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benoitG80
3 410 abonnés
1 464 critiques
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4,5
Publiée le 13 novembre 2014
"La prochaine fois je viserai le cœur", film tiré d'un fait réel pour le moins terrible et incroyable, est bien à l'image et à la hauteur de l'horreur de cette histoire, complètement hors du commun ! En dépassant le simple polar qu'il n'est pas du tout, Cédric Anger fait beaucoup plus que de relater et de mettre en scènes les événements, les faits et gestes du "Tueur fou de l'Oise" (ou l'affaire Alain Lamare), car il va bien plus loin en nous plongeant littéralement dans la peau et la personnalité de ce personnage ambigu, torturé, névrosé et j'en passe tellement son psychisme semble complexe et inquiétant... Toujours réservé à propos de Guillaume Canet, trop lisse et inexpressif à mon avis, il est alors là, l'Acteur idéal au point de ne voir à travers son physique, son visage impassible, qu'un dangereux individu où toute émotion et sensation semble gommée le plus souvent de son regard... En même temps de part ce jeu glacé et distant, le mal être, les affres et les obsessions de Franck traduisent une peur et un malaise général qui envahissent entièrement le film, qui nous enveloppent dès sa présence à l'écran en donnant une tension et même une angoisse de plus en plus prégnante, comme si celle-ci émanait de tous les pores de sa peau ! Que ce soit chez lui dans cet univers sordide, véritable PC de guerre, avec ses conditions de vie et ces supplices qu'il s'impose, ou dans son travail où il semble être un élément modèle, dangereux, inattendu et implacable pour ses collègues ainsi que lors de ses accès de folie qui dépassent l'imagination, ce gendarme hors norme nous tétanise ! Et ceci malgré son autre facette, lorsqu'il est en communion avec la nature dans laquelle il devient tout à coup différent et sensible... Ce film dégage donc une atmosphère trouble, pesante et noire tout au long de sa durée par le héros lui-même bien sûr, et aussi par le traitement des images très grises dans une ville et une campagne d'une tristesse infinie, ainsi que par les personnages secondaires très importants pour le déroulement des faits. Ceux-ci gravitent autour de Franck, en tant que chef, collègues, et il y a aussi et surtout cette jeune femme qui fait son ménage et avec qui il a une relation difficile, pleine d'envie et de dégoût à la fois. À ce propos, l'actrice Ana Girardot rend cette fille Sophie qui croit à un amour possible, incroyablement et terriblement humaine et vulnérable, entièrement sous l'emprise des griffes de ce psychopathe imprévisible et manipulateur. Un film dur, très réaliste et âpre que nous livre là Cédric Anger, un film qui fait froid dans le dos et dont on sort avec un sentiment d'effroi doublé d'un questionnement sans réponses !
Le côté glacial, délibéré, et la lenteur générale du film mettent quelque peu le spectateur de côté. On assiste donc froidement à un enchainement de crimes, à un semblant d'amourette, tout en n'apprenant à la finale pas grand chose sur ce tueur ou sur l'enquête elle-même. Et pour cause, le film est entièrement tourné du point de vue de ce psychopathe qui peine à exprimer quoi que ce soit, ne serait-ce même qu'un sourire. L'interprétation de Canet dans ce sens est donc impeccable, et il nous fait tenir jusqu'au bout afin de savoir enfin ce qui va lui arriver, mais on est un peu trop mis à l'écart pour s'impliquer réellement. C'est bon mais froid, bien trop froid...
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3,5
Publiée le 17 novembre 2014
Histoire tendue et particulièrement glaçante dans ses meilleurs moments qui brosse remarquablement le portrait intime d'un gendarme / psychopathe aux pulsions criminelles et imprèvisibles! Tournage serrè et petit budget! Une histoire aux couleurs sombres, basèe sur le fait divers authentique d'un tueur qui a sèvit dans l'Oise à la fin des annèes 70! Un avertissement dans la scène d'ouverture nous stipule que nous sommes bel et bien dans une oeuvre de fiction! il a donc fallu imaginer certaines choses pour trouver des rèponses car on n'a pas vraiment d'explications sur les motivations du tueur après la projection finie! Alain Lamare a ètè internè depuis dans un asile psychiatrique et reconnu non responsable de ses actes parce qu'on n'a jamais rèussi à comprendre qu'elle ètait la folie de cet homme qui parcourt les routes dèsertes du dèpartement de l'Oise en prenant des jeunes femmes pour cible! Dans un contre-emploi inattendu et plus vrai que vrai, Guillaume Canet est rèellement habitè par ce personnage fascinant et complexe! Au point que l'acteur, mèconnaissable, a vraiment quelque chose dans le visage avec ce regard vide que ça en devient flippant! il est dans le film tel qu'il est sur l'affiche : troublant! D'ailleurs, il faudra compter (en toute logique) sur Canet pour être un outsider sèrieux dans la quête du Cèsar du meilleur acteur 2015! De plus, les seconds rôles sont très bien dirigès et ont parfaitement rempli leurs fonctions premières, notamment Jean-Yves Berteloot et surtout la prometteuse Ana Girardot qui nous surprend par son jeu minimaliste! Sans oublier la mise en scène virtuose de Cèdric Anger qui vise au bon endroit où panoramiques et plans sèquences, travellings et mouvements de camèra se disputent la première place! Ce qui rend encore plus l'impact des images avec une musique malsaine et glauque à souhait, qui nous met bien dans l'ambiance du film! Globalement, "La prochaine fois je viserai le coeur" est donc d'un très bon niveau en atteignant pleinement son but! Une rèussite...
Dans le genre du thriller / polar à la française, ce film est superbe et bénéficie d'une bonne mise à l'écran de cette terrible histoire vraie. L'histoire se déroulant dans le nord de la France dans la fin des années 70, est prenante bénéficiant d'une très bonne reconstitution de ces années-là. On est happé par le film même si l'on sait plus ou moins comment ça va se terminer, mais presser de savoir si l'histoire se termine de la façon qu'on l'espère. Le casting est très bon, bénéficiant d'excellentes interprétations des différents rôles et d’un beau jeu d'acteurs avec : Guillaume Canet surprenant, Ana Girardot superbe et convaincante, Jean-Yves Bertelloot, Patrick Azam. Le métrage aurait gagné à avoir une vraie bande son dans le style sombre duquel il nous est montré car on ne peut pas dire qu'elle y soit très présente, et n'est pas de bon goût. Certaines scènes peuvent choquer cependant mais cela dit le film est captivant, bouleversant, surprenant et mérite grandement d'être vu de par son histoire choc ainsi que sur la psychologie du personnage. Ma note : 8.5/10 !!
L'histoire est donc celle d'un tueur en série à képi qui a sévi durant la fin des années 1970. Sa qualité de gendarme était pour lui le camouflage idéal qui lui permettait de sévir en toute quiétude et sans éveiller le moindre soupçon. Il profitait ainsi de ses moments libres pour traquer des jeunes filles, les renverser en voiture, ou encore les prendre en auto-stop, afin, parfois, de les achever à l'aide de son arme à feu. Manipulateur et sadique jusqu'au bout, il aimait narguer ses collègues en leur envoyant des lettres anonymes en les avisant que "La prochaine fois, il visera le cœur".
Cédric Anger adapte donc sur grand écran l'histoire d'Alain Lamare, plus connu sous le surnom du "Tueur de l'Oise" qui sévit durant les années 1978 - 1979 et sema la panique dans tout le département. Franck (sublimement interprété par Guillaume Canet) est donc un traqueur torturé. Un personnage complexe qu'on a parfois du mal à saisir. Obsédé par sa volonté de se purifier (il s'inflige souvent des flagellations et autres lacérations), il cède souvent à ses pulsions meurtrières. Ce personnage froid et méthodique fait froid dans le dos. Il pousse même le vice jusqu'à affirmer à ses collègues qu'il va choper ce psychopathe et lui fera payer ses actes.
Cette traque au tueur, et ce jeu au chat et à la souris atteint son apogée dans la cruauté lorsque le gendarme rend visite à l'une de ses victimes hospitalisées et prend de ses nouvelles. Celle-ci totalement traumatisée à la vue de l'homme est dans l'incapacité de lui répondre. Une autre scène croustillante est celle du portrait-robot très réussi et très ressemblant, qui ne décourage pas le gendarme. Plein d'aplomb, il fait du porte à porte, avec ce portrait lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, afin de trouver des témoins : quand on pense que cette scène s'est réellement déroulée ... Glaçant.
[...]
Porté par un excellent Guillaume Canet, le film qui avait tout pour être excellent est au final trop mou pour nous convaincre réellement. Rythme trop lent, personnages caricaturaux, ou encore bande-son horrible : ces défauts empêchent le film d'être ce qu'il aurait dû être : un polar sombre et intrigant.
Remarquable performance de Guillaume Canet, dans ce thriller froid, lourd, aux tons neutres, presque sales, décrivant parfaitement le quotidien banal d'un tueur sans conscience, manipulateur et finalement pathétique. Cédric Anger a su maîtriser habilement une atmosphère oppressante, lentement mortifère qui laisse constamment planer la menace d'un danger omniprésent. Pas de course-poursuites, pas d'explosions, pas de dialogues percutants. Il faut s'immerger dans le tempo particulier du film. Le casting est remarquablement choisi, un bon point pour Ana Girardot et Jean-Yves Bertheloot.
Inspiré d'un fait divers, La Prochaine fois je viserai le cœur est un thriller qui retrace l'affaire Alain Lamare, un gendarme qui sévissait dans les années 70 dans l'Oise. On peut tout simplement, applaudir la performance de Guillaume Canet qui s'avère exemplaire dans la peau de ce gendarme psychopathe. Il impressionne dès les premières minutes, on est déstabiliser de voir ce personnage glaçant en faisant des choses atroces aux jeunes filles croisant dans la rue. Un sentiment de malaise est présent. Il est vrai, que le récit est glauque mais cela n’empêche pas que le spectateur reste embarqué dans cette affaire dérangeante. L'atmosphère est très sombre, voir étouffante au plus possible. C'est totalement maîtrisé et avec des décors glacials qui retranscrit bien les années 70. La mise scène est quand à elle, brillante. Tous les plans sont excellents, bien cadrés et bien tournés. Cependant, la bande son est parfois intéressante mais cette dernière reste passable. Les seconds rôles sont très convaincants avec Ana Girardot qui est efficace, et aussi Jean-Yves Berteloot, sobre mais satisfaisant. Néanmoins, l'oeuvre de Cédric Anger manque un peu de rythme dans son ensemble. Pour finir, La Prochaine fois je viserai le cœur est un thriller inquiétant, troublant mais vraiment captivant dans lequel Guillaume Canet est l'atout majeur de cette production française. Du très bon cinéma !!
Le mercredi 8 octobre, nous étions présent à l’avant-première niçoise de La prochaine fois je viserais le cœur, en présence de Guillaume Canet et Cédric Anger, le réalisateur. Les deux hommes ont tenu un débat avec les spectateurs presque une heure, chose très rare pour être notée, dans une ambiance conviviale malgré la salle pleine à craquer. avec une réelle Sur sa lancée, Anger continue à étoffer sa filmographie policière. Le scénariste-réalisateur livre un polar sombre à la réalisation classique et soignée. Le film est inspiré d’une enquête policière ayant fait grand bruit en 1979, celle du tueur de l’Oise. C’est le deuxième rôle de tueur pour Canet cette année, après L’homme qu’on aimait trop.
Durant l’hiver 1978, Frank (Guillaume Canet qui incarne, sous ce pseudonyme Alain Lamare) est gendarme. Le jeune homme timide et rempli de toc fréquente sa jeune femme de chambre, Sophie (Ana Girardot), qui tombe éperdument amoureuse. Le gendarme mène l’enquête sur un tueur en série qui assassine des auto-stoppeuses. Comme nous le savons, le gendarme et le tueur ne font qu’un.
Guillaume Canet, répondant aux questions du public, avoue avoir été fasciné par le personnage et avoir pris un grand plaisir à l’interpréter, notamment car le caractère schizophrène de Frank lui a permis de jouer tout l’éventail des sentiments. Il prend le temps d’expliquer la difficulté d’incarner un tueur encore vivant dont les familles des victimes vivent encore le drame comme une plaie ouverte. C’est cette ambiguïté que Cédric Anger a décidé de mettre en scène. Frank est à la fois un monstre et la victime de sa propre maladie mentale. Après son arrestation, Alain Lamare avait été déclaré irresponsable de ses actes. Il est détenu en hôpital psychiatrique depuis lors. Ce qui revenait souvent dans les questions est révélateur de l’esprit du film : « N’avez-vous pas eu peur de rendre l’assassin attendrissant ? » La prochaine fois je viserais le cœur prend le parti de ne pas suivre l’enquête de la police judiciaire mais prend celui d’épouser le point de vue du gendarme, au plus près de sa folie. Le film s’ouvre et se ferme sur une reproduction d’une œuvre de David Hamilton qui siégeait sur le mur de l’appartement de Lamare, le signe de son obsession pour les jeunes filles. Cette jeune femme, objet de ses fantasmes, le juge, témoin de sa décrépitude. L’homme, à qui l’on a refusé toutes les demandes de promotion vers des unités d’élites, est un frustré en mal de virilité. Il vit comme une humiliation les refus de sa hiérarchie. Lamare déclara qu’il avait commis ses meurtres pour « redorer le blason de la gendarmerie ».
Grandement aidé par la musique angoissante de Grégoire Hetzel sonnant au rythme des battements de cœur de Frank, la réalisation soignée d’Anger réussit à tenir en haleine le spectateur pourtant au courant du dénouement. Canet est tout simplement éblouissant de vraisemblance. Il interprète la folie de Frank avec justesse. Tour à tour sont mis en scène les troubles obsessionnels convulsifs du gendarme, sa maniaquerie et ses coups de sang injustifiés. Ana Girardot est terriblement émouvante, pauvre victime de cette homme qui devient de plus en plus exécrable. Dur, rigide et frigide dans sa vie privée, rigolard et franchouillard en patrouille, il se met à pleurer lorsqu’il tire sur ses victimes. On en revient aux explications de Canet et Anger, La prochaine fois je viserais juste rend compte de la folie d’un homme dont personne ne soupçonnait les envies meurtrières et qui trompa longtemps jusqu’à ses collègues de travail. Au point de pouvoir aller présenter dans le quartier des victimes, un portrait robot de l’agresseur diablement ressemblant sans que personne ne s’en rende compte. Pour rendre encore plus forte cette impression de folie lancinante, Anger n’hésite pas à le mettre aussi parfois à son avantage. Cet assassin, ce meurtrier, ce sociopathe passe certaines nuits à la belle étoile pour observer la voûte céleste et le ballet des cerfs venant s’abreuver dans les douves d’un vieux château. Sentant son arrestation proche, il confie la forêt à son petit frère qui doit la protéger.
Tirés des procès-verbaux de l’enquête, des témoignages de son entourage et de ses collègues, la majorité des moments évoqués dans le film sont véridiques. La justesse du jeu d’acteur de Guillaume Canet donne au personnage de Frank de la densité et de la complexité. Anger nous offre un film à la beauté glaçante. On est loin des tueurs dénués de passions humaines des slashers américains et des polars français s’orientant autour de la traque héroïque de tueurs impitoyables. La prise en compte de l’humanité d’Alain Lamare dans ce qu’elle a de plus glauque rend le film encore plus fort et le personnage plus épouvantable.
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"La Prochaine fois je viserai le cœur" pourrait être un épisode du "Gendarme" qui aurait (très) mal tourné et qui s'intitulerait "Le Gendarme devient sociopathe et tue des midinettes, tout en menant l'enquête"... Non, il serait bête de cantonner ce film à cette petite anecdote rigolote et sarcastique entièrement de moi... Ce film, inspiré d'un fait divers étonnant qui eut lieu durant la fin des années 70, lors duquel un gendarme assassinait des jeunes fille et menait lui-même l'enquête, avait un côté vintage et original qui me plaisait pas mal. L'introduction - qui précède l'affichage du titre sur l'écran - est assez bien faite et permet d'entrer dans le vif du sujet. Cédric Anger, le réalisateur, a choisi de raconter les faits à partir du point de vue du gendarme-tueur. Enfin, l'a-t-il choisi ? N'était-ce pas sa seule option ? Ce faisant, la tension est malheureusement nulle. Montrer des évènements du point de vue d'un tueur peut être (lorsque le film s'y prête) une idée brillante, mais ici, ça ne fait qu'atténuer la tension... La bande-annonce promettait un film tenace et prenant, troublant aussi, mais il s'avère malheureusement plat, vain, ennuyeux. Certaines scènes ont même quelque chose de grotesque, tant elles sont désinvoltes et éloignées de l'intrigue. Comme par exemple spoiler: lorsque le personnage incarné par Guillaume Canet s'auto-mutile ou se fait subir un entrainement physique extrême (pourquoi ?!)... Du coup, il nous est difficile en tant que spectateur de croire à tout cela, de compatir ou de prendre parti ne serait-ce que pour un personnage du fait de ce manque de nuance, de ce pessimisme jusqu'au-boutiste. Le film patine. Et la photo, trop grisâtre, trop terne, n'arrange rien... Et comme si ça ne suffisait pas, la mise en scène de Cédric Anger, pleine de travellings-avants aussi impromptus qu'incongrus, est vraiment ratée. Seul Guillaume Canet, froid, glacé (et glaçant !), tire son épingle du jeu, et tient peut-être son meilleur rôle (ou du moins, celui qui lui convient le mieux).
Je n'ai pas aimé le dernier film de Guillaume Canet. Aucun suspense : on sait déjà qu'il y joue un sous officier de gendarmerie, tueur en série Aucune empathie : le réalisateur Cédric Anger tourne le dos au psychologisme et ne cherche pas à expliquer les actes de son héros Aucun dégoût même : la froideur avec laquelle Canet/Lamare commet ses meurtres maintient le spectateur à distance
Terriblement décevant que cette traduction à l'écran d'un fait divers: c'est bêtement factuel et s'enchainent des saynètes qui ne semblent servir qu'à remplir les bobines. Les gendarmes sont montrés dignes de l'époque de Funès: plus bêtes les uns que les autres, sans doute pour que le personnage insignifiant de Canet paraisse un minimum remarquable. Mais non il est insipide, jusque dans sa relation amoureuse inventée qui n'apporte rien sinon l'ennui du spectateur. Sa folie et son masochisme sont montrés par flash, mais aucune explication, il est banal dans sa vie, fou dans ses crimes, c'est comme ça, fermé le banc. Quant à la plongée dans l'année 1978, il y a beaucoup à dire et j'ai souvent souri: les voitures dans les rues sont soit sorties d'une collection (des 404 ou 504 coupé, des Triumph, c'était 0.5% de la production!) soit carrément anachroniques comme les 305 break série 2 de gendarmerie qu'on voit sans cesse (sorties 5 ans après) ou la CX GTI Turbo dont on voit en gros le logo (sortie 6 ans après). Ca semble peut être des détails, mais ça montre l'à peu près de ce film bâclé qui réussit l'exploit d'être bien moins intéressant que le documentaire "faites entrer l'accusé" consacré au vrai Lamarre!
Drame à partit d'un fait divers. Bon début (quelques minutes) puis cela devient vite ennuyeux car on prévoit souvent ce qui va arriver, mais on a aucune explication, le tueur est un psychopathe (comment alors a-t-on pu l'engager dans la gendarmerie ?) et il tue sans raison. On ne saura rien de cet homme, à part une relation avec une femme, souvent malsaine. La réalisation neutre et sombre est assez terne, l'acteur principal semble "faire la gueule" tout le long du film. Ce film n'éclaire en rien la personnalité de cet homme. Un film inutile ?
Le deuxième long-métrage de Cédric Anger est un polar de bonne facture, assez éloigné des films du genre. "La Prochaine fois je viserai le cœur" vaut surtout pour son personnage principal, complexe et passionnant. On se demande d'abord si le tueur de l'Oise n'est pas schizophrène, un doute longtemps maintenu par Anger, avant que ce dernier n'en fasse un personnage uniquement manipulateur. Si la révélation peut être sur le coup décevante car elle empêche un trouble qui aurait pu être vertigineux, à savoir le flic qui irait jusqu'à s'arrêter lui-même, elle n'efface pas le fait que Franck (magistral Guillaume Canet) reste parfois insondable de par ses contradictions (hygiène, intimité), elles-même en opposition avec une certaine cohérence (nervosité dans ses gestes et son langage). Et si le film est quelque peu terni par des lourdeurs de mise en scène, que ce soit la caractérisation caricaturale de certains personnages ou l'utilisation trop marquée de la musique, il reste singulier, bien rythmé et offre quelques images malades qui, à défaut d'être originales, restent perturbantes et surtout trop peu présentes dans le cinéma français.
Avec la multiplication de films tirés de faits réels, il faut bien le dire, on se méfie de plus en plus. Et pour une fois, c'est très réussi. Dès le départ on nous explique que les scénaristes ont utilisé les rapports officiels afin d'écrire l'histoire et que les passages où le personnage principal est seul ont été scénarisés tout en étant au plus proche de la réalité. Et ça se ressent lorsque l'on voit le film. L'histoire est intéressante et prenante mais elle ne va pas dans des délires inimaginables et impossibles dans la vie réelle. Du coup, on y croit à 100%. La réalisation est très soignée, la lumière est belle et le tout crée une atmosphère particulière qui correspond exactement au sujet. Guillaume Canet interprète parfaitement ce gendarme étrange, froid et psychopathe qui essaie, par moment, d'être comme tout le monde. C'est surement l'un des plus beaux rôles de l'acteur. Un bon polar que l'on peut largement conseiller.