Qui ne connais pas Rocky ? La question semble ridicule à première vue, pourtant, pour ce qu'il en est de ma personne, je n'ai en mémoire aucun visionnage des films en question ! Néanmoins, à moins d'être totalement inculte, ses grandes lignes ne m'ont pas échappées, ses séquences les plus " mythiques " non plus ! J'ai en revanche, par le passé déjà vu Creed, j'en gardais un agréable souvenir.
Ma découverte de ce long-métrage à l'époque étais clairement motivé par le réalisateur concerné par ce projet, un certain Ryan Coogler. Fruitvale Station, le précédent film, le premier également, avais clairement diriger mes vues sur cette suite, à raison. Ces retrouvailles ont encore su renouvelés mes attentions et intentions à son égards.
Dès son intro, l'énergie, la dynamique dans son ensemble, se calque sur son point de vue. La caméra suit le parcours de ce gosse que l'on va découvrir, dans un style ou les images ont clairement office d'impact. Après une première mouture acté sur une identité entre deux contrastes, un tour du paysage, une transition rapide, la mouvance tourne vers son but. Quelque coups schématise le changement d'époque, de génération, d'allégeance en quelques sortes, à dessein d'une conduite axé sur la trajectoire d'un aspirant, symbole d'une autre victoire. Disons-le de suite, la victoire dans ce cas précis est le partage. D'où, ma tendresse pour ce film qui s'exfiltre d'une attente ( bourru ) en la matière ...
Que se soit lorsqu'Adonis partage un repas avec Rocky, ou avec Bianca, un autre à la salle, ou devant l'appartement, entre joie et dispute, ces passages sont clairement les plus beaux ! Bien plus que de l'héritage, ou de la passation, c'est bien le temps qui est ici sa théma, entre présence et absence, jusque dans un pas chancelant, avec une voix, parfois tremblante, selon une peur qui défile et qui laisse place à l'union. L'histoire est facile, oui, elle est simple, encore une fois l'acquiescement s'impose, le regard et la manière sont toutefois superbement objectif. On affronte avec ses personnages, les craintes, les combats, réguliers et plus hauts encore, avec une justesse dont ses acteurs sont pleinement à souligné.
Sylvester Stallone, Michael B. Jordan ( le complice de Coogler ) et Tessa Thompson sont renversants lors de certaines de ses séquences, ou, ils et elle livrent des brides de justesse de jeux donc, mais aussi, un incroyable message qui s'imprègne d'un frisson dont la
maladie
, une fois révélée livre ses plus beaux instants.
Avant cela, toute sa palette technique, au bord de son ancrage accentue les vertus de temps pris pour narrer cette histoire. L'entrainement intensive, comme les combats, sont des bouffées d'oxygène dans son emploi, de par ses prises de vues, selon le geste en osmose qui les lient. L'adrénaline est bien de la partie, il suffit de voir cette course dans les rues de Phili, loin du fan service au demeurant, car celle-ci s'inscrit belle et bien dans l'optique d'écrire une poursuite plus qu'une joute quelconque dans le registre.
Creed est un film délicat, dont la blessure n'est pas le visage tuméfié mais le manque. " - I'm not a mistake ! " Avec tout cela, une caméra chevillé, dans une brutalité en substitut, pour qui à la vie dur, comme une leçon avec soin du regard porté sur l'autre, au-delà de toutes démonstrations. Oui, un très jolie moment.