Il y a du style dans "Cold in July". Du brio même. Loin des conventions hollywoodienne, Jim Mickle, jeune réalisateur de séries B voire Z aux budgets ridicules, ayant occupé à peu près tous les postes sur un tournage (de cameraman à machiniste, en passant par concepteur de story-board et monteur), tourne ici son quatrième et premier "vrai" film. Avec un budget plus conséquent (sans trop l'être), il adapte la nouvelle "Cold in July" de Joe R. Lansdale. A la fois à la réalisation et au scénario, il livre un polar indépendant très noir et très vintage. Porté par un trio d'acteurs crépusculaire (Michael C. Hall, Sam Shepard, Don Johnson), "Cold in July" est un film original, parfois virtuose, mais imparfait. C'est dans un climat de peur et de violence que débute ce thriller âpre et déroutant. Richard Dane, citoyen modèle et encadreur dans une petite ville Texane, abat de sang-froid un cambrioleur à son domicile. Rongé par les remords, il effectue la procédure sans trop broncher, fait sa déposition à la police et tout le tralala… Mais alors que l'enterrement du jeune cambrioleur se profile, il est interpellé par le père de ce-dernier, qui n'hésite pas à l'intimider ! Mais rapidement, la simple menace fait place au harcèlement, et toute la famille Dane s'en voit désolée… Effrayée pour être exact. Mais il y a une c****** dans le potage, et Richard est bien déterminé à découvrir laquelle… L'histoire est originale, il n'y a pas de doutes, et elle se révèle même plus complexe qu'il n'y parait au fur et à mesure. Mais le problème, c'est que le scénario ne suit pas. Manque de consistance, de précision, l'ambition dépasse le résultat. Ce qui aurait dû n'être qu'un classique mais virtuose thriller poisseux, tourne à la vulgaire expédition punitive sans âme ; une sorte de Vendetta obligée, une obligation morale impliquant une violence gratuite fatale et purificatrice… Le dénouement du film fait presque (je dis bien presque !) l'apogée de la violence et de la justice expéditive… Cependant, on ne s'ennuie jamais, et l'atmosphère (à part quelques coups de synthé de trop) 80's/90's est absolument délectable !