirant profit de la transgression ...
    Le plus beau film de l'année, ce sera difficile de mieux faire ! ****
    Julien D
    Julien D

    1 196 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 septembre 2014
    Poussant toujours plus loin sa description dépréciative de son pays Andreï Zviaguintsev réutilise le style contemplatif qui a fait le succès de son premier film, Le retour, en l’accompagnant d’un scénario malin qui pose un regard d’un fatalisme effrayant sur l’état de corruption qui gangrène la société russe. Mêlant le drame et le cynisme, l’écriture de ce long-métrage revêt, jusque dans son titre, un lyrisme religieux faisant l’allégorie entre la destruction de la vie des personnages sous l’effet d’un pouvoir politico-mafieux –soutenu par l’église orthodoxe– et l’apocalypse biblique tel qu’il est évoqué dans le Livre de Job. Voir les personnages sous l’effet de la vodka rend certaines scènes assez cocasses sans pour autant briser l’austérité très pesante cette impitoyable mise en scène. Parfois inégal dans le rythme, Léviathan aurait sans nul doute gagné à être un peu plus court mais réussit, grâce à la beauté de ses paysages et à la puissance évocatrice de son récit, son pari de s’afficher comme le plus beau pamphlet réalisable, en Russie, sur les dérives de l’administration Poutine.
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 octobre 2014
    Un coin perdu de Russie, au début du XXIe siècle. Il souffle sur le Léviathan d'Andreï Zviaguintsev le même vent épique et dérisoire, à propos de la pathétique condition humaine, que dans les grands romans russes du XIXe siècle. Le portrait d'une époque où les existences se délabrent et rouillent comme de vieilles coques de navires, alors que le mal, insidieusement, gagne un combat joué d'avance. On reprochera peut-être au cinéaste son manque d'empathie vis à vis de ses personnages, hormis envers les femmes, mais ce parti pris âpre et déterminé dénonce un système vicié, pourri jusqu'à la moelle, comme si c'était une malédiction russe depuis les tsars en passant par les années noires du communisme. Léviathan restera comme l'un des films les plus marquants de 2014. Sa mise en scène, jamais voyante, est prodigieuse, son scénario d'une densité incroyable et son interprétation d'un réalisme terrible. Zviaguintsev joue des archétypes et des schémas slaves -la vodka, la corruption, la religion- avec une virtuosité qui relève de la simple évidence. Une leçon de (très) grand cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 16 octobre 2014
    A lire si vous avez vu le film.
    Ce film a exactement les mêmes problèmes que son précédent ELENA.
    Sens du cadre indéniable, comédiens absolument aussi sublimes dans leur laideur que dans leur beauté, mise en scène de problématiques qui élève le niveau de l'esprit avec, contrairement avec des metteurs en scène comme Denis Villeneuve, la possibilité d'une discussion entre le film et vous, mais... MAIS ! arf, le scénario comme toujours, grande maladie des films d'auteur du XXIème. Que ce soit au montage ou à la plume, avant ou après le tournage, chers metteurs en scène, il faut toujours que vous forciez la main sur une idée plutôt que de dizaine par plan.
    Dans ce cas, c'est la volonté de misérabilisme. De vouloir détruire, après la séquence pique nique, toute possibilité d'amour et de métamorphose. Pourquoi pas... Mais le scénario n'a alors plus aucune tension. On sait que c'est la fin, que tout ira de pis en pis, et on s'ennui alors de plus en plus. On avait compris.
    Imaginez une fin ou se révèle le bluff de l'avocat... le copain et sa femme dans cette appartement en ruine contemplant le palais de Dieu à la place de sa maison... Les voitures de luxe sur le parking... Et l'hésitation du personnage à faire ce qu'il avait promis "s'il y construit un palais, je le brûlerai"...
    La force de la mise en scène avec son sujet était selon moi, dans le rapport des images à présenter cette nature sauvage et agressive, la mer et la terre du Léviathan et de la trace que tout laisse, érosion naturelle, passage des animaux, les humains dans leur environnement en fonction des choix qu'ils ont fait... L'histoire laisse des traces partout. Le caillou dans l'eau laisse des ronds... une baleine échouée sa carcasse... le bidon rouge du dernier plan... la poussière de la voiture sur la roche dans un des premiers, repris d'ailleurs à la fin mais couvert de neige... Il s'agit de la trace. La trace du mal laissé ? Oui mais éphémère... Trace éphémère. Il faut être là pour l'avoir vu sinon, ça disparaît comme une image de cinéma... on se rappelle, mais ce n'est plus là.
    Dans cette logique il y avait plus de sens à détruire la maison, les adieux des copains pas prêt de se revoir (la photo serait plus triste encore), et cette église dans le fond, au travers de la fenêtre de cet appartement nauséabond, et alors la routine qui reprend. Les poissons, les porcs qui mangent, et lui, seul dans le froid à réparer la voiture gratuitement de Pacha.
    La rupture avec le quotidien est dommage, car elle était pire. La trace disparue de sa maison sous l'église était plus en rapport avec la proposition de départ. C'est dommage. Le film aurait été moins long et ennuyeux, certainement plus terrifiant.
    Ne pas laissé la possibilité à son personnage comme à Job de cesser de se torturer est assez cruelle et peu intéressante.
    momo M.
    momo M.

    40 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 octobre 2014
    Je suis allée voir ce film en raison des critiques élogieuses et aussi parce que j'avais beaucoup aimé Elena le précédent film de Zviaguinsev. Quelle déception !! C'est trop LONG !! le film met une heure à se mettre en place et ne commence a être intéressant qu'au bout d'une heure. Malgré des paysages surprenants, il faut vraiment s'accrocher pour rentrer dans le film et essayer de s'intéresser aux personnages, tous antipathiques et alcooliques.
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2014
    Zviaguintsev qui ne nous avait pas vraiment convaincu avec Elena, réussit avec Léviathan une sorte de chef d'œuvre du cinéma post-soviétique, avec toute la beauté formelle la plus classique à laquelle on s'attend, mais aussi avec l'expression de la rage et de la douleur de ne pas vivre dans le monde rêvé. Cette histoire située au nord extrême de la Russie, mêle amour et amitié, drame familial et fable politique, rêve d'une vie meilleure et monotonie d'une vie subie. La violence des situations, la force des dialogues s'opposent à un paysage apaisant au ciel gris-bleu mais où l'on s'imagine mourir d'ennui. Excellente interprétation.
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