Fan inconditionnelle de la saga HP (livres surtout, mais les films n’étaient pas mauvais, loin de ça), je me devais donc d’aller voir cette suite. Le premier m’avait beaucoup plu, j’avais trouvé la magie bien dosée, une histoire assez intéressante avec des clins d’oeil fins à la saga mère, un très bon spin-off donc avec des personnages attachants sur qui on avait envie de s’attarder, je pense surtout à Norbert Dragonneau et Jacob Kowalski.
C’est donc tout naturellement que je suis allée voir le deuxième opus. Et là… C’est le drame. J’ai un profond respect pour l’autrice qu’est JKR. C’est une femme au talent fou, un génie de l’imagination qui a su me faire rêver toute mon adolescence.
Oui mais voilà, à mes yeux, elle est tombée dans le piège: avec ce deuxième volet, JKR nous a fait un pur produit de fan-service, hélas. Et là encore, je ne parle que du scénario, la réalisation n’est pas folle non plus à mes yeux.
Commençons par le début, on commence avec une scène flou, la fuite de Grindelwald. Ca jette des sorts de partout, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe, et hop, un bon de trois mois plus tard. Grindelwald avait promis de s’échapper de façon spectaculaire, apparemment pour eux,
reprendre le même piège que dans le un (prendre l’apparence d’un autre) l’est
. Passons sur cette fuite qui est donc tout sauf spectaculaire, première déception.
Le pire restait à venir évidemment. On enchaine ensuite sur des pseudos révélations qui vont crescendo, des twists maladroits et surtout des incohérences monstrueuses.
JKR a pris grand soin de nous expliquer certaines règles dans la saga Harry Potter qui avaient leur importance, notamment: l’impossibilité de transplaner dans l’enceinte de Poudlard qui est un lieu protégé. A plusieurs reprises dans le film, cette règles est bafouée. Vous pouvez me dire qu’à cette époque, ce n’était peut-être pas le cas, allez pourquoi pas. Et ce n’est pas le seul moment du film où j’ai l’impression qu’on me hurle « tais-toi, c’est magique ! », parce qu’à ce moment précis, je pense alors à la scène où
Norbert retrouve Tina
, et je me dis qu’on nous prend pour des jambons. Et je me fends la poire en me remémorant la scène où le mec du ministère survit à une attaque d’obscurial avec un simple sort de protection, mais oui voyez-vous, vu que Grindelwald veut utiliser Croyance pour anéantir Dumbledore, c’est somme toute assez logique qu’un simple sorcier s’en protège avec un sort de protection. Dumbledore n’a qu’à bien se tenir, hihihi. Passons.
Mais là où je ne pardonne pas à JKR ce sont les erreurs d’incohérences d’ordre chronologique. Le personnage de McGonagall est l’exemple type, il est clairement dit par JKR qu’elle est née le 4 octobre 1935. Nous sommes en 1927, et pourtant, nous voyons une McGonagall
professeure à Poudlard
. J’ai failli m’étouffer en voyant une faute pareille.
Du côté des twist maladroits, j’appelle Queenie à la barre. Elle est complètement bâclée. Là où on avait un début d’idylle plutôt mignon dans le un avec Jacob, on a
un couple qui va mal dans le second puisqu’ils ne peuvent se marier étant donné le statut de Moldu de Jacob et les lois sorcières américaines
. Ca aurait pu faire quelque chose, mais non, au lieu de ça, on a
une Queenie qui décide de rejoindre Grindelwald, de façon terriblement mal amenée
. Sans rire, on a vraiment la sensation que ça lui prend comme une envie de pisser. Ensuite, on a des personnages présents uniquement pour les révélations sensations, mais qui n’ont aucune utilité dans le scénario, et ça se sent, j’appelle donc Nagini. Alors apparemment
il s’agit d’une malédictus (et non une animagus donc) qui tôt ou tard sera définitivement transformée en animal, et là en l’occurrence en serpent
. La révélation est jolie, mais concrètement dans le deuxième film, elle ne sert pas à grand chose à part présenter le personnage, j’ose espérer qu’elle prendra de l’importance par la suite, car elle permettrait de faire le lien entre les deux pires mages noirs du XXième siècle, Grindelwald et Voldemort. Ca, ça promettrait. Même topo pour Leta Lestrange qui va avoir une utilité proche du néant,
puisqu’elle meurt, en prime
« coucou, je ne sers à rien ».
Mais le pire est encore à venir, attention… Croyance Bellebosse. Nous passons donc la totalité du film à nous interroger sur son identité, c’est le sujet principal, puisqu’il est recherché par Grindelwald pour ses pouvoirs, par Tina qui est envoyée par le Ministère de la Magie américain, par Norbert / Dumbledore pour le protéger etc.
Et ce qui aurait pu être une histoire de famille fantastique à raconter s’est transformée en twist cheap à souhait, en fan-service à gogo: oui d’après Grindelwald,
Croyance n’est autre qu’un frère caché de la fratrie Dumbledore, Aurelius Dumbledore
. Et ça, non, je ne pardonne pas. Je ne vous cache pas que je caresse encore l’illusion que ce n’est qu’une ruse de Grindelwald qui veut le rallier à sa cause et le faire tuer Dumbledore. Oui, je suis naïve.
Pourquoi recycler l’histoire d’une famille que l’on connait déjà ? Une famille qui avait déjà une histoire complexe, bien ficelée et bien écrite, une famille déjà pourvue d’un obscurial, celui d’Ariana Dumbledore ?
Il y a tant à écrire sur ce monde, et pourtant, elle est venue pondre un truc invraisemblable, et j’ai l’impression que c’est pour satisfaire les fans, non le scénario, ce qui est regrettable.
Je m’arrêterai là pour les critiques négatives. Au-delà de tout ça, le jeu d’acteur d’Eddie Redmayne est toujours fantastique. Il nous livre une belle prestation, Ezra Miller aussi, et Dan Fogler apporte une jolie touche de sourire (heureusement).
En résumé, ce deuxième film laisse un goût amer. On a réellement l’impression qu’il est là pour poser les bases d’une suite, mais qu’il ne se suffit pas à lui-même. C’est très brouillon, comme si ils avaient posé tout ça là pour dire « bon voilà, ça servira pour après ». Oui, mais… Et mes 2h30 de séance, j’en fais quoi maintenant ?
Parce que là, j'ai un arrière goût de trahison qui ne veut pas s'en aller.