Le film commence sur les chapeaux de roues, nous plongeant dès la première minute dans l’inquiétude d’un personnage ordinaire en danger, avec une superbe ambiance de thriller haletant où très vite, l’intrigue principale s’installe. Notre identification au protagoniste est instantanée et c’est d’ailleurs le seul personnage qui semble à peu près normal dans ce pays.
Cette première partie est parfaite, on est absorbé dans cet univers angoissant, digne des plus grand thrillers. Un rebondissement dans la deuxième partie redistribue les cartes et change les relations de nos personnages, ce qui bascule, du même coup, les objectifs du film. Quelque peu déstabilisant, ce twist est plutôt bien amené, en douceur, et ne fait qu’attiser notre curiosité pour la suite.
Tout le film insuffle volontairement les années 80. Jim Mickle y reproduit fidèlement l’époque jusqu’au bon goût de nos personnages : du motif "vache" de l’intérieur de la Cadillac de Don Johnson, au look coupe mulet moustache de Michael C. Hall, qui, au passage, lui va comme un gant. De la lumière à la musique, on sent que le but du réalisateur est de nous plonger dans cette ambiance 100% eighties, voir même de vouloir réaliser un film qui semblerait venir de cette époque, avec tout les codes qui vont avec. Il y arrive très bien... trop bien même. Jim Mickle en conserve ses bons côtés, comme ses moins bons. Lors des dix dernières minutes, on tombe alors dans le climax de série B d’un autre temps, avec un gunfight totalement 80's, dans un esprit très "film de vengeance". On aurait largement préféré une version revisitée et bonifiée par le regard d’aujourd’hui et digne du reste du film. Par son style très 80’s, le film rend d’ailleurs un hommage prononcé au cinema de John Carpenter.
En bref, que l’on soit friand de thrillers, fan du cinema typé de John Carpenter, nostalgique des films eighties ou impatient de voir Michael C. Hall sur la grande toile, on prend beaucoup de plaisir à regarder Cold In July... mais à la fin, on passe du masterpiece au vieux film de série B.