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    Léviathan
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    176 critiques spectateurs

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    Raw Moon Show
    Raw Moon Show

    134 abonnés 832 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2015
    Leviathan aurait mérité la Palme d'Or en 2014 et de très loin ! Un authentique monument, de la tragédie grecque ou plutôt russe aux accents bibliques, où le drame inéluctable, fruit amer ou pourri de la victoire infâme du fort sur le faible, se noue sournoisement à l'abri des regards mais dans la lumière crue d'une justice aveuglée, aux ordres. La justice des hommes corrompus. Celle de Dieu n'est pas en reste et pour cause, "la vertu ne se décrète pas, n'exige aucune contrepartie, ton chemin de croix sera celui de la rédemption" susurre le croyant à l'incroyant jusqu'à ce que ce dernier courbe complètement l'échine et finisse comme ce squelette de baleine ou cette épave de bateau... Ironie du sort, sa maison sera finalement remplacée par... Une église. Habile façon de rappeler que les écrits saints sont aussi les premiers arguments commerciaux pour faire prospérer une foi religieuse dont les prétendus détenteurs (les mêmes qui tiennent le pouvoir) exploitent sans vergogne la crédulité d'hommes brisés. C'est ainsi que notre héros va payer sans broncher pour un crime qu'il n'aura pas commis. L'enfer c'est parfois la religion. Tout dépend de ce qu'on en fait, de ce qu'on lui fait dire. La satire est l'une des redoutables armes de Leviathan, critique à peine voilée d'une religion d'Etat, d'une croyance érigée en cadre dogmatique qui va donner bonne conscience au bourreau lorsque le moment sera venu d'écraser le citoyen comme une vermisseau. C'est pourquoi derrière son ineffable noirceur le film réveille les consciences, nous ouvre les yeux, nous ait réaliser combien les donneurs de leçons, les moralisateurs, les chantres religieux de la bien pensance sont souvent les mauvais payeurs, parce que toujours du coté des puissants. Jamais des faibles...

    Du côté des références, j'ai aussi pensé à la légende Arthurienne. Pas que pour ces décors grandioses dans lesquels on finit par se demander si l'homme moderne ne serait pas né quelques part sur les rives de la mer de Barents. Le héros Kolia me rappelle cet Arthur de devoir qui ne voit pas Guenièvre s'amouracher de Lancelot (pourtant son premier défenseur, l'avocat venu de Moscou) bien trop occupé qu'il est à préserver l'unité de son royaume : la maison héritée de plusieurs générations, les souvenirs, son sang. Sur cette terre du bout du monde on l'imagine bien s'écriant après le verre de trop "Une terre, un roi". Quel rôle pourrait alors jouer son fils, Mordred alias Roma, dans la décomposition du foyer familial ? Celui d'un adversaire en devenir ? L'un des responsables indirects de la tragédie en gestation ? Certainement et cette grille de lecture multiple donne déjà en soi toute la grandeur du sujet, des sujets du film se débattant pour s'arracher au joug d'un destin malicieux, au sens de messager discret, invisible du "mal". Sorte de visiteur du soir difficile à empiéter comme lors de cette incursion nocturne et menaçante d'un maire aviné sur les plates bandes de Kolia.

    Alors certains auraient eu le malheur de comparer cet immense film à Winter Sleep ? Invraisemblable ! Leviathan se construit avant tout sur le réel, sur des personnages qui existent dans une géographie mais surtout dans une société, sous l'autorité d"une administration centralisée, tentaculaire (l'allusion du titre) dont les rouages létaux apparaissent rapidement Des personnages y affrontent le monde et ses vissicitudes, l'injustice comme une deuxième nature. Leviathan aborde aussi les grandes questions existentielles via le genre (toute la deuxième partie, la mort, le fil. policier, la dénonciation la reconstitution, les conséquences sur la vie en morceaux de tous les personnages) alors que Winter Sleep malgré tout l'intérêt philosophique et sociologique qu'il présente en reste au pensum bavard et huis-clos sur les difficultés inaliénables du couple ou de la cellule familiale, le tout à travers le regard d'un homme embourgeoisé et perdu dans un projet littéraires autour du théâtre Turque !!! Bref, absolument rien à voir. Ici c'est bien le cinéma , le vrai , total, à l'état brut qui vous saisit à la gorge comme les goulées de Vodka dans le gosier de personnages en sidération devant les coups durs, les vents contraires, mais tenant debout coûte que coûte en essayant modestement de préserver ce qui peut encore l'être de ce qui subsiste en eux de dignité humaine...
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 6 octobre 2014
    J'ai adoré ses trois premiers films. Mais celui-ci est une caricature. Le pauvre monsieur lui arrive tous les malheurs du monde...; Le maire est gros, corrompu et tous sont alcooliques. Simpliste et caricatural. C'est vraiment dommage qu'il a beaucoup de talent.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 novembre 2014
    magnifique film où le scénario, les acteurs, l'image, le son sont tous excellents et révèlent de façon éblouissante la société russe actuelle. L'autodérision et l'humour ne sont pas absents et permettent d'apprécier du début à la fin ce film magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 septembre 2014
    Les critiques étaient quasi-unanimes, Cannes avait adoré, un grand prix du scénario à défaut de la Palme d'Or, bref, ce film sentait le piège absolu......
    Eh bien tout cela était mérité, archi mérité: du très grand cinéma, à voir et à revoir sans modération, on ne peut pas en dire autant de la vodka qui coule à grands torrents dans ce film désespéré et magnifique.
    Un des meilleurs films de l'année!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 septembre 2014
    Un film superbe à l'atmosphère aussi glacée que ses paysages ; imbibé de vodka, dernier espoir (bien illusoire) de se réchauffer pour les personnages transis, détruits par un pouvoir corrompu et préoccupé de sa seule réussite.
    Les premières images du film ne laissent aucune place à la surprise, les hommes qui peuplent le récit seront ces bateaux sur la plage, ces rochers déchiquetés, fracassés par une mer en furie s'abattant inlassablement sur eux et ne se retirant que pour mieux leur faire contempler les dégâts -irréparables- et les failles qu'elle à crée. Répits sans doute encore plus cruels que les brefs moment de tempête. Ça et là il y a aussi une pointe d'humour, parfois pathétique, parfois brillante, mais toujours noyée dans un seau de vodka qui, si elle ne solutionne rien allège un temps la souffrance et la cruelle descente vers la mer qu'est ce petit bijou russe.
    FaRem
    FaRem

    8 637 abonnés 9 523 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 février 2015
    Récompensé à Cannes puisqu'il a remporté le prix du meilleur scénario, ce film va directement rejoindre ma longue liste des films primés sur la croisette pour lesquels, je n'ai absolument pas accroché. Leviathan nous dresse le portrait sombre d'une Russie où les magouilles sont monnaie courante, où des pauvres gens sont expropriés par des gens influents, où l'alcool est le seul refuge et la solution pour oublier ses problèmes et pour finir le film traite aussi de la situation de la femme qui pour la plupart ont du mal à se faire respecter. Comme souvent avec ce genre de film, il faut avoir de l’intérêt pour les thèmes cités avant sous peine de s'ennuyer profondément ce qui a été mon cas, il ne se passe rien et le rythme est beaucoup trop lent.
    ffred
    ffred

    1 696 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 septembre 2014
    De Andrei Zviaguintsev, je n'ai vu qu'Elena et j'avais beaucoup aimé. La rumeur sur celui-ci n'était pas très encourageante. Mais la rumeur a parfois tort. Sans crier au chef d'oeuvre, j'en suis sorti tout de même un peu bousculé. Si Léviathan n'a pas la force du précédent film du réalisateur, il reste parfaitement maitrisé. Une mise en scène puissante. Un scénario bien écrit, réaliste, sombre et quasiment désespéré (Prix du scénario à Cannes cette année). Une émotion sèche. Même s'il ne se déroule finalement pas grand chose, voilà 2h20 qu'on ne sent pas passer et qui donnent à réfléchir. Une vision très noire de la Russie où ne semblent plus régner qu'alcool et corruption. Techniquement, c'est superbe. De magnifiques images de paysages naturels et de désolation de la mer de Barentz. Et des acteurs tous très convaincants. Bref, un bon moment à défaut d'un grand. Mais il faut que je vois Le bannissement et Le retour, les deux premiers films du metteur en scène. Ils sont, parait-il, bien meilleurs.
    Benito G
    Benito G

    664 abonnés 3 161 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 novembre 2014
    Du cinéma Russe bien surprenant! LEs acteurs jouent chacun avecbrio et l'histoire pourrait être historiquement vraie. A la fois intelligent et à quelques moments drôle. Tout se trouve en plus de la magnifique interprétation, un film magnifiquement filmé. Ce qui permet de voir "plus large" ; nous montrant une richesse ou l'on peut voir divers thème de reflexion. LE scénario nous fait quasiment un sans faute et pourtant on est loin des blockbuster et j'en passe. Comme quoi, les pays outre que ceux que l'on voit nous sortir des films à outrance ; on autant de qualité que les grandes productions. De plus quelques surprises, ou certaines séquences sont vraiment émouvante et touchante (ajoutant un plus à l'ensemble). Et pourtant, il y a un peu de poésie, de tendresse ; mais il y a ce petit coté "drame" qui nous remet clairement dans le film et dans la réalité mais qui nous a permi de ne pas rester dans le coté seulement "obscure" et d'essayer d'empathir le public. Un ensemble donc réusit de bout en bout une fois le film et les personnages lancés (poutant il atteint presque 2h30), mais on ne voit pas vraiment le film passer (dés que cela est lancé et sauf si le film ne nous interpelle pas^^). A la fois superbe, percutant comme on pourrait l'être quant on voyage à bord d'un navire de peche (exemple^^) ou la beauté, l'imagination, peut passer en un rien de temps à quelques choses de plus froids et durs. ET ici, le tout est parfaitement maitrisé. Apres faudra t-il accrocher au sujet (même si celui ci est bien mis en scène et traité avec finesse sans en faire trop). Un sujet qui ne touchera pas tout le monde, mais qui mérite d'être vue et qui nous montre qu'on ait pas les seuls (surrtout coté US) à pouvoir faire une production presque docu / réalité^^ et à la réussir. LE cinéma Russe devrait se booster pour passer coté France et nous faire des films à ce niveau qui est égale voir supèrieur à certaines autres productions. LE cinéma Russe à tout pour réussir et pour une fois, que l'on peut en visionner un, pourquoi pas.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    113 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2015
    Superbe drame d’Andrei Zvyaguintsev qui s’est inspiré de la créature biblique pour créer tous ces personnages qui vont chacun affronter leur terrible « Leviathan ». Il y a biensûr le personnage principal qui va subir bien plus que les autres au point de voir sa vie totalement détruite pour s’être opposé au maire de la ville qui s’avère être un mafieux extrêmement crapuleux. C’est filmé à la perfection avec de superbes paysages de cette bourgade au bord de l’arctique, une musique superbe et des acteurs en transe dans de magnifiques séquences très intenses avec des dialogues redoutablement bien écrit. Et qu’est-ce-que ça boit ! La vodka coule à flot pendant 2h au point que j’aurais fait une cirrhose au bout de 5min. On ne peut qu’être touché de voir cet innocent lutter contre le pouvoir pour sauvegarder sa demeure familiale mais c’est sans compter sur cette justice impitoyable et une administration corrompue qui vont se montrer d’une grand cruauté. Je ne saurai que vous recommander chaudement de vous intéresser au travail de ce grand réalisateur Russe qui grimpe à chaque film en nous proposant ces histoires terribles mais magnifiées par son talent de cinématographe…
    BabsyDriver
    BabsyDriver

    80 abonnés 817 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 mars 2015
    Andreï Zviaguintsev use du plus beau cinéma pour montrer une société russe toute entière corrompue, à tel point que cela lui presque inhérent ! La cruauté de "Leviathan" n'a alors d'égale que la grâce de sa mise en scène.
    Tomlapin
    Tomlapin

    40 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2014
    Vu enfin aujourd’hui « Leviathan». C’est très beau visuellement, très bien joué, certaines scènes sont vraiment puissantes.
    Mais :
    -c’est dix fois moins beau, subtil et habité que « Winter Sleep »
    - ça dure 2h20 alors que ce serait beaucoup plus fort si ça durait 1h30 comme les trois quarts des films « de festival » (à l’exception de « Winter Sleep » même s’il dure plus de 3 heures)
    - ça a eu le prix du scénario à Cannes alors que scénaristiquement ça enfonce les portes ouvertes les unes à la suite des autres (méchants encore plus caricaturaux que dans les Disney, russes encore plus caricaturaux – quasiment pas un plan sans vodka- que dans les « Don Camillo »...-,) le réalisateur n’a aucune compassion pour ses personnages qui n’ont pas une once de subtilité, et les dix dernières minutes maltraitent tellement le personnage principal (qui était déjà au plus bas) que ça en devient presque sadique.
    - Je suis plutôt d’accord avec Léa H. spectatrice d’ « Allociné » qui écrit « Le mariage de l’extrême misérabilisme du récit et de l’apparat presque clinquant d’une mise en scène classieuse évoque le travers « grand film d’auteur doloriste » qu’adoptent un peu trop facilement nombres de cinéaste talentueux mais englués dans un académisme mortifère (et finalement très complaisant puisqu’ils ciblent un public de festival international en mal de noirceur glacée et altière). Finalement, tout cela manque cruellement de vie ! »
    Plus généralement, ça m’amène à une constatation : s’il y a des tas de grands cinéastes aujourd’hui qui savent filmer le glauque, le sordide, le malheur sous toutes ses formes, combien sont-ils à savoir filmer des sentiments vrais, des gens heureux (même dix minutes comme dans « Mommy » lorsque l’écran s’agrandit pour la première fois), des scènes drôles et émouvantes avec un fond, des sentiments subtils, qui savent filmer l’élégance plutôt que la déchéance (ou qui sachent parler de la déchéance avec élégance ou humour comme dans le cinéma italien des années soixante-dix), qui sachent exploiter l’intelligence d’un récit plutôt que sa force démonstrative, qui sachent filmer le bonheur tout simplement ?
    Si Bergman, Dreyer ou Eisentein ont fait des cargaisons d’émules ; Fellini, Lubitsch, Sautet, Comencini, Demy, Bunuel ou Chaplin entre autres exemples de grands cinéastes tournés vers l’humain, la poésie ou le surréalisme ont peu de descendants.
    Bientôt, filmer un sourire deviendra un acte rare et isolé quasiment révolutionnaire, alors que filmer des larmes, des cris, des meurtres sordidessociaux, des personnages tordus en deux ou en trois dans une rue sordide ou dans un paysage « bigger than life » sera aussi banal que les « happy ends » dans les films hollywoodiens de l’âge d’or. On me dira que c’est la crise et qu’il y a les comédies populaires mainstream pour distraire les spectateurs. Mais on peut aussi faire du grand cinéma en étant distrayant, optimiste, idéaliste ou rêveur. Et exprimer autre chose que : le monde est définitivement dégueulasse et les gens sont des victimes sans possibilité de révolte.
    Je rêve d’un grand film qui se termine sur un visage plutôt que sur un paysage. Un cinéma qui propose une vision du monde au lieu d’un constat désespéré du monde. Un cinéma qui pense plutôt qu’un cinéma qui démontre. Un cinéma qui respecte les personnage au lieu de les maltraiter avec une cruauté qui se camoufle noblement sous les mots lucidité ou franchise. Un cinéma qui s’adresse aux jeunes et à la province – moi à quinze ans, dans ma petite ville de province, ce sont les films qui m’ont donné de l’espoir, de la révolte, de la complexité- et pas seulement aux bobos parisiens en mal de social crade et d’empathie à bon marché pour des supposés « gens du peuple ».
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2014
    Et pourquoi n'a-t-il pas eu la palme d'or ? J'ai trouvé ce film d'un niveau supérieur à Winter Sleep : image globalement plus jolie, rythme moins pénible que le 3 h de Winter Sleep. Est-ce la dénonciation du poutinisme ? La descente aux enfers d'un homme bon victime d'une dictature barbare/injuste est bien, très bien même, déroulée.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 359 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 octobre 2016
    Film polémique en Russie à cause des nombreuses expressions grossières qu’il contient, Léviathan est une critique acide du pays. Baignés dans l’alcoolisme de la vodka à chaque et sans occasion, les protagonistes se voient perdent tous ce qu’ils ont. Si les échanges deviennent drolatiques, ils dénoncent surtout le désespoir de ces personnages qui s’ennuient mais qui se plaisent dans leur routine. Andreï Zviaguintsev signe une œuvre remarqué au Festival de Cannes 2014 qui a été récompensée du prix du Meilleur Scénario. Pourtant ce scénario divague à mesure que les bouteilles de vodka se vides. Malgré ses paysages surprenants et les dictions de la greffière pour revitaliser l’ensemble, ce long-métrage est effectivement bien long. On ne s’attache à aucun personnage alors qu’il y avait pourtant matière à être ému par cet homme confronté à la corruption de l’Etat russe. Dommage.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 octobre 2014
    Léviathan est à l'image du paysage majestueux de cette Russie côtière de la mer de Barents : beau, triste et froid... Léviathan est un drame russe avec comme toile de fond l'autorité politico-mafieuse et ses complices (justice, église, police) broyant l'individu. La justice corrompue dictant ses sentences froidement, sans aucune humanité à travers un jargon juridique neutre, glacial, robotique, inhumain... Léviathan représente ce que l'on attend avant tout du cinéma : des émotions et de la beauté. Léviathan est le Cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 octobre 2014
    Tout en haut du globe, entre Norvège et Russie, la mer de Barents. Les rivages du minuscule village de pêcheurs, ou Kolia tient un garage, sont jonchés de squelettes de baleines et d’épaves de bateaux. Il fait sombre et les carcasses se ressemblent. Ce bout du monde a aussi des allures de fin du monde. Ici, tout le monde boit des quantités astronomiques de vodka. Ca doit remplacer le soleil…
    Un jour le maire vient annoncer au garagiste son expropriation pour cause de vague projet immobilier. Les deux hommes titubent, la vie de Kolia bascule. Malgré le renfort de son copain Dmitri, avocat à Moscou, il peine à faire respecter son bon droit. D’autant que l’élu a des méthodes de mafieux et des nervis pour intimider les récalcitrants. De son côté, Dmitri a du mal à résister à la belle Lylia, la seconde femme de Kolia…
    Résister, c’est le cœur de ce film très Russe… et très proche du Québécois « Le Démantèlement ». Résister à la machine administrative, à la police, à la justice et même à l’église ; tous unis par une étrange collusion pour que rien ne bouge. Ici, le Leviathan marin a plusieurs têtes… La parabole est belle. Combat des justes contre les puissants, de la morale contre la corruption, de la noblesse de l’âme slave contre la décadence d’un état corrompu.
    Une parabole qu’Andreï Zviaguinstev traite avec une grande maitrise formelle et un pur classicisme, parfois un peu emphatique. Mais sa mise en scène est magistrale avec quelques scènes magnifiquement traitées (premier face à face avec le maire, séance de tir et de beuverie au bord de l’eau, rencontre de Lylia et Dmitri…) Malgré l’aridité de l’environnement, son film est aussi un somptueux hommage à la nature sur laquelle le soleil ne se lève pas.
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