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islander29
864 abonnés
2 354 critiques
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4,5
Publiée le 25 septembre 2014
Un grand film assurément, le plus proche selon moi du "retour" (qu'une carrière est parfois difficile quand on commence par un chef d'œuvre)...... Zviaguintsev abandonne l'emphase parfois redondante du bannissement et la trop grande sobriété d'Elena.... Il revient à une histoire plus terre à terre, mais je conseille de lire le synopsis avant de voir le film....Le début est assez abrupt, surtout la scène au tribunal (avec un discours d'une technicité à effrayer tout spectateur)..... C'est du cinéma russe, donc avec une certaine froideur en correspondance avec l'austérité du pays....Les paysages sont superbes, richement bruns et gris, et les personnages ont des tempéraments servis par des dialogues rugueux.......ce n'est évidemment pas un film d'action, mais la psychologie est vivante et en rapport avec le caractère russe, presque sans concession....... Après le piquenique, qui est une véritable leçon de cinéma politique et d'humour, le film enclenche la quatrième, tout s'active, s'affole et l'on est pris dans un tourbillon de faits presque littéraires dans leur absurdité, on pense à Tchekhov et aux destins tragiques de la littérature russe.......je l'ai trouvé supérieur sur un registre réaliste au dernier film de Ceylan en Anatolie...... Ajouté à cela une technique parfaite, images, cadrages, panoramas, son, jeu d'acteurs, le film mérité largement les prix récoltés ici et là dans des festivals.......Je conseille.....
Il est bien difficile de ne pas reconnaître que « Leviathan » impressionne, grâce (ou à cause) à une mise en scène imposante qui ne fait pas toujours dans la subtilité. Zviaguintsev a voulu frapper un grand coup avec cette dénonciation d’une Russie actuelle corrompue. Mais il le fait avec des gros sabots. Les premières minutes donnent le ton, et laissent craindre le pire (métaphores abusives, noirceur caricaturale et jeu d’acteur forcé). Ces défauts, heureusement pas présents sur toute la durée, étouffent une histoire forte et ambiguë, trop rarement mise en valeur par des trouvailles (ellipses, non-dits, associations d’images) à la fois fines et percutantes. Le prix du meilleur scénario au dernier festival de Cannes (à mon sens immérité) n’est pas une totale caricature de film d’auteur (seulement partielle) et aura eu le mérite de critiquer avec virulence le dysfonctionnement d’un pays et de montrer le désespoir de ses habitants exploités.
On part dans un sens puis dans l'autre -, l'expropriation, l'avocat amant qui va faire exploser le couple, la belle-mère perdue, tandis que s'ourdit le complot entre les deux très méchants tenants du pouvoir local (et russe ?) à savoir le maire mafieux et le pope ignoble. On ne sait pas laquelle va choisir le réalisateur. Au final, aucune. A la fin, Kolia va tranquillement quitter sa baraque (ça retombe comme un soufflet après tant de lutte... Juste un "s'il construit un palais ici, je lui fout le feu"), alors pourquoi lui coller un meurtre ? Long, très long. On ne s'attache à rien. Ni à l'histoire, ni aux personnages taillés sans nuances. Heureusement qu'il y avait les paysages. Ah oui, j'oubliais les images de la destruction de la maison. Symbolique de pelleteuse. Et ça a décroché le prix du scénario à Cannes.
Ce film dégage une force tellurique. L'entame du film est remarquable, avec des tonalités musicales dans les graves et une vue de la mer se fracassant sur des rochers. Comme décor, les fjords de la mer de Barents, comme musique, Philip Glass (encore une fois) entre autres, comme acteurs, Roman Madianov et Vladimir Vdovichenkov, dont la prise de son sur leur voix est exceptionnelle (leurs propos résonnent encore dans ma tête). Le film aborde un sujet déjà traité dans "Une longue et heureuse vie" de Boris Khlebnikov (l'expropriation) présenté à Berlin, et dans les mêmes décors que "La honte" de Youssoup Razykov (la péninsule de Kola), prix Fipresci à Karlovy Vary. C'est un sublime film noir, extrêmement abouti dans le scénario et les images, et dont le rythme est par deux fois fortement secoué (extraordinaire accélération), comme deux détonations. Oui, le film est un peu cynique, mais son efficacité en tant que thriller et en tant que dénonciateur de l'une des gangrènes de nos sociétés, est absolument intacte. Ce film a une ampleur sans commune mesure avec les précédents films d'A. Zviaguintsev, par sa référence à la Bible, que j'apprécierai mieux la seconde fois que j'irai le voir, par certaines images fortement métaphoriques et par la beauté des décors. Toute la partie finale du film aurait pû être filmée par Francis Ford Coppola. C'est la première fois que je mets 5 étoiles à un film, et cela, même sans avoir vu le film deux fois.
Prix du scénario au Festival de Cannes, "Léviathan" est un film qui n'est pas toujours agréable à regarder. Mais c'est tout de même un film qu'il faut voir notamment pour la manière qu'a Andreï Zviaguinstev de poser un regard cynique et amer sur son pays, gangréné la corruption des politiques soutenue par l’Église. Le propos est efficace mais fait froid dans le dos car plus le film avance, plus on sent l'espoir s'amoindrir. A travers l'histoire de Kolia, qui refuse de laisser sa maison au maire de la ville pour que celui-ci y construise autre chose, "Léviathan" en dit long sur la situation actuelle de son pays. Pas toujours agréable à voir certes, le film ne manque cependant pas de charme, notamment grâce à la réussite de certaines scènes (non dénuées d'humour surtout quand les personnages sont imbibés de vodka) et au talent des acteurs, tous excellents.
Le film de Andrey Zviaguintsev est une contemplation d’un paysage naturel russe, mais également un témoignage d’une situation politique. La nature y est filmée avec simplicité. Elle est le sujet central du film. Les protagonistes se battent pour la protéger.
Quelques plans méritent d’être signalés. Il y a notamment la manière de filmer un tribunal au moment de rendre le verdict. La diction de la greffière, très cadencée, accompagnée d’une caméra qui se rapproche peu à peu d’elle au fil de la lecture est une vision inédite de la justice. Elle est une force de proposition astucieuse qui donne du punch à l’ensemble.
Voilà un film fort, puissant...2 h 20 mm que l'on ne voit pas passer, au nord de la Russie au bord de la mer de Barents, une nature somptueuse et rude...une charge implacable contre la Russie de Vladimir Poutine, gangrénée par la corruption, y compris dans ce village de nulle part, le maire, le procureur, le juge, le commissaire de police, tous se tiennent, tout est corrompu dans cette baie y compris le paysage avec ces cimetières de bateaux, cette carcasse de baleine qui fait l'affiche du film, ces maisons lépreuses....en voyant la maison de Kolia, on se demande bien ce qui justifie l'expropriation par la municipalité...on le saura à la fin...entre temps il aura été broyé par la machine administrative, perdu sa femme, mais il y a aussi des moments de franche hilarité, quand ces policiers et Kolia en pique nique plus qu'arrosé ( qu'est-ce que l'on boit dans ce film !!!) prendront comme cibles les portraits des anciens dirigeants de l'URSS et de la Russie, sauf Eltsine ( manque de recul historique soit disant) ... mais celui de Poutine reste accroché au mur des administrations publiques... et l’Église orthodoxe, triomphante a choisi son camp, celui du pouvoir comme une machine impitoyable et inexorable. Bref un film ample, presque un thriller !!!
Un film russe très esthétique (lumière rasante nordique d'été!!!), des paysages désolés et magnifiquement filmés, des acteurs russe plus vrais que nature (la scène de la réunion du Maire avec ses adjoint(e)s en uniformes...on s'y croirait) un voyage de deux heures en Sibérie, la beauté du paysage et des ambiances et la dureté de l'Etat de sa corruption et les ravages de l'oisiveté et de l'alcool sur l'âme russe. Amoral mais splendide.
Film interminable où je me suis ennuyé à mourir. Comme d’habitude cannes a encore récompensé un film barbant, sans intérêt, glauque qui fait passer tous les russes pour des alcoolos. J’imagine que ce film a plu aux bobos parisiens lecteurs de télérama par pure snobisme. En plus il y a en filigrane une critique du grand président russe V.Poutine donc ça ne peut que plaire aux critiques ciné de gauche. Film à fuir, ça vous fera gagner plus de 2 heures.
Très bon film, qui à partir d'un conflit entre deux hommes, aborde tous les thèmes de la vie. Le réalisateur nous brosse aussi un portrait actuel de la russie, où le pouvoir, quel qu'il soit, impose sa loi avec un mépris total. Très bonne photographie, bons acteurs et film très prenant jusqu'au plan final.
Le Léviathan, c'est le monstre du chaos primitif, bête colossale contre laquelle on ne peut rien. Le film raconte l'histoire d'un homme sans histoire dans la Russie d'aujourd'hui, qui va se retrouver confronter à ce monstre matérialisé par l'Etat : ces hommes et femmes corrompus disposant d'un peu de pouvoir et écrasant tous leurs opposants, avec des méthodes de mafieux, outrepassant les lois sans crainte puisqu'ils en sont les représentants. Le scénario, construit comme une montée en puissance, un combat perdu d'avance contre ce monstre qui refermera sa gueule sur ses victimes, est sans concession pour le pays, pourri de l'intérieur, en pleine déliquescence sous des apparences de richesses extérieure (et rien que pour ca le film est surprenant, la Russie n'étant pas spécialement reconnue pour être une terre de liberté d'expression surtout quand cette liberté est de critiquer le pays!). L'histoire est donc construite avec beaucoup de finesse, à contre pied des agissements des personnages qui tous attaquent frontalement, et la fin, noire au possible, glaçante. Et pourtant, malgré cette finesse d'écriture et cette volonté de mêler petites histoires et dénonciation de la corruption, on s'ennuie. La faute à des scènes qui tirent en longueur, à d'autres qui sont inutiles (le tout début du film en est un parfait exemple)... des scène qui s’enchaînent pour installer une atmosphère au détriment du rythme de l'ensemble. LEVIATHAN fait parti de ces films auxquels on ne peut s’empêcher de trouver de nombreuses qualités et de finesses, mais qui ennuient plus qu'ils ne passionnent (contrairement à LE RETOUR et LE BANNISSEMENT, plus intimistes mais aussi plus touchants).
Film d'une grande noirceur, "Léviathan" raconte l'expropriation d'un habitant du nord de la Russie et de sa famille par le maire de la ville. Tiré d'un fait divers qui s'est déroulé aux Etats Unis, ce film trouve parfaitement sa place en Russie dans une ville gangrénée par la corruption et avec des personnages complexes et au destin tragique. Noir c'est noir!
Un grand film, aussi beau qu'intelligent. Cependant certains choix laissent un peu perplexes (les réaction du fils), l'adultère qui prend 3/4 du film pour une fin qui, heureusement, sauve un peu le tout. Malgré les grandes qualités du film on aurait aimé plus de poésie, plus de puissance de l'environnement et moins de vodka (ça devient presque surréel !).
Sûrement le grand film de 2014. Bouleversant, drôle et cruel, le film est réalisé avec maestria. Rares sont les films russes qui nous parviennent avec une telle acuité de la société chef d'œuvre indispensable.