Vu ce film d’animation pendant une rétrospective consacrée à Kinuyo Tanaka !
Une parenthèse détonnante, un contraste explosif.
Ce qui est rassurant, en ce qui me concerne, j’ai aimé les deux genres radicalement différents. Entre « Lettre d’amour » et « Maternité éternelle », j’y ai glissé « Sausage party », pour ne pas dire une saucisse délirante entre deux savoureux et mélancoliques sushis !
J’ai découvert deux univers incompatibles mais compatibles à ma sensibilité cinéphile.
Ce n’était pas une récréation.
Par contre cela l’aurait été entre deux Robert Bresson ou deux Varda !
« Sausage party », l’anti-thèse de Pixar fait du bien.
J’apprécie quand le propos va jusqu’au boutisme. Ici, le langage n’est pas dépareillé au geste. On ne se contente pas d’être mal élevé, grossier, potache, graveleux, infréquentable, « Sausage party » y joint les actes.
Et le feu d’artifice ne se contente pas d’en mettre plein les yeux, il est aussi l’illustration des orgasmes de tout ce petit monde alimentaire noyé dans une orgie délirante.
Pour moi, il y a de bonnes trouvailles avec quelques références à l’histoire du cinéma et à Stephen Hawking.
Une idée inconvenante à chaque plan !
Le récit ne se contente pas d’animer des aliments pour raconter leurs états d’âme, il ne se contente pas d’être iconoclaste, il y a un véritable fond comme le terrorisme, la drogue, le racisme, l’antisémitisme, l’endoctrinement.
Mais jamais sous le sceau de la gravité, toujours sur le ton d’une dérision insolente et irrespectueuse.
Et ça fait du bien !
Oui, ça fait du bien de temps en temps de se laisser aller à un discours dénué de pincettes, de principes de précaution ; qui se moque des susceptibilités.
Peu importe si le trait est outrancier dans la mesure où rien, me semble t-il, n’est gratuit.
Ça n’engage que moi et peux comprendre que l’on peut ne pas aimer ce genre de comédie très trash.
Que l’on aime ou que l’on n’aime pas, j’aime surtout l’idée que ce film fasse tache dans cette Amérique pudibonde.