Creed : Quand Rocky passe le flambeau sans se brûler les doigts
Quand t’apprends que le fils d’Apollo Creed est prêt à remonter sur le ring, t’as déjà l’adrénaline qui monte. Adonis, il a le sang chaud, un poing d’enfer et l’envie de montrer qu’il n’est pas juste « le fils de ». À peine arrivé à Philly, il part à la recherche du vieux Rocky pour lui demander de devenir son maître Jedi de la boxe. Et devine quoi ? Le vieux Balboa, malgré ses rhumatismes, il en a encore sous la semelle. Mais attention, ici, Rocky, c’est pas juste le coach qui te gueule dessus, c’est un mentor qui t’apprend la vie entre deux uppercuts.
Stallone, dans le rôle du vieux sage, c’est du grand art. Il a le charisme d’un Yoda, mais sans les oreilles pointues. Il regarde Adonis se battre contre ses démons intérieurs et extérieurs avec la sagesse de quelqu’un qui a pris tellement de coups qu’il est devenu philosophe. On est loin du Rocky qui cognait avant de réfléchir. Là, Rocky prend son temps, il écoute, il conseille, et surtout, il fait comprendre à Adonis que la vraie bataille, elle se passe autant dans la tête que sur le ring. Un peu comme une partie d’échecs avec Mike Tyson : t’as intérêt à réfléchir vite si tu veux pas finir KO.
Ryan Coogler, il a compris que pour faire un bon film de boxe, faut pas se contenter de montrer des muscles qui brillent. Il te balance des entraînements filmés avec une précision chirurgicale. Ça sue, ça saigne, ça galère, mais c’est beau à voir. Les coups sont si réels que t’as presque mal pour eux. Coogler a réussi à te faire ressentir chaque impact, chaque moment de doute, comme si t’étais sur le ring avec eux. Et entre deux uppercuts, il t’offre des moments de tendresse où Rocky et Adonis discutent de la vie, de la mort, et de pourquoi on continue à se battre, même quand tout semble perdu.
Ouais, on va pas se mentir, Creed ne réinvente pas la roue. On sait où ça va, on connaît les étapes, mais putain, qu’est-ce que c’est bien fait ! C’est comme une bonne vieille recette de grand-mère : t’es sûr du résultat, mais t’en redemandes à chaque fois. La relation entre Rocky et Adonis, c’est le cœur du film. T’as d’un côté le vieux briscard qui en a trop vu, et de l’autre, le jeune loup qui veut prouver qu’il est digne de son nom. Ce duo marche du tonnerre, et même si le chemin est balisé, le voyage reste intense et émouvant.
Le ring, c’est plus qu’un lieu de combat, c’est une métaphore de la vie. Et ça, Coogler l’a bien compris. Le combat final, c’est pas juste pour le titre, c’est pour l’honneur, pour prouver qu’on mérite de porter son nom. Rocky, avec ses conseils de vieux sage, et Adonis, avec sa fougue de jeune chien fou, te montrent que peu importe l’issue du combat, ce qui compte, c’est de se relever et d’avancer. Et même si t’es pas fan de boxe, tu sors du film avec l’envie de tout défoncer sur ton passage (ou au moins de monter un escalier en courant).
Avec Creed, on replonge dans l’univers de Rocky, mais cette fois, avec une nouvelle génération qui a autant de rage que de cœur. Stallone est impeccable en mentor, et Michael B. Jordan te balance des coups aussi puissants que son jeu d’acteur. C’est prévisible, certes, mais c’est tellement bien fait que t’as envie de remettre ça encore et encore. Rocky passe le flambeau sans faiblir, et on se prend à espérer que la saga continue sur cette lancée, avec autant de force et d’émotion.
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