Un film très beau parce que très humain, avec des choses quotidiennes, simples. J’ai aimé, beaucoup, parce qu’il montre que le beau n’est pas forcément dans la performance extraordinaire, physique, ou artistique. Le personnage principal du film, John May, est assez laid, terne, et presque triste, au départ. Ennuyeux certainement. C’est ce qu’on se dit au début. Et peu à peu on découvre sa beauté, qui réside dans son humanité, son humilité, sa discrétion, son intelligence, son goût du travail bien fait, l’intérêt qu’il porte aux autres. Peu à peu son métier qui semblait sordide se transforme presque en le plus beau métier du monde : redonner de la dignité aux personnes qui meurent dans la solitude la plus complète, leur redonner des couleurs, une vie, des amis et des amours passés. C’est totalement merveilleux. Vraiment merveilleux. Avec ce film on prend le temps, de regarder les détails, les petits détails qui montrent le « prix » de la vie. C’est lent, mais délicieux, on se prend au jeu de l’enquête menée avec minutie par John May quand il recherche les parents ou amis du passé de son dernier « cas », Billy Stoke. Cette dernière recherche, (c’est la dernière puisque John May est licencié : il travaille trop lentement dans ce monde de vitesse folle), est menée de façon plus aventureuse que les autres, on le sent. Et John May sort de sa routine, de ses coups de téléphone ; il voyage plus, prend des risques, et c’est beau de voir le personnage s’ouvrir comme ça. La fin, dont tous les spectateurs parlent, est très belle, très frappante et mène le film à son apogée. C’est un film à voir de préférence en VO, pour l’accent anglais délicieux, pour l’authenticité des voix et des phrases. C’est un film dont on peut sortir ralenti, dans le bon sens, serein, et ouvert.