Un grand coup de coeur pour ce long métrage britannique (cependant par réalisateur italien - Uberto Pasolini, sans lien de parenté avec Pier Paolo, mais neveu du grand Luchino Visconti, et surtout producteur, à succès, jusque-là) ! Rarement visionné un film aussi profondément humain, mais sans aucune afféterie, sans le moindre pathos, sans la moindre facilité ou redondance. "Still Life" (le titre français de "Une belle fin" n'étant, pour une fois, pas ridicule, qui n'est pas une traduction, mais indiquant, de manière fondée, un autre éclairage) est une réalisation modeste, mais à portée universelle. Le sujet, celui de la solitude en milieu urbain (ici, la méga(lo)pole londonienne), et de ses conséquences dernières (mourir seul/e, regretté/e par personne..) est abordé avec à la fois une totale crudité, et une immense empathie. Celle de John May (un quasi "John Doe" possible, lui-même..), un employé pas assez "rentable", (et que l'on licencie, au bout de 22 ans, en raison de "contraintes budgétaires"), effectuant sa tâche atypique (redonner une dignité aux morts que personne ne réclame) avec conscience, et même beaucoup plus (cf. l'album de photos de ses "protégés"). Son "chef d'oeuvre" sera son dernier cas, celui de Bill Stoke, dont il s'est mis en tête de réunir les "proches" pour les funérailles - il entreprend une enquête de détective pour ce faire. Peu de paroles, et beaucoup de choses montrées, sans ostentation, qui valent largement de longs (et vains) discours - par petites touches, impitoyables et tendres à la fois (sans oublier les notes humoristiques). Eddie Marsan est absolument remarquable en "May", et le reste de la distribution ne démérite jamais.
Un très beau moment de cinéma, sur un sujet inhabituel.